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Le développement de logements sociaux partagés et intergénérationnels en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 17 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/09/2021
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    L'ASBL Community Land Trust Bruxelles (CLTB) et l'administration Bruxelles Logement a inauguré à Forest, l'immeuble Care and Living in Community (Calico) qui peut répondre à quelques-uns des défis sociaux qui se posent avec acuité à Bruxelles tels que le caractère onéreux des loyers et de l'immobilier, la rareté des logements à bas loyers, le vieillissement de la population ou encore la difficulté pour les femmes avec enfants de se loger dans un environnement décent.

    Ce dispositif ouvre l'accès à la propriété pour des personnes aux revenus modestes. Parmi les 34 logements du Calico, 14 ont été réservés à de tels ménages, qui se sont inscrits au préalable sur une liste d'attente gérée par le CLTB. Les 26 autres logements sont répartis entre deux associations qui les ont achetés pour ensuite les louer à prix démocratiques.

    La première les met à disposition de femmes ou de mères en situation de précarité.

    La seconde association a créé un habitat intergénérationnel au sein de l'immeuble. Les logements gravitent autour de deux lieux du rez-de-chaussée : un appartement abritant des couples qui vont devenir parents et un autre appartement accueillant des personnes en fin de vie.

    Monsieur le Ministre manifeste un vif intérêt pour le « Community Land Trust » et il a récemment augmenté le budget destiné aux associations de promotion de logements innovants, a-t-il une préférence pour la réalisation de synergies permettant de faire concrétiser de tels projets en Région wallonne ?

    Les juge-t-il nécessaires ?
  • Réponse du 18/10/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    Les habitats partagés et intergénérationnels offrent une solution particulièrement bien adaptée aux personnes isolées, âgées ou porteuses d’un handicap, ainsi qu’aux ménages en situation de précarité. Au-delà du logement lui-même, ce type d’habitat favorise, en effet, des formes multiples de solidarité entre les occupants et contribue à la qualité de vie au sein des quartiers.

    En Wallonie, les associations de promotion du logement sont particulièrement actives dans ce domaine. Une de leurs missions consiste précisément à mener des projets expérimentaux en matière d’accès à un logement de qualité pour tous. Dans ce cadre, elles développent des partenariats avec des acteurs privés ou publics, afin de mobiliser des immeubles qui sont ensuite réhabilités pour accueillir des logements. À cette fin, elles recourent notamment au dispositif de financement proposé par le Fonds du logement pour lutter contre l’inoccupation des immeubles. Ce dispositif, soutenu par la Wallonie, est désormais bien rodé : le propriétaire — personne physique ou morale — qui accepte de confier son bien à une APL (ou une AIS) reçoit une aide pour le rénover, qui prend la forme d’une subvention et d’un prêt à taux zéro. Une fois remis aux normes, le bien est confié en gestion à une APL qui, outre la gestion locative, assure l’accompagnement des locataires et l’animation du site quand il s’agit d’habitats groupés.

    Dans le cadre de ses opérations d’aide locative, le Fonds du logement développe, lui aussi, des opérations d’acquisition-rénovation avec le soutien de la Région. Certaines de ces opérations portent sur de petits ensembles de logements où la solidarité est encouragée entre des habitants. L’accompagnement des locataires est assuré en direct par le Fonds ou confié à une APL. Ces initiatives, qui continuent de se développer, rencontrent les besoins d’un public vulnérable, à la recherche d’un lieu de vie durable où il lui est possible de s’intégrer.

    Pour ce qui est plus particulièrement des Community Land Trust, il s’agit d’une des pistes possibles pour répondre, en partie, au manque de logements disponibles et permettre à des ménages précaires de devenir propriétaires. Certaines APL travaillent déjà à ce genre de projet et leur expérience est évidemment profitable au développement de futurs CLT. Celui-ci se heurte toutefois à des réticences qui tiennent essentiellement aux difficultés de sortir d’une vision classique de la propriété et d’imposer des modèles nouveaux qui ne reposent pas sur une vision dichotomique public/privé ou location/propriété.

    Un CLT peut être porté par des citoyens, des associations, des pouvoirs publics ou encore une collaboration entre des acteurs issus de différents secteurs. Chaque configuration peut, à mon sens, porter utilement et valablement de tels projets.