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La présence de microplastiques dans les eaux de surface en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 59 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 01/10/2021
    • de MAROY Olivier
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La Flandre a réalisé une première étude quantifiant les microplastiques dans les eaux de surface. Ces microplastiques ont des origines diverses, l'étude en Flandre a notamment montré que l'usure des pneus des voitures est une source importante.

    L'analyse réalisée par l'UGent a porté sur 210 échantillons prélevés à partir d'eaux de surface, d'eaux usées domestiques, d'eaux des stations d'épuration et d'eaux de ruissellement des autoroutes.

    Le résultat prouve, que bien que fort répandus, ces microplastiques ne présentent qu'un impact négatif minime sur l'environnement.

    Toutefois, les effets de ces petites particules de plastique sur l'eau potable et les aliments restent encore non déterminés et la Flandre pousse pour que des recherches supplémentaires soient menées en ce sens. Globalement, la toxicité pour l'homme des microplastiques n'est pas encore déterminée et l'OMS insiste sur la nécessité de poursuivre les recherches sur le sujet.

    Dans un récent article dans La Libre, certains écotoxicologues wallons déclarent souhaiter que la Wallonie mène la même étude qu'en Flandre.

    Quelles sont les mesures de Madame la Ministre pour éviter la prolifération de ces nano et microparticules en plastique dans l'environnement ?

    Le précédent Gouvernement a adopté le Plan ENVIES. Ce plan, dont la DPR prévoit l'implémentation, définit des objectifs stratégiques pour surveiller les nanoparticules et en mesurer les impacts sur l'environnement et sur la santé. Une action concrète était prévue, la mise en place au sein de l'ISSEP d'un observatoire afin d'assurer une veille des nanomatériaux. Où en est-on ?

    Quel est le constat en Wallonie ? Quelles sont les données relatives à la concentration des microplastiques dans l'environnement ?

    L'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) travaille sur la limitation de l'usage des microplastiques dans les produits de consommation ou à usage professionnel. Quelle est la position défendue par la Wallonie au sein du Comité national REACH ?
  • Réponse du 27/10/2021
    • de TELLIER Céline
    La Wallonie est attentive à la problématique de la pollution par les microplastiques et elle participe activement aux discussions menées sur le sujet en Europe. Notre Région se veut également proactive en la matière, puisque cette thématique est abordée dans nos projets de troisième Plans de gestion des districts hydrographiques, dans le cadre de la mise en œuvre de la directive-cadre sur l’eau.

    À l’heure actuelle, plusieurs projets de recherche sont également en cours ou à l’étude en Wallonie, incluant le SPW, l’ISSeP, la SPGE et plusieurs universités. Ces projets visent à déterminer la présence de microplastiques dans l’eau, la faune aquatique et les boues des stations d’épuration, ainsi que la toxicité des microplastiques pour la faune aquatique. Parmi ces projets, citons :
    - Plasti-Sol (ISSeP, 2019) qui a abouti à la définition d’un protocole de séparation des microplastiques dans les boues de station d’épuration ;
    - MICROPLAST (ISSeP, 2017-2022) qui propose une évaluation de l’occurrence des particules de microplastiques dans le tube digestif des poissons et invertébrés dulcicoles ainsi que de la présence d’agents plastifiants chez ces organismes ;
    - MicroPlaSTEP (ISSeP, 2021-2024) qui vise à établir un diagnostic de l’efficacité des stations d’épuration pour le traitement des microplastiques dans les eaux usées et devenir des microplastiques dans l’environnement ;
    - Plasti-SOLS (ISSeP, 2021, en cours de finalisation) visant la caractérisation des micro- et nanoplastiques dans les sols ou les autres matrices solides ou liquides (boues en particulier) ;
    - Le projet Microplastsoil (Université de Liège / Gembloux Agro Bio Tech, 2019-2020) qui a abouti au développement d’une méthodologie d’identification et de quantification des microplastiques dans les sols, appropriée au contexte du recyclage des produits résiduaires organiques en agriculture.

    Ce dernier projet a spécifiquement été financé dans le cadre du Plan ENVIeS.

    Signalons encore la participation de l’ISSeP au projet européen MISSOURI pendant une année (2020-2021). Ce projet visait à faite le point sur l’état des connaissances dans le cadre d’un continuum « sources-transferts-exposition », à harmoniser les méthodes d’analyse et d’identification des microplastiques et à fournir des recommandations pour la prise des décisions concernant la gestion des sols et des eaux souterraines.

    Les résultats de ces différentes études wallonnes ne sont pas encore disponibles.

    Les premiers résultats obtenus en Flandre sont plutôt rassurants. En ce qui concerne l’eau potable, nous sommes encore plus confiants puisque, en Wallonie, elle provient à 75 % d’eau souterraine (les sols retiennent en général les microplastiques d’où un focus de nos études sur ce milieu) et que nos stations de production à partir d’eau de surface sont situées en amont des sous-bassins et équipées de filières complètes de traitement d’eau.

    La nouvelle directive sur l’eau potable prévoit aussi d’investiguer les microplastiques et, dans ce cadre, la Commission européenne fournira aux États membres pour 2024 une méthode d’analyse des microplastiