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Le passage des canards issus des marais d'Harchies au-dessus de la frontière franco-belge

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 39 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/09/2021
    • de DODRIMONT Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Chaque année dès l'ouverture de la chasse au gibier d'eau sur les étangs français, à la frontière franco-belge, ce sont des centaines de canards issus des marais d'Harchies qui se font tirer. Des ornithologues ont mené une étude afin d'objectiver l'ampleur de la problématique. Exemple : lors des premières soirées de chasse, sur 1 200 ou 1 300 oiseaux qui sont passés, entre 300 et 400 sont abattus. Ce sont surtout les jeunes canards qui n'ont pas encore acquis le réflexe de fuite qui sont victimes de ces tirs.

    La biodiversité, au travers la stratégie biodiversité 360° est une priorité du mandat de Madame la Ministre, quelles sont les mesures prises pour mettre fin à cette situation ?

    Un dialogue est-il en cours avec la partie française afin de prendre les mesures de sauvegarde adéquates ?
  • Réponse du 14/10/2021
    • de TELLIER Céline
    La situation que l’honorable membre dénonce est bien connue de mes services.

    La région d’Hensies-Harchies et son pendant français est une ancienne région minière qui se caractérise par des effondrements ayant donné naissance à de grands plans d’eau et zones marécageuses. Du côté wallon, ces milieux ont été reconnus comme « zones humides d’intérêt biologique » et bénéficient de ce fait de certaines mesures de protection. En particulier, les marais d’Harchies-Hensies-Pommeroeul sont gérés sur la base d’un plan de gestion visant à favoriser entre autres les anatidés. La chasse n’y est pas pratiquée. Du côté français par contre, ces terrains privés ne font l’objet d’aucun statut de protection et constituent des territoires de chasse très prisés.

    Cette situation regrettable n’est pas unique et fait débat en marge de plusieurs sites protégés français dont par exemple la réserve ornithologique du parc du Marquenterre.

    Les pratiques dénoncées sont cependant en accord avec le cadre légal en vigueur dans le Département, lequel présente des divergences importantes avec le dispositif régissant les pratiques de chasse en Wallonie, notamment en ce qui concerne les périodes d’ouverture et les espèces chassables.

    Juste avant et pendant la période d’ouverture de la chasse aux canards, la surveillance est accrue sur le site des marais d’Harchies afin d’éviter toute intrusion de rabatteurs agissant pour le compte de chasseurs français. Il est aussi arrivé que des dispositifs soient mis en place aux fins de maintenir les anatidés côté wallon. Cependant ces pratiques ne présentent pas un effet durable et sont également questionnables compte tenu de l’intervention humaine dans le cycle de nourrissage d’espèces sauvages.

    Des contacts ont été pris par le Département de la Nature et des Forêts avec son homologue français l’Office national de la Chasse et de la Faune sauvage (ONCFS) afin d’envisager des mesures permettant de limiter les pratiques dénoncées. S’agissant de pratiques de chasse en propriétés privées, les possibilités d’influencer les pratiques sont relativement limitées. L’intervention du parc national transfrontalier a permis d’obtenir une limitation du nombre d’affûts fixes.

    Enfin, je ne désespère pas également que les débats de plus en plus fréquents à propos de la chasse, y compris chez nos voisins, amènent à des évolutions réglementaires positives.