/

Le soutien de la Wallonie à la création d'une filière belge de démantèlement des centrales nucléaires

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 37 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 01/10/2021
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Les Ministres fédéraux de l'Énergie, de l'Économie et de la Relance ont lancé depuis mai dernier une table ronde industrielle consacrée au démantèlement des centrales nucléaires.

    Sous la coupole du SCK-CEN, toute une série d'experts industriels se sont réunis régulièrement avec pour mission de créer une filière industrielle du démantèlement autour de sociétés belges. Avec également à terme, l'ambition de pouvoir exporter ce savoir-faire et faire de la Belgique un pionnier de l'industrie du démantèlement.

    Il y a là un potentiel énorme et les acteurs économiques en sont bien conscients. Leur objectif vise notamment à structurer une offre en Belgique et éviter ainsi le recours par Engie à des sous-traitants étrangers pour les activités de démantèlement.

    C'est évidemment fondamental sur le plan économique, et donc de l'emploi. Et la Région a évidemment un rôle fondamental à jouer pour accompagner la mise en place d'une telle filière et le travail de ces entreprises qui veulent aujourd'hui se lancer dans cette aventure.

    La table ronde vient d'aboutir à un premier rapport, analysant les multiples aspects de la création d'une telle nouvelle filière industrielle, avec par exemple la nécessité, semble-t-il, de créer un consortium industriel, ou encore d'obtenir des terrains pour la construction d'un four à métaux, ainsi que pour le recyclage des métaux.

    Dès lors, Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance du rapport issu des premières réunions de la table ronde fédérale et du plan d'actions proposé ?

    Quelles conclusions en tire-t-il dans le champ de ses compétences ?

    Quelles initiatives a-t-il prises pour mettre en œuvre les pistes d'actions proposées ?

    Quel rôle la Wallonie peut-elle jouer pour accompagner la mise en œuvre d'une telle filière du démantèlement ?

    Et dès lors, comment ces travaux sont-ils pris en compte dans le travail de la Delivery Unit ?
  • Réponse du 18/10/2021
    • de BORSUS Willy
    La mission de la table ronde mise en place par le Secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique, par le Vice-premier Ministre et Ministre de l’Économie et du Travail et par la Ministre de l’Énergie est de créer une activité structurante autour du démantèlement des centrales nucléaires permettant de préserver une partie de l’emploi dans le secteur, d’ancrer les activités du démantèlement des centrales en Belgique, de développer des connaissances belges dans les techniques de démantèlement spécifiques de façon à pouvoir les exporter ensuite, et donc de tenter d’amortir partiellement le choc de la perte des emplois résultant de la fermeture des centrales (sous réserve de la confirmation de la fermeture de celles-ci par le fédéral).

    L'objectif est de créer et de structurer l'activité autour du démantèlement des centrales nucléaires afin de fournir si possible une solution globale et intégrée au marché, d'abord pour le besoin belge et ensuite pour être étendu au marché européen. Effectivement, dans les années à venir, un énorme marché va s’ouvrir au niveau international. Le démantèlement des centrales en Belgique doit donc permettre à des entreprises belges d’affiner leur expertise dans ce domaine.

    Suite à la création de la table ronde au mois de mai dernier, quatre groupes de travail ont été formés, réunissant des experts industriels, les Ateliers de la Meuse, Marichal Ketin et John Cockerill, autour des principales filières du démantèlement. Quatre filières, « métaux », « caractérisation », « circuit primaire » et « logistique et stockage », ont été identifiées par les entreprises comme les branches à développer de la nouvelle industrie, le tout sous la houlette du Centre d’étude nucléaire.

    Si certaines opportunités semblent exister tant au niveau belge qu’au niveau wallon, il semble essentiel de lever les freins existants à la création d’une filière belge comme par exemple, la création d’infrastructures spécifiques telles que, comme l’honorable membre l’a soulevée, la construction d’un four dédicacé à la fusion de pièces métalliques non actives ou encore la mise en place d’équipements de mesure, de capteurs intelligents et un système de gestion des données, notamment.

    Il faudra également lever les freins législatifs ainsi que ceux liés à la disponibilité du personnel qualifié, démanteler est un métier différent de celui qui permet d’assurer le fonctionnement d’une centrale.

    En outre, il conviendra de vérifier avec Engie, l’exploitant de la Centrale et en charge du démantèlement, quelles seraient les perspectives d’une telle filière dans le démantèlement de Tihange. La Delivery Unit de Tihange assurera ce lien.

    Nous allons bien entendu collaborer activement avec le Fédéral dans cette volonté de création d’une filière d’excellence dans le démantèlement des centrales nucléaires. Une des priorités de la Delivery Unit sera effectivement d’analyser la possibilité de mettre en place un pôle de compétences en démantèlement et énergies renouvelables.