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La protection des espèces menacées en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 49 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/09/2021
    • de KELLETER Anne
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Près d'un tiers des 60 000 espèces d'arbres dans le monde sont menacées d'extinction, selon une étude du Botanic Gardens Conservation International (BGCI), l'organisation des jardins botaniques.

    En Europe, plus de la moitié (58%) des espèces d'arbres sauvages sont menacées d'extinction, avec le sorbier et les espèces apparentées qui sont les plus en danger.

    Parmi les raisons de cette menace, on cite l'augmentation de la population, la surexploitation forestière et la récolte abusive ainsi que la crise climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes.

    Les arbres sont pourtant essentiels à la Terre. Ils stockent 50% du carbone et agissent comme tampon contre les phénomènes météorologiques extrêmes, rappelle l'étude. On sait aussi que l'extinction d'une seule espèce d'arbre peut provoquer un effet domino et catalyser la perte de nombreuses autres.

    Quelle est la situation en Wallonie ? Si l'on regarde la fiche du BGCI, on voit qu'il n'y a pas de menace identifiée pour les arbres sauvages présents en Wallonie. Madame la Ministre peut-elle confirmer cela ?

    S'il n'y a pas d'alerte identifiée au niveau des arbres, quelles sont les espèces réellement menacées en Wallonie ? Quelles nouvelles évolutions peut-elle constater ? Est-ce que les listes rouges ont été actualisées en fonction de ces évolutions ? Quelles mesures sont prévues pour lutter contre l'extinction des espèces ?

    En complément à cela, le Congrès de l'UICN a récemment appelé les Gouvernements à mettre en oeuvre une reprise post-pandémie fondée sur la nature, en investissant au moins 10% des fonds mondiaux pour la reprise dans des projets liés à la nature. Le congrès a aussi adopté une série de résolutions et d'engagements visant à lutter de manière urgente contre les crises interconnectées du climat et de la biodiversité. Quelle suite va-t-elle donner aux constats dressés lors du sommet de l'IUCN ?
  • Réponse du 08/10/2021
    • de TELLIER Céline
    Quatre espèces d’arbres figurent parmi les 575 espèces reprises sur l’actuelle liste des espèces végétales menacées en Wallonie, à savoir l’orme lisse, le chêne pubescent ainsi que deux espèces de chêne hybrides. Le genévrier, l’if, le cotonéaster sauvage et le piment royal sont des espèces arbustives menacées. Toutes ces espèces sont protégées par la loi de la conservation de la nature et ne font l’objet d’aucune exploitation. Leur rareté tient au fait qu’elles occupent des milieux marginaux comme des bords de cours d’eau, des milieux calcicoles ou très secs.

    Pour ce qui concerne les autres groupes d’espèces, des listes rouges existent et sont en cours d’actualisation par le DEMNA. Ce travail implique une analyse rigoureuse de milliers de données biologiques afin de mettre en évidence l’état des populations et son évolution. Les résultats seront échelonnés et les premières listes rouges actualisées devraient être disponibles à la fin de l’année 2022.

    Quant aux mesures prises pour favoriser la biodiversité et les espèces menacées, je rappelle tout d’abord que le budget pour la préservation de la biodiversité a été multiplié par 3 par rapport à la précédente législature, sans compter les moyens complémentaires exceptionnels du plan de relance et résilience qui prévoit d’affecter d’importants moyens pour la biodiversité.

    Sans être exhaustifs, ces moyens devront permettre de :
    - renforcer le réseau d’aires protégées et de créer des parcs nationaux dans lesquels la nature sera particulièrement préservée et mise en valeur ;
    - restaurer la connectivité via les plantations prévues par le projet « Yes we plant » ainsi que par des projets de renaturation de cours d’eau, de création de mares…
    - préparer et mettre en œuvre plusieurs plans d’action en faveur des espèces menacées ;
    - favoriser la nature en ville ainsi qu’à l’échelle communale.

    Je souhaite aussi que la biodiversité soit mieux prise en compte dans les plans et projets. C’est pourquoi une réflexion est en cours pour faire évoluer le cadre réglementaire, notamment en lien avec la mise en place d’un réseau écologique et avec une meilleure évaluation et compensation des projets qui impactent la biodiversité.