/

La Semaine du cœur de la Ligue cardiologique belge

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 42 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 01/10/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La Ligue cardiologique belge a organisé fin septembre sa traditionnelle Semaine du cœur avec pour thème, cette année, l'accident vasculaire cérébral (AVC).

    Un accident vasculaire cérébral (AVC) survient lorsque la circulation sanguine vers ou dans le cerveau est interrompue par un vaisseau sanguin bouché (AVC ischémique le plus fréquent) ou par un vaisseau sanguin rompu (AVC hémorragique), dans moins de 15 % des cas.

    24 000 à 28 000 personnes par an en Belgique font un AVC, ce qui veut dire trois personnes toutes les minutes qui font un AVC en Belgique. Une personne sur deux décède dans l'année qui suit l'AVC et une personne sur trois garde un handicap permanent de cet AVC.

    Des actions de sensibilisation sont-elles menées sur le terrain à ce sujet par l'administration wallonne ?

    Que fait la Région pour former les Wallons aux gestes et réflexes de premiers secours ?

    Un soutien aux associations de prévention est-il assuré par le Gouvernement wallon ?
  • Réponse du 03/11/2021
    • de MORREALE Christie
    Un accident vasculaire cérébral (AVC) est une affection qui touche l'apport sanguin dans une partie du cerveau. Une partie du cerveau ne reçoit donc plus d'oxygène pendant un temps plus ou moins long. Cela provoque des pertes soudaines de certaines fonctions du corps.

    L’AVC est un terme collectif qui désigne différents problèmes survenant dans le cerveau :
    - infarctus cérébral : un caillot de sang bouche un vaisseau sanguin du cerveau ;
    - hémorragie cérébrale : un vaisseau sanguin du cerveau éclate.

    Un infarctus cérébral est généralement provoqué par un caillot de sang qui bouche une artère de la tête ou du cou (thrombose). Dans ce cas, le caillot se forme sur place, dans l'artère, généralement lorsque celle-ci est calcifiée (artériosclérose). Un caillot peut également se former ailleurs, par exemple dans le cœur, être emporté dans la circulation sanguine et finir par se coincer dans une artère du cou ou du cerveau (embolie). Les troubles congénitaux de la coagulation peuvent également être à la base de la formation de caillots.

    Les gens ont tendance à parler de « thrombose » pour désigner un accident vasculaire cérébral. Mais l’AVC peut aussi bien correspondre à une thrombose qu’à une embolie. Ce terme fait en réalité référence à un événement soudain affectant un vaisseau sanguin du cerveau.

    D’après l'enquête nationale de santé de 2018, la fréquence des AVC en Belgique est relativement stable depuis 1997. Chaque année, environ 7 personnes sur 1 000 ont un AVC. Les hommes en sont plus souvent victimes que les femmes.
    Le pourcentage de personnes ayant eu un AVC varie fortement en fonction de l’âge. De 0,1 % en dessous de 45 ans, ce pourcentage augmente progressivement pour atteindre 2,4 % après l’âge de 75 ans.

    Les symptômes caractéristiques d'un infarctus cérébral sont les déficits fonctionnels soudains : certaines fonctions s’arrêtent brusquement. Il peut s'agir de fonctions motrices et/ou de fonctions sensorielles. Une perte des fonctions motrices se traduit par une paralysie musculaire. En cas de déficit des fonctions sensorielles, la perte de sensation est prédominante.
    Un infarctus cérébral résulte généralement en une paralysie d'un seul côté du corps (hémiplégie). Une moitié du corps présente une paralysie flasque : un bras, une jambe et une moitié du visage. Votre bouche est de travers, vous avez des difficultés à parler et vous avez des troubles de la vue. Ces signes peuvent s'accompagner de modifications des sensations (sensation de lourdeur, de surdité, de picotement jusqu'à un engourdissement total). Il se peut également que vous ne sentiez plus du tout une moitié du corps ou même que vous l’oubliiez.

    Des vomissements et des vertiges sont également possibles. Plus tard, la paralysie flasque peut évoluer en spasticité. Les articulations se contractent dans une position qui n’est pas naturelle suite au raccourcissement des muscles et des tendons.

