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Les plantes exotiques invasives

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 29 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/09/2021
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le Buddleia (Buddleia davidii) est une espèce bien connue du grand public et très répandue sur l'ensemble du territoire dans diverses zones rudérales et terrains perturbés (ex. talus de chemin de fer, friches et carrières de sable), mais aussi dans des habitats semi-naturels dotés de sols bien drainés comme les rives gravières, les dunes ou les affleurements rocheux. Cette espèce est classée B3 dans le système d'information Harmonia, donc répandue en Belgique et avec impact environnemental modéré. De même, certaines espèces du genre Aster (ex. Aster novi-belgii - B3) sont aussi classées dans cette liste et peuvent négativement impacter l'environnement. Enfin, le Cotoneaster horizontalis est quant à lui bien implanté dans certaines régions de Wallonie et semble en grande expansion actuellement.

    De par l'impact environnemental ainsi que le coût de gestion/d'éradication qu'elles induisent (452 000 euros liés à la gestion des espèces exotiques envahissantes dans le programme 15.12 dédié à l'espace rural et naturel du premier ajustement budgétaire 2021), ces espèces sont naturellement à considérer avec la plus grande attention en termes de gestion des espaces verts, quels qu'ils soient, mais aussi de sensibilisation.

    Les compétences visées par les différentes obligations du Règlement européen 1143/2014 (relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes) étant partagées entre l'État fédéral et les Régions, comment Madame la Ministre collabore-t-elle avec le Gouvernement fédéral à ce sujet ?

    Outre la gestion pure et simple visant à contenir ou éradiquer les espèces exotiques invasives, met-elle en place d'autres types d'actions visant à in fine freiner l'expansion et limiter les dommages environnementaux provoqués par les espèces exotiques invasives ?

    Étant donné la menace bien réelle pour la biodiversité ainsi que le message contrasté qu'elles véhiculent, peut-elle m'expliquer la raison pour laquelle des plantes exotiques invasives sont encore aisément disponibles en jardinerie et pépinière ?

    Le label « Jardiner Sans Pesticides » détenu par certaines jardineries wallonnes dans le but de sensibiliser les clients sur le danger des pesticides et les orienter vers des techniques préventives et des alternatives non chimiques ne pourrait-il pas être élargi pour intégrer l'ensemble des pratiques relatives à gestion globale durable et responsable des jardins, comme le semi ou la plantation de plantes indigènes ? Une réflexion est-elle actuellement en cours à ce sujet, avec ou sans l'appui du Gouvernement fédéral ?
  • Réponse du 18/11/2021
    • de TELLIER Céline
    Le Règlement européen No 1143/2014 que l’honorable membre cite s’assortit d’une liste évolutive d’espèces exotiques envahissantes dites préoccupantes pour l’Union, au rang de laquelle figurent la balsamine de l’Himalaya, la berce du Caucase, la jussie à grandes fleurs et encore d’autres espèces végétales.

    Aucune des espèces figurant sur cette liste ne peut être commercialisée, échangée, cultivée ou introduite dans la nature. Des plans de prévention sont également en préparation en concertation avec l’état fédéral et les autres régions du pays pour limiter leur propagation accidentelle en Belgique, en vertu de l’accord de coopération sur les espèces exotiques envahissantes publié au Moniteur belge en date du 27 juillet 2020.

    En dépit de leur tempérament envahissant avéré, les plantes qu’elle cite (asters nord-américains, buddléia et cotonéaster horizontal) ne font à ce jour pas partie de la liste d’espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union et peuvent encore être vendues en jardineries. Afin de limiter leur impact sur l’environnement, je travaille actuellement avec mon administration à la finalisation d’un arrêté du Gouvernement visant à compléter la liste européenne par une liste wallonne reprenant ces espèces ainsi que d’autres plantes envahissantes problématiques dans notre région.

    En adéquation avec les recommandations du code de conduite belge sur les plantes ornementales invasives élaboré dans le cadre du projet LIFE AlterIAS (2010-2013), cette liste wallonne se déclinera en deux « sous-listes ». Une interdiction de plantation généralisée sera appliquée aux espèces figurant dans la première sous-liste (les espèces les plus dommageables), tandis qu’une interdiction de plantation dans et à proximité des espaces naturels protégés et des cours d’eau s’appliquera pour les espèces figurant dans la seconde sous-liste. Une communication sera réalisée auprès des jardineries et du grand public une fois cet arrêté adopté.

    Une liste de plantes indigènes à promouvoir en remplacement des plantes exotiques envahissantes en Belgique a été élaborée et promue dans le cadre du projet LIFE précité. Une brochure présentant celles-ci est disponible auprès de mon administration.

    Ces différentes mesures préventives font partie de l’arsenal des outils qui sont ou seront tout prochainement disponibles pour limiter l’introduction et freiner la propagation des plantes exotiques envahissantes dans l’environnement en Wallonie.