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Les femmes et le télétravail

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 36 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/09/2021
    • de MATAGNE Julien
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En tant que Ministre de l'Emploi et des Droits de femmes, l'étude de Solidaris à propos des femmes et du télétravail ne lui aura pas échappé.

    Avec le confinement, le télétravail a pris une soudaine ampleur et il semblerait qu'il s'impose de plus en plus de façon structurelle dans les mois et années à venir. Solidaris attire l'attention sur les inégalités de genre qui pèsent encore sur les femmes et sur les effets de ces inégalités en cas de télétravail.

    Les auteurs de l'étude appellent notamment je cite à « développer des mesures de lutte contre les stéréotypes de genre pour que les tâches ménagères et le soin aux enfants ne soient plus considérés comme le rôle « naturel » et exclusif des femmes, tout autant pour que l'investissement professionnel des hommes ne soit plus aussi déterminant dans la construction de leur identité et place dans la société. »

    Il ne s'agit pas simplement d'augmenter le nombre de places en crèches ou d'améliorer l'accueil extrascolaire. Il s'agit vraiment de changer les mentalités pour que les hommes qui se consacrent aux tâches ménagères et aux fonctions de soins aux autres ne soient pas mal vus par la société.

    Quelles sont les actions que Madame la Ministre met en place et qui contribuent à cette lutte contre les stéréotypes et qui encouragent les hommes à réaliser des tâches qui sortent des stéréotypes de genre ?

    Des campagnes de sensibilisation sont-elles prévues pour conscientiser à propos des inégalités de genre face au télétravail ?
  • Réponse du 15/10/2021
    • de MORREALE Christie
    La pandémie a imposé de manière fulgurante la pratique du télétravail. En novembre 2020, les femmes étaient près de 42 % à être en télétravail, contre 37 % des hommes. L’Organisation internationale du Travail a d’ailleurs affirmé qu’en temps normal, le télétravail tendait à désavantager les travailleuses, qui outre, leur emploi rémunéré, devaient s’occuper des enfants et des tâches ménagères.  
     
    En effet, alors même que les femmes sont de plus en plus actives sur le marché du travail, elles sont 81 % à réaliser les tâches ménagères chaque jour, alors que ce n’est le cas que pour 33 % des hommes. De même on remarque que ce sont principalement les femmes qui réduisent leur temps de travail ou prennent des interruptions de carrière pour s’occuper des enfants. Pendant la crise sanitaire, tant à Bruxelles qu’en Wallonie, 70 à 90 % des congés « Corona » ont été pris par les femmes. 
     
    Malgré les aspects positifs qui en découlent comme la flexibilité ou la réduction des trajets par exemple, le télétravail constitue donc un risque pour les femmes actives qui doivent davantage jongler pour effectuer les tâches domestiques et éducatives sans parfois oser se déconnecter du travail.
     
    S’il s’agit d’une compétence essentiellement fédérale, la Région dispose d’un rôle important à jouer en termes de conscientisation et de formation, tant au sein de notre administration qu’au sein des entreprises, pour prévenir les dérives du télétravail et son impact genré.
     
    Dans le cadre de l’avant-projet d’arrêté modifiant l’arrêté du 5 décembre 2019 relatif au télétravail, passé en première lecture au GW le 14 juillet dernier, le Gouvernement wallon a chargé le Collège des fonctionnaires généraux dirigeants de procéder à une évaluation du nouveau dispositif en matière de télétravail un an après son entrée en vigueur avec une attention particulière sur l’impact genré.
     
    Depuis 2014, le FOREm organise une formation spécifique visant à déconstruire les stéréotypes de genre en lien avec les métiers. Cette formation est bien entendu accessible à l’ensemble du personnel, mais est dédiée spécifiquement aux conseillers référents afin que ceux-ci restent attentifs à proposer des formations liées à des métiers de la construction par exemple aux femmes et des formations dites spécifiquement féminines aux hommes.