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La prévention du risque d'incendie de forêts

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 46 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/09/2021
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En janvier 2020, j'interrogeais Madame la Ministre sur le risque de feux de forêt en Wallonie suite à une étude de la revue Network indiquant une augmentation des risques d'incendie de l'ordre de 40 % pour un réchauffement climatique de 1,5° et de plus de 100 % pour un réchauffement de 3°. Le récent rapport du GIEC nous précise que le scénario le plus optimiste (et difficile à atteindre) nous amène à un réchauffement dans une fourchette de +1,5 à +1,9° d'ici la fin du siècle. Nous atteindrons le +1,5° d'ici 2040 de manière assez certaine. L'augmentation du risque d'incendie se voit donc confirmée.

    L'étude de la revue Network identifie les Provinces d'Anvers, de Limbourg et Luxembourg comme les plus à risque.

    Je souhaiterais faire le point avec elle sur ce risque d'incendie de forêt et sa prise en compte par le Gouvernement wallon.

    À l'aune du 6e rapport du GIEC et de ses 5 scénarios, une réévaluation du risque est-elle en cours ?

    Dans un récent documentaire excessivement intéressant sur les incendies de forêts aux USA, j'ai pu découvrir que les forêts denses pouvaient devenir de véritables brasiers lors de sécheresse et dès lors, que des zones tampons de forêts plus clairsemées entre forêts denses étaient une mesure de prévention.

    Cette pratique a-t-elle cours en Wallonie ? Une réflexion est-elle menée ?

    À côté des actions préventives qu'elle met en place, quelles mesures sont prévues pour accroître notre capacité à gérer les incendies de forêt ?

    A-t-elle des contacts avec ses collègues du Gouvernement pour intégrer ce risque climatique dans les missions du Centre de crise régional ?

    A-t-elle des contacts avec le Fédéral, responsable des services de secours pour monter en puissance nos services incendie ?

    Il s'agit d'un risque pour lequel notre pays semble bien peu préparé.
  • Réponse du 10/11/2021
    • de TELLIER Céline
    L’évaluation du risque d’incendie est assurée en permanence par les agents du Département de la Nature et des Forêts (DNF) au travers de leur travail. Si une tendance devait s’amorcer, ceux-ci ne manqueraient pas de m’en faire rapport. Le risque d’incendie est par ailleurs intimement lié aux sécheresses qui sont suivies de près par le Centre Régional de Crise (CRC) et le DNF. Des actions ciblées sont par ailleurs menées vers le grand public et les mouvements de jeunesse puisque l’origine des feux est majoritairement humaine.

    La situation en Wallonie n’est pas comparable à celle des USA. En effet, la densité de population en Wallonie est beaucoup plus élevée et la forêt y est beaucoup plus morcelée. Nous n’avons donc pas d’immenses massifs continus comme aux USA. Par ailleurs, la forêt résiliente que nous mettons en place sera plus résistante aux incendies, car elle sera plus diversifiée avec des mélanges d’essences et d’âges.

    Au niveau de la gestion des incendies, le DNF possède un plan d’intervention d’urgence pour les incendies de forêts et toutes les actions y sont prévues en parfaite coordination avec le CRC.

    Le CRC assure les contacts avec le niveau fédéral. Mon administration est préparée à ce genre de risque et se situe dans une démarche d’amélioration continue.

    Il importe néanmoins d’être prudent. En effet, nous ne sommes pas à l’abri d’un risque d’incendie plus élevé à l’avenir, notamment suite aux canicules et sécheresses qui auront tendance à se multiplier dans le futur. Cette évolution affecte déjà nos forêts. La gestion des crises – dont les incendies – est donc clairement une priorité. Pour cette raison, une action du plan de relance de la Wallonie vise spécifiquement l’évolution du risque d’incendie dans le contexte du dérèglement climatique.