    Les symptômes et l’examen clinique neurologique permettent au médecin de savoir si vous courez le risque d’avoir un infarctus cérébral. Dans ce cadre, il évalue la force de vos bras et de vos jambes, vos sensations, vos sens, votre équilibre, votre démarche, vos réflexes, votre mémoire et votre capacité de raisonnement.

    En cas d'infarctus cérébral, vous serez toujours orienté en urgence vers l'hôpital pour des examens complémentaires du cerveau et du cœur. Une échographie des vaisseaux du cou, un CT scan et/ou une IRM du cerveau, ainsi qu'un électrocardiogramme (ECG) et une échographie du cœur (échocardiographie) y seront réalisés. Il sera également vérifié si vous avez des maladies sous-jacentes ou des facteurs de risque tels qu’une tension artérielle élevée, un diabète, un taux élevé de cholestérol, etc.

    Le moyen mnémotechnique FAST (VITE en Français) est une façon de détecter précocement l’AVC lorsqu’il apparait.
    F pour Face (Visage) : vous demandez à votre interlocuteur de sourire sa bouche est de travers
    A pour Arm : vous demandez à votre interlocuteur de lever les deux bras devant lui ou elle et l’un des deux bras présente une faiblesse
    S pour speech (Trouble de la parole) : Vous demandez à votre interlocuteur de répéter une phrase après vous et il ou elle est confus.
    T pour time (Agir vite) : Pour rappeler qu’en cas de suspicion d’AVC il n’y a pas de temps à perdre, il faut appeler le 112.

    En effet, un infarctus cérébral peut être mortel et doit être traité le plus vite possible. Chaque minute compte ! Faites donc attention aux signaux d’alerte : perte soudaine de force ou troubles sensoriels au niveau du visage, du bras ou de la jambe, difficultés à marcher, vertiges et troubles de l’équilibre, difficultés à parler ou à comprendre les autres, cécité ou vision trouble d’un œil ou des deux yeux et maux de tête très intenses. Si vous avez ces symptômes, appelez le 112 immédiatement ou rendez-vous au service des urgences le plus proche.

    À titre préventif, on peut limiter les facteurs de risque autant que possible. On ne peut toutefois pas faire grand-chose par rapport à l’âge, le sexe et la charge héréditaire. Mais on peut bel et bien influencer un grand nombre de facteurs de risque, tels que le tabagisme, la consommation excessive d'alcool, l'excès de poids, les mauvaises habitudes alimentaires et le manque d’exercice physique.
    Un bon suivi du traitement des maladies préexistantes ou des facteurs de risque tels que la tension artérielle élevée, le taux élevé de cholestérol, le diabète et les troubles du rythme cardiaque est également essentiel.

    La Région wallonne finance actuellement plusieurs projets de prévention en agissant sur les modes de vie dont les acteurs intervenant dans la mise en œuvre du Plan Wallonie sans tabac, la Campagne Tournée minérale, l’Association belge des Diabètes, différents projets relatifs à l’alimentation équilibrée et durable et l’activité physique ainsi que le site info santé.be qui vise à apporter une information validée et compréhensible de toutes et tous sur divers sujets de santé dont l’AVC. C’est d’ailleurs une des sources utilisées pour la rédaction de cette réponse.

    La prévention n’a pas été négligée durant le Covid, certaines actions ont été adaptées et renforcées.

    En effet, deux axes du Plan prévention santé Horizon 2030 pour la Wallonie ciblent particulièrement la lutte contre les AVC. Il s’agit de la Promotion des modes de vie et des milieux de vie favorables à la santé - promotion d’une alimentation équilibrée, lutte contre la consommation excessive d’alcool et contre le tabagisme et promotion de l’activité physique et lutte contre la sédentarité ainsi que la prévention des maladies chroniques avec la prévention des maladies de l’appareil circulatoire et du diabète de type II.

    Enfin, quant à la formation aux premiers secours, ce sont principalement les services provinciaux de secours via notamment la Croix-Rouge de Belgique qui proposent des formations dans ce domaine et non la Région.