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Le transfert modal actuel en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 50 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/09/2021
    • de DUPONT Jori
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    En Wallonie, le Plan FAST se fixe comme objectif une augmentation des parts modales de 4 à 10 % d'ici 2030 pour le bus, tram, métro et de 9 à 15 % pour le train.
     
    Le plan vise une réduction des parts modales de la voiture de 23 %. Passant donc de 83 % en 2017 à 60 % en 2030.
     
    Où en est-on aujourd'hui ?
     
    Y a-t-il eu un transfert modal ?
     
    Quelles sont aujourd'hui les parts modales du bus, tram, métro, train et de la voiture en Wallonie ?
     
    Monsieur le Ministre va-t-il fixer un objectif de transfert modal pour 2024, année de fin de la législature ?
  • Réponse du 09/11/2021
    • de HENRY Philippe
    Même si les parts modales ne sont pas le seul indicateur du changement que nous souhaitons pour le transport, elles ont une place centrale dans les objectifs fixés au travers de la vision FAST. La question sur leur suivi est donc tout à fait légitime. Or les données sur la mobilité, et en particulier sur les parts modales, sont insuffisantes, inconstantes dans le temps et parfois incomparables d’un mode à l’autre.

    Dans la directe lignée de la stratégie régionale de mobilité, il a été proposé de lancer un projet de mise en œuvre d’un « Tableau de bord de la mobilité ». L’objectif général de celui-ci est de mettre en place un système de collecte, de centralisation et d’analyse des données visant à assurer un monitoring de la mobilité régionale et permettant notamment de déceler tout écart par rapport aux trajectoires escomptées par le Gouvernement wallon.

    De manière à appuyer cette mise en œuvre, une subvention annuelle a été accordée à l’IWEPS. Pour cette année, cette subvention devrait permettre le lancement de deux marchés :
    * le premier porte sur l’évolution de la pratique (quotidienne) des modes actifs au niveau wallon. Le but principal du projet est
    - de réaliser un état des lieux sur l’intensité d’usage, de la pratique quotidienne des modes actifs (dans les communes wallonnes ou en lien avec les infrastructures bénéficiant de l’aide régionale), tant au niveau des infrastructures, des réseaux qu’au niveau de l’utilisation de ceux-ci ;
    - de développer les outils et les méthodes adéquates pour obtenir des données de référence, de manière récurrente, homogènes sur l’ensemble du territoire wallon ainsi que de déterminer les mécanismes pour la centralisation de ces informations.
    * le second vise à développer les outils/méthodologies adéquats pour fournir un premier état des lieux en termes de données et d’instruments les plus à même de circonscrire les transports et la mobilité à un niveau infrarégional, avec pour ambition de mieux observer et comprendre la mobilité à différents niveaux infrarégionaux, permettant notamment d’affiner spatialement les parts modales au niveau des territoires.

    Parallèlement à cela, le projet TRADEMEX (TRAffic Data Exploitation, Management and EXchange), conjointement mené par la SOFICO et le centre PEREX et en cours de finalisation, va permettre la collecte précise des données de trafic ainsi que le comptage des véhicules sur le réseau routier structurant (réseau SOFICO).

    Si ces deux éléments permettent une meilleure vue d’ensemble de la répartition modale, il reste cependant deux points qui devront faire l’objet d’une attention particulière :
    - la mesure systématique et régulière du trafic sur l’ensemble des réseaux non structurants, qui nécessitera de facto des moyens supplémentaires ;
    - l’estimation, dans des unités de mesure comparables (voyageurs.kilomètres), du trafic ferroviaire.

    Aujourd’hui il est donc difficile de proposer une image précise des parts modales et de leur évolution récente à l’échelle de la Wallonie, car :
    - nous n’avons pas encore tous les outils afin de connaître, de la même manière, avec le même degré de précision, à la même échelle et dans une même temporalité, l’usage particulier des différents modes qui sont comparés. Le tableau de bord et les études en lien sont donc là pour combler ce vide.
    - par ailleurs, la crise sanitaire a engendré une baisse générale du nombre de déplacements, et particulièrement en transports en commun. Les parts modales ne sont clairement pas encore revenues « à la normale », ce qui rend difficile toute interprétation.

    Cela étant, des estimations peuvent être proposées, les dernières ayant été réalisées par l’IWEPS. De manière synthétique, en 2017 les parts modales (en voyageurs.kilomètres) étaient de 87,1 % pour les véhicules particuliers et de 12,9 % pour les transports publics.
    Si l’on raisonne plutôt en termes de nombre de déplacements, toujours pour 2017, les véhicules particuliers représentent 87,3 %, les transports publics 8,3 %, le vélo 1,6 % et la marche 2,8 %. Ce chiffre a certainement évolué depuis, notamment depuis la pandémie et l’augmentation du télétravail.

    Notre ambition est de changer de paradigme, afin de diminuer la place prépondérante de la voiture individuelle au bénéfice des autres modes.

    La DPR prévoit ainsi clairement que « le Gouvernement mettra tout en œuvre pour maitriser la demande de transport, développer les alternatives à la voiture individuelle dans les déplacements afin de diminuer sa part modale d'un tiers d'ici 2030 et améliorer les performances des véhicules. Conformément à FAST 2030, la part modale de la marche sera augmentée au minimum de 3 à 5 %, celle du vélo de 1 à 5 %, celle des transports en commun de 13 à 25 % et l’ampleur des voitures partagées sera renforcée significativement. »
    Il n’y a pas d’objectif chiffré fixé pour 2024.