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L'impact des microplastiques sur la santé humaine et l'environnement

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 53 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 21/09/2021
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La semaine dernière, l'Université de Gand (UGent) et l'Institution flamande pour la recherche technologique (Vito) ont publié les résultats d'une étude sur les microplastiques présents dans les eaux de surface en Flandre. Compte tenu de la présence détectée de l'ordre de 0,36 microparticule de plastique par litre d'eau en moyenne, ceux-ci représenteraient un risque faible, voire négligeable pour l'environnement. On parle en réalité de petites particules plastiques de moins de 5 mm.
     
    Malgré ces considérations rassurantes, le monde scientifique admet aujourd'hui qu'il ignore toujours les effets de ces microparticules de plastique sur la santé humaine. Ces particules sont généralement ingérées par l'eau potable et les aliments ou inhalées avec l'air que nous respirons. Des études sont menées à ce sujet, et les premiers résultats sont attendus d'ici 3 ou 5 ans.
     
    Selon l'écotoxicologue de l'Université de Namur, le Professeur Patrick Kestemont, une étude telle que celle quantifiant en Flandre les concentrations dans les eaux de surface est une première étape nécessaire pour déterminer l'existence ou non d'un risque environnemental, en ce compris pour la santé humaine.
     
    Dans ces conditions, est-ce que Madame la Ministre a l'intention de faire réaliser à court ou à moyen terme une étude similaire en Wallonie ?
     
    La presse évoquait des travaux en cours au sein de l'ISSeP visant à étudier les microplastiques et leur présence en Wallonie.
     
    A-t-elle connaissance de ces projets ?
    Le cas échéant, en quoi consistent-ils et quel calendrier suivent-ils ?
  • Réponse du 14/10/2021
    • de TELLIER Céline
    Les microplastiques ne peuvent pas se retrouver dans nos eaux de distribution sachant que ces particules sont incapables de traverser les sols pour atteindre les eaux souterraines et que les filtres à sable installés après décantation sur les stations de traitement d’eau de surface retiennent parfaitement ces particules.
     
    La Wallonie est attentive à la problématique de la pollution par les microplastiques, puisqu’elle participe activement aux discussions menées sur le sujet en Europe. Notre région se veut également proactive en la matière, puisque cette thématique est prévue dans nos projets de 3es Plans de gestion par districts hydrographiques, dans le cadre de la mise en œuvre de la Directive-cadre sur l’eau.
     
    Plusieurs projets de recherche sont en effet en cours ou à l’étude en Wallonie, impliquant le SPW, l’ISSeP, la SPGE et plusieurs universités. Ces projets visent à déterminer la présence de microplastiques dans l’eau, la faune aquatique et les boues des stations d’épuration, ainsi que la toxicité des microplastiques pour la faune aquatique.  
    Parmi ces projets, citons :
    * Plasti-Sols (ISSeP, 2019), visant la caractérisation des micro- et nanoplastiques dans les sols ou les autres matrices solides et qui a abouti à la définition d’un protocole de séparation des microplastiques dans les boues de stations d’épuration ;
    * MICROPLAST (ISSeP, 2017-2022), qui propose une évaluation de l’occurrence des particules de microplastiques dans le tube digestif des poissons et invertébrés dulcicoles ainsi que de la présence d’agents plastifiants chez ces organismes ;
    * MicroPlaSTEP (ISSeP, 2021-2024), dont l’objectif est d’établir un diagnostic de l’efficacité des stations d’épuration pour le traitement des microplastiques dans les eaux usées et du devenir des microplastiques dans l’environnement ;
    * MicroPlastSoil (Université de Liège/Gembloux Agro Bio Tech, 2019-2020) qui a abouti au développement d’une méthodologie d’identification et de quantification des microplastiques dans les sols, appropriée au contexte du recyclage des produits résiduaires organiques en agriculture.
     
    Signalons encore la participation de l’ISSeP au projet européen MISSOURI (Microplastics in soil and groundwater : sources, transfert metrology and impacts.) pendant une année (2020-2021). Ce projet vise à faire le point sur l’état des connaissances dans le cadre d’un continuum « sources-transferts-exposition », à harmoniser les méthodes d’analyse et d’identification des microplastiques et à fournir des recommandations pour la prise des décisions concernant la gestion des sols et des eaux souterraines.
     
    L’ISSeP prévoit également d’entamer une étude sur la dégradation de sacs en plastique biosourcés. La fiche-projet est en cours d’élaboration et les travaux devraient démarrer en 2022 pour une période de 12 à 18 mois.
     
    Enfin, il est également prévu de suivre les perfluorés et les plastifiants dans l’eau de pluie. Ils sont en effet particulièrement présents dans les eaux de surface et l’hypothèse d’une origine atmosphérique a été formulée lors du projet BIODIEN.