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La fermeture de trois lignes ferroviaires en Wallonie à l'horizon 2024

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 47 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/09/2021
    • de MATAGNE Julien
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Ce mardi 14 septembre, nous apprenions, au travers de la presse, que Benoit Gilson, CEO d'INFRABEL, avait fait part, lors d'une présentation au personnel, de l'intention de la société ferroviaire de supprimer 5 lignes ferroviaires à l'horizon 2024. Parmi les lignes concernées, trois sont wallonnes : les lignes 132 Charleroi-Mariembourg, 134 Mariembourg-Couvin et 287 Ath-Ghislenghien.

    De plus une série de liaison seraient supprimées à Walcourt, Lessines et au Port autonome de Liège tandis que plusieurs autres investissements seraient reportés ou partiellement réalisés.

    Par ailleurs, Infrabel envisagerait également de ralentir la vitesse commerciale sur certains sillons. Ce qui impacterait les temps de trajet de 302 trains de marchandises et 1 764 trains de voyageurs chaque jour.

    Ce plan envisagé par Infrabel serait la conséquence des restrictions budgétaires imposées par le Gouvernement fédéral.

    Dans un communiqué de presse, le Ministre fédéral de la mobilité a indiqué qu'aucune ligne ne serait fermée durant cette législature, mais il a admis que les réductions de moyens décidés sous la précédente législature n'avaient pas été compensées. De plus, il reconnaît que l'actuel gouvernement fédéral poursuit la réduction des moyens d'Infrabel. Il en résulte que le réseau est dans un état critique.

    Monsieur le Ministre a-t-il été informé de cette volonté d'Infrabel de réduire l'offre ferroviaire ? D'autres lignes sont-elles en danger ?

    A-t-il interpellé le Ministre fédéral en charge de la Mobilité sur ce dossier ?

    Si la décision devait se confirmer, l'impact sur la mobilité en Wallonie est-il étudié ? La Wallonie étudie-t-elle des alternatives pour maintenir une offre de transport public ?
  • Réponse du 09/11/2021
    • de HENRY Philippe
    Les informations parues dans la presse du mardi 14/09 ont été nuancées, toujours par voie de presse, le jeudi 16/09.

    On a pu lire en effet que, selon son porte-parole, « Infrabel négocie les budgets dont la société disposera dès 2022 et va mettre en œuvre les ambitions du gouvernement pour rendre le rail plus attractif. Il n’y aurait donc pas un péril imminent pour ces lignes ».

    Force est de constater néanmoins que les menaces de suppressions de lignes sont récurrentes et le mauvais état du réseau, particulièrement sur certaines lignes en Wallonie, n’est malheureusement pas une nouveauté. Depuis de nombreuses années déjà, la Cellule ferroviaire du SPW nous alerte par rapport à la dégradation continue de l’infrastructure.
    Certaines lignes sont mises à voie unique (ex. : ligne 130a Charleroi-Erquelinnes), d’autres subissent des « avis de ralentissement temporaires » (ART) qui n’ont de temporaire que le nom (ex. : ligne 96 Mons-Quévy ou ligne 144 Jemeppe-sur-Sambre – Gembloux), sur d’autres lignes encore, le service est adapté depuis des (dizaines d’) années en raison de travaux qui n’en finissent pas (ex. : axe Bruxelles-Luxembourg). Bref, le réseau ferroviaire wallon perd depuis plusieurs années en qualité, c’est indéniable.

    Les informations divulguées dans la presse visent manifestement à attirer l’attention du Gouvernement fédéral par rapport aux besoins, voire aux manques, auxquels fait face le gestionnaire du réseau pour le maintien en état de celui-ci. Je peux assurer que concernant le ministre fédéral de la mobilité, ces sorties médiatiques ne sont pas nécessaires pour le sensibiliser aux besoins urgents en matière d’investissements dans l’infrastructure ferroviaire.

    Quoiqu’il en soit, si les fermetures de lignes et les réductions de vitesse évoquées ne constituent pas une menace « imminente », elles restent cependant un scénario plausible à l’horizon 2025, si des dotations suffisantes ne sont pas assurées pour les années à venir.
    La Wallonie, devra dès lors se positionner de manière ferme et ambitieuse lors des consultations sur les prochains Plans pluriannuels d’Investissement et les Contrats de Gestion.

    En collaboration avec mon homologue fédéral, je suis particulièrement attentif au suivi de ces dossiers. Comme le sait l'honorable membre, le rail est une priorité politique de tout premier ordre notamment dans le cadre de la transition écologique. Un sous-investissement, et une potentielle fermeture de lignes constituent un très mauvais signal aux voyageurs et aux entreprises.