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La pénurie de chauffeurs d'autocar et d'autobus

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 33 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/09/2021
    • de ANTOINE André
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Malgré le sentiment d'incertitude quant à la pandémie du Covid-19, un grand nombre de Belges ont tout de même pris la route des vacances. Cela a, bien sûr, permis de relancer partiellement le secteur du tourisme dont le transport de personnes en autocar.

    Hélas, les entreprises manquent de chauffeurs qualifiés. En effet, durant la crise sanitaire, beaucoup d'entre eux ont trouvé du travail dans un autre secteur, souvent les transports en commun, et ils seront difficiles à remplacer. Le groupe TEC lui-même procède à des recrutements massifs de chauffeurs à l'instar de la STIB pour Bruxelles.

    Selon la Fédération des autobus et autocars, avant la période estivale, il manquait 1 800 chauffeurs lors de la reprise totale des activités de transport de personnes en Belgique.

    Quelles mesures Madame la Ministre va-t-elle adopter grâce au Plan de relance de la Wallonie afin de répondre à ces besoins urgents ? Et selon quel calendrier ?

    En tant que partenaire « Emploi et Formation » en Wallonie, quels sont les initiatives et les plans d'action mis en place par le FOREm pour répondre à ce besoin des entreprises ?

    Combien de formations sont dispensées par le FOREm ou les partenaires dans un très proche avenir  ?

    Touchées de plein fouet par la pandémie, ces entreprises de transport ont besoin du personnel qualifié afin de pouvoir relancer correctement leurs activités.

    Envisagera-t-elle d'introduire des primes à la formation pour rendre plus attractives les filières de formation à la conduite d'autocar et d'autobus  ?
  • Réponse du 14/10/2021 | Annexe [PDF]
    • de MORREALE Christie
    La liste mise à jour des fonctions critiques et métiers en pénurie dénombre 126 fonctions critiques dont 76 sont en pénurie de main-d’œuvre.
     
    Parmi ces fonctions critiques, 8 métiers concernent le secteur du transport et de la logistique dont :
    * 5 sont en pénurie de main-d’œuvre : chauffeur d’autocar, conducteur d’autobus, chauffeur poids lourd, déclarant en douane, responsable de site logistique.
    * 3 sont critiques, mais non en pénurie : magasinier, responsable logistique, chef magasinier
     
    Quel que soit le secteur, la question des pénuries est complexe et surtout liée à de nombreux facteurs.
    Ainsi, l’insuffisance de candidats peut être liée à un manque d’attractivité du métier pour des raisons objectives, comme les conditions salariales, le type de contrat, les horaires, la pénibilité ou encore l’insécurité par exemple. Mais aussi pour des raisons parfois plus subjectives telles que l’image du métier, ce qui est évidemment plus difficile à modifier à court terme.
     
    Pour pallier le manque d’attractivité, tous les acteurs doivent se mobiliser : Les pouvoirs publics régionaux et fédéraux, les entreprises, les secteurs professionnels, mais aussi les acteurs de l’orientation et de la formation. 
     
    Lorsque la pénurie est liée aux compétences insuffisantes des demandeurs d’emploi, le FOREM et les opérateurs de formation peuvent et doivent jouer un rôle important.
     
    On attend des entreprises des secteurs en pénurie de main-d’œuvre qu’elles jouent également leur rôle de partenaire, qui doit dépasser celui de simple « client en demande de candidats ».
     
    Ainsi, les critères de recrutement doivent être conformes aux standards, tous les métiers ne nécessitent pas forcément des travailleurs très expérimentés.
     
    En juillet 2021, on dénombrait 39 078 demandeurs d’emploi inoccupés positionnés sur un métier du secteur du transport et de la logistique soit 742 de moins que l’année dernière à la même période. Seuls 1 321 demandeurs d’emploi sont positionnés sur les métiers de « chauffeur d’autocar » ou « conducteur d’autobus ».  Parmi eux, 350 disposent d’une expérience récente, suite à leur perte d’emploi en raison des effets de la crise Covid
     
    Vu l’urgence liée aux inondations subies par notre région en juillet dernier, le Gouvernement wallon s’est accordé sur un ensemble de mesures liées aux pénuries du secteur de la construction. Ainsi, la majorité des pistes proposées telles que l’intensification de la communication, l’intensification des jobdays ou encore l’adaptation des dispositifs du FOREm dédiés à la formation en milieu de travail (FALT, PFI), sont transposables voire déjà transposées en partie à l’ensemble des secteurs en pénurie dont le transport.
     
    Certaines actions plus spécifiques liées à l’urgence de la reconstruction de la Wallonie, dont une prime d’encouragement aux demandeurs d’emploi pour se former et entrer dans le secteur de la construction, sont effectivement prévues. Cette prime est avant tout conditionnée à des efforts du secteur. Vu l’urgence liée à la reconstruction de notre région, seul le secteur de la construction est aujourd’hui concerné par cette mesure pilote, dont l’efficacité sera analysée avant d’être déployée à d’autres secteurs le cas échéant.  
     
    Dans l’attente, les demandeurs d’emploi qui suivent les formations conducteur(trice) Autobus/Autocar bénéficient de la prime de 350 euros dans la cadre des formations pénuries (incitant +).
     
    Le FOREm forme au métier de chauffeurs bus/cars dans ses Centres de compétence (Houdeng, Bierset + 2 antennes Estaimpuis, Molinfaing) et son centre de formation (Mornimont) ; pour ce faire, il dispose de 8 véhicules mis à disposition par le Fonds social autobus/autocar. Voir tableau n° 1 en annexe.
     
    Outre les formations au permis D, le FOREm promotionne activement le PFI permis D . Voir tableau n° 2 en annexe.
     
    Par ailleurs, le FOREm a mis en place 2 actions « coup de poing pénuries » dans le Hainaut pour répondre aux besoins spécifiques d’une entreprise qui a pu ainsi recruter 12 nouveaux chauffeurs. Il vient également de lancer un recrutement de formateurs bus/car afin de pouvoir compléter les équipes. Ce recrutement se fait en collaboration avec le Fonds social Autobus/Autocar avec qui une convention de collaboration est signée depuis de nombreuses années.
     
    Le FOREm a également participé activement au dernier symposium du Fonds social en animant différents ateliers sur le recrutement de nouveaux chauffeurs.