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L'impact des tensions diplomatiques avec la Chine

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 12 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 21/09/2021
    • de MAUEL Christine
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Au mois de juin, une résolution reconnaissant un risque sérieux de génocide sur la minorité musulmane des Ouïghours a été adoptée en commission à la Chambre. Cela a fortement crispé la Chine qui a appelé la Belgique à « rectifier immédiatement son erreur » sans quoi les relations sino-belges seraient impactées.

    Ces tensions politiques représentent un risque, non seulement au niveau diplomatique, mais aussi au niveau commercial, car comme elle l'avait fait avec les vins australiens, il est possible que la Chine refuse d'importer certains produits belges, mais aussi qu'elle diminue ses investissements chez nous et même choisisse d'autres destinations d'exportation.

    C'est une situation préoccupante, car la Chine est notre premier partenaire commercial asiatique et, en 2019, elle était notre troisième partenaire hors Union européenne, derrière les États-Unis et le Canada. De plus, il existe de nombreuses possibilités de développer encore davantage les échanges sino-wallons, et ce, dans de nombreux domaines.

    Monsieur le Ministre-Président a-t-il envisagé des dispositifs afin de limiter l'impact des tensions diplomatiques actuelles sur les relations entre la Wallonie et la Chine ?

    A-t-il eu des contacts avec ses homologues des autres niveaux de pouvoir sur le dossier ?
    Si oui, une stratégie commune est-elle prévue ?
  • Réponse du 09/11/2021
    • de DI RUPO Elio
    Les relations avec la Chine sont en effet tendues.

    Cette situation est le fruit de l’évolution du contexte géopolitique mondial.

    Au niveau européen, l’Union européenne a notamment souhaité se montrer plus ferme dans ses relations avec la Chine. L’objectif de l’Union est d’obtenir une plus grande réciprocité au niveau des échanges économiques et diplomatiques.

    Les sujets de crispations entre l’Union européenne et la Chine sont aujourd’hui nombreux.

    Je pense à la problématique des Ouïghours, au statut de Hong Kong, aux tensions avec Taïwan ou encore au gel de l’accord global sur les investissements au niveau européen.

    J’ai récemment rencontré l’Ambassadeur de Chine, Monsieur Cao Zhongming.

    Nous avons discuté très ouvertement de ces problématiques. J’ai appelé à renouer le dialogue et éviter autant que possible la confrontation.

    Actuellement, les tensions diplomatiques n’ont pas mené à des mesures de rétorsions spécifiques pour les projets qui lient la Chine et la Wallonie.

    Les relations économiques avec la Chine restent bonnes. En 2020, la Chine était le 11e client de la Wallonie et le 1er client en Asie devant le Japon et l’Inde.

    Nous ne pouvons cependant pas négliger le risque de boycott de nos produits ou la diminution des investissements chinois sur notre territoire.

    Lors de la réunion informelle des Ministres des Affaires étrangères de l’UE les 2 et 3 septembre, la question des relations avec la Chine a été brièvement abordée. La plupart des États membres soutiennent une approche d’unité européenne sur ce dossier.

    Lors de la concertation intrabelge, il a été convenu que la Belgique défende une position ferme en matière de droits humains.

    Tant au niveau européen que bilatéral, le maintien du dialogue avec Pékin est toutefois essentiel.

    Il est nécessaire de continuer à travailler sur des dossiers d’intérêts communs avec la Chine. Les questions environnementales et climatiques, ainsi que certains conflits régionaux sont par exemple des thématiques propices au dialogue.