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La location de vêtements pour réduire l'impact écologique de l'industrie textile

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 47 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/09/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    De plus en plus de personnes s'essayent au shopping de location. Concrètement, ces quidams préfèrent louer des vêtements et les payer pour leur simple utilisation. L'exemple par excellence reste la robe de soirée.

    Outre les avantages liés au coût du vêtement, les amateurs du shopping de location avancent l'argument de défense de l'environnement. Et les chiffres semblent leur donner raison. En 20 ans, on a presque doublé ses achats de vêtements, on en jetterait donc 15 kilos par an en Belgique. Louer ses vêtements serait plus écologique.
    Des scientifiques estiment par contre, que ce n'est pas le cas. Le nettoyage, l'emballage et la livraison seraient des facteurs qui impacteraient les bienfaits environnementaux.

    Que fait la Wallonie afin de réduire l'impact écologique de l'industrie textile ?

    Quelle est la position de Madame la Ministre sur le shopping de location ?

    Encourage-t-elle la pratique ?
    Si oui, compte-t-elle sensibiliser, en concertation avec le Ministre de l'Economie, les acheteurs sur cette pratique ?
  • Réponse du 14/10/2021
    • de TELLIER Céline
    La surconsommation de textiles en lien notamment avec le développement de la « fast fashion » constitue en effet un problème sur le plan écologique, et ce depuis de nombreuses années. L’industrie textile étant mondialisée, la Région wallonne dispose de peu de poids pour alléger l’empreinte environnementale dans ce secteur.
     
    Toutefois, dans le cadre de la mise en œuvre de la récente stratégie wallonne de déploiement de l’économie circulaire « Circular Wallonia » (adoptée par le Gouvernement wallon le 04 février 2021), la Wallonie a retenu les textiles comme faisant partie de six chaînes de valeur prioritaires, pour lesquelles des actions coordonnées doivent être rapidement mises en place, afin d’augmenter la durabilité de cette filière et réduire son impact climatique et environnemental.
     
    À cet effet, plusieurs mesures sont prévues telles que le développement de l’offre en ressources en fibres naturelles, recyclées et biobasées, l’incitation des prescripteurs publics et privés à utiliser des fibres locales issues du recyclage ou de ressources naturelles, le développement de filières de remanufacturing ou encore la promotion et le soutien de l’écodesign des produits textiles.
     
    En outre, les entreprises sociales labellisée Solid’R actives en Wallonie ont mis en place une collecte sélective de textiles en vue de la réutilisation (soit en conteneurs, soit en magasins). On estime que près de 45 % des quantités de textiles jetés sont récupérés par ces entreprises, et qu’ensuite près de 60 % de ces quantités collectées sont réutilisées en Belgique et à l’étranger.
     
    L’alternative du shopping de location semble en effet se développer, essentiellement pour les vêtements que l’on porte occasionnellement, tels que les déguisements ou les habits de soirée.
     
    Les études qui veulent démontrer les impacts environnementaux positifs ou négatifs de la pratique de la location de vêtements existent toutes deux, mais elles n’utilisent pas de méthodologies communes et elles ne prennent pas non plus en compte les mêmes indicateurs. En fonction des critères d’analyse choisis (type de vêtement, type de filière de production, nature des données prises en compte pour la production du neuf, type de modèle de location et mode de calcul de l’impact écologique du nettoyage), les conclusions de ces études peuvent être orientées en fonction de ce que les auteurs souhaitent prouver. Dans ces conditions, il est compliqué de se faire une opinion tranchée et objectivée sur l’intérêt environnemental de soutenir la pratique de la location de vêtements.
     
    Une chose est certaine : quels que soient la filière et le type d’objets ou de produits, la réutilisation demeurera toujours plus vertueuse que le recyclage ou l’élimination. C’est la raison pour laquelle la Wallonie encourage depuis de très nombreuses années le développement de filières de réutilisation locales, qui sont les plus respectueuses de l’environnement.