Les troubles psychologiques suite aux inondations
- Session : 2021-2022
- Année : 2021
- N° : 44 (2021-2022) 1
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Question écrite du 01/10/2021
- de DODRIMONT Philippe
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Quelles sont les aides régionales spécifiques à ce mal-être mises en place ? Une analyse de l'ampleur du problème a-t-elle été réalisée ?
Quelles sont aujourd'hui les actions, les services mis à disposition de ces victimes ?
Réponse du 26/10/2021
- de MORREALE Christie
Le réseau d’aide psychologique était déjà saturé avant les inondations et des moyens supplémentaires importants ont donc été déployés par le Gouvernement wallon pour que l’aide psychologique soit renforcée compte tenu de la pandémie. Ces moyens sont toujours effectifs et sont renouvelés pour l’année 2022.
Les aides psychologiques de toutes natures ont été apportées, par le biais de l’engagement de tous les types de services agréés par la Wallonie, le plus souvent spontanément au niveau local et avec l’accord de l’autorité pour ces interventions, reconnues dans le cadre subventionné. La confiance était au rendez-vous dès le départ pour déployer au mieux les dispositifs selon les compétences des uns et des autres, le plus important étant d’accorder une grande latitude pour adapter les pratiques et l’accessibilité aux besoins inédits d’aide et de soins.
Le Fédéral a agi avec la même volonté en concertation avec le niveau régional.
Les équipes mobiles des réseaux en santé mentale pour enfants et adolescents ont été renforcées, c’est le cas aussi pour l’instant au niveau des équipes mobiles en santé mentale pour les adultes, avec une intention particulière au bénéfice des personnes âgées et des publics vulnérables qui ne vont pas facilement vers les soins. L’accueil adapté des étudiants et des jeunes en formation en période de crise sanitaire est également soutenu et mieux coordonné. Enfin, les soins psychologiques de première ligne figurent aussi parmi les dispositifs récents, menant des actions préventives et assurant une accessibilité selon des modalités jusque-là inédites.
Avec la crise des inondations qui est venue s’ajouter à la crise sanitaire, le mot d’ordre est une fois passé très rapidement et à tous les niveaux de compétences en matière de santé : être créatifs, prendre les initiatives nécessaires pour faire face, s’adapter aux besoins et se coordonner.
En ce qui concerne l’aide apportée plus spécifiquement aux enfants et aux jeunes, les dispositifs classiques tels que les services de santé mentale ont pour la plupart déjà adapté leur offre et leurs disponibilités, dans les communes sinistrées.
Les équipes mobiles sont également en mesure de répondre aux besoins des jeunes en crise à la suite des inondations.
De plus, afin d’assurer le cadre pour les professionnels exercer leurs activités en toute sécurité, les administrations wallonnes ont établi des liens privilégiés avec les administrations de la Fédération Wallonie Bruxelles compétentes pour les enfants et les jeunes, en particulier l’ONE et l’Enseignement. Il s’agissait de s’assurer que la collaboration couvre au mieux le champ des besoins et des ressources à mobiliser pour y répondre adéquatement.
Par ailleurs, en termes d’augmentation des moyens, les aides APE datant du 06.08.2021 ont été étendues. En effet, l'aide allouée initialement pour une durée de 3 mois est désormais octroyée à partir de l’engagement du travailleur APE (au plus tôt le 16 juillet 2021) jusqu’au 31 décembre 2021. Et pour les communes qui ont été les plus touchées par ces inondations, le nombre d’équivalents temps plein pour lesquels l’aide est octroyée est porté de 5 à maximum 10 ETP.
La transition de la phase aigüe à la phase post-aigüe a impliqué le transfert de la coordination vers l'autorité régionale. En conséquence, l’AViQ et le SPW IAS ont été mandatés par mon cabinet pour organiser et centraliser la coordination psychosociale (au sens large) en soutien aux communes sinistrées avec un focus sur celles de catégories 1 et 2.
L'objectif de cette coordination est, d'une part, de récolter les besoins observés sur le terrain en matière psychosociale. D'autre part, il s'agit de cataloguer l'offre existante, qui peut cependant être parfois diffuse sur le territoire, et la mettre à disposition pour rencontrer les besoins ainsi observés.
Si les solutions ne sont pas déjà disponibles, la coordination vise à mettre en place de nouvelles initiatives si nécessaires.
Cette coordination régionale dont la vocation est facilitatrice s’appuie sur l’équipe des case-managers-adjoints de l’AViQ impliqués initialement dans le cadre de la crise Covid, comme lien entre l’AViQ et les autorités locales. Leur mission a été adaptée aux circonstances et devient celle de facilitateurs « inondations ». Ils seront le point de contact unique pour les coordinateurs locaux désignés par les communes concernées. Ce travail en binômes renforcera la cohérence entre les besoins et l’offre, permettra un reporting régulier sur les suivis apportés et contribuera à l’analyse de l’évolution de la situation.
Enfin, je rappellerai que plusieurs sites diffusent ou relayent ces ressources. C’est le cas du site https://www.wallonie.be/fr/inondations ; du site de l’AViQ dédié aux inondations https://www.aviq.be/inondations/index.html et de https://covid.aviq.be/fr/trouver-du-soutien, lequel a été initié dans le cadre du Covid et s’est avéré une source utile et pertinente dans le cadre des inondations.