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La création d'une filière belge de démantèlement des centrales nucléaires et l'accompagnement des travailleurs

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 40 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 01/10/2021
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Les Ministres fédéraux de l'Énergie, de l'Économie et de la Relance ont lancé depuis mai dernier une table ronde industrielle consacrée au démantèlement des centrales nucléaires.

    Sous la coupole du SCK-CEN, toute une série d'experts industriels se sont réunis régulièrement avec pour mission de créer une filière industrielle du démantèlement autour de sociétés belges. Avec également à terme, l'ambition de pouvoir exporter ce savoir-faire et faire de la Belgique un pionnier de l'industrie du démantèlement.

    Il y a là un potentiel énorme et les acteurs économiques en sont bien conscients. Leur objectif vise notamment à structurer une offre en Belgique et éviter ainsi le recours par Engie à des sous-traitants étrangers pour les activités de démantèlement.

    C'est évidemment fondamental sur le plan de l'emploi. Et cela suppose un accompagnement de la part de la Région, tant sur le plan économique que de l'emploi et la formation.

    La table ronde vient d'aboutir à un premier rapport.

    Dès lors, Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance du rapport issu des premières réunions de la table ronde fédérale et du plan d'actions proposé ?

    Quelles conclusions en tire-t-elle dans le champ de ses compétences, en termes d'emploi et de formation notamment ? A-t-elle pris des initiatives pour mettre en œuvre les pistes d'actions proposées ?

    Le FOREm peut-il jouer un rôle dans la mise en œuvre d'une telle filière ? Comment se positionne-t-il par rapport à la création d'un centre de compétences « démantèlement nucléaire » (ou économie circulaire comprenant une branche « démantèlement nucléaire ») ? Un projet sera-t-il déposé dans le cadre de la programmation FSE 2021-2027 ?

    Comment ces travaux sont-ils pris en compte dans le travail de la Delivery Unit ?
  • Réponse du 21/10/2021
    • de MORREALE Christie
    Le Gouvernement fédéral a réuni différents acteurs industriels belges pour organiser la fin de vie des réacteurs nucléaires.

    L’objectif vise l’ancrage des activités du démantèlement en Belgique et la construction d’une filière pour exporter ce savoir-faire à l'étranger.

    À la veille de l'arrêt d'au moins 5 des 7 réacteurs nucléaires du pays (prévu entre 2022 et 2025), et face au titanesque chantier du démantèlement des unités à venir, la Belgique sera pendant plusieurs années le premier marché européen pour le démantèlement. Plusieurs sessions de « table ronde » industrielles ont été organisées afin de créer « une activité structurante » autour du démantèlement des centrales nucléaires.

    La mission de cette table ronde est de préserver l'emploi dans le secteur, d'ancrer les activités du démantèlement des centrales en Belgique, de développer des connaissances belges dans les techniques spécifiques de démantèlement, de façon à pouvoir les exporter ensuite.

    Ce schéma sera articulé au travers d’un consortium d’entreprises belges.

    Le SCK.CEN, de son côté, restera un partenaire technique de choix. En effet, le centre a été l'opérateur du premier démantèlement d'un réacteur nucléaire européen.

    Cette filière du démantèlement nécessitera des investissements conséquents. Engie a déjà provisionné 13,8 milliards d'euros pour financer le démantèlement de ses centrales ainsi que la gestion du combustible usé.

    Il est très difficile de chiffrer à l’heure actuelle la création d’emplois additionnels suite au développement de cette filière.
    Le chantier du démantèlement devrait, au minimum, s'étendre sur plusieurs dizaines d’années.

    Au niveau de la Delivery Unit Tihange, le 9 juin, le comité de pilotage a été installé par mon collègue en charge de l’Économie.

    Comme prévu, la SPI et Noshaq sont à la manœuvre, la responsable de la DU est en place et les travaux débutent.

    C’est l’équipe de la Delivery Unit qui est chargée d’analyser et d’alimenter le comité de pilotage de manière à mettre en place un plan coordonné et global. La question de la maitrise des marchés de démantèlement par des sociétés locales est bien sûr centrale et nécessitera de mettre en place des formations spécifiques en sachant qu’à ce stade, le FOREm n’a pas d’offre de formation concernant le nucléaire et l’office n’est d’ailleurs pas agréé pour en dispenser.

    Des rencontres sont ou vont être programmées pour trouver des pistes de solution et se mettre en phase avec les forces engagées (table ronde, Delivery Unit, Comité de pilotage, « task force », FOREm……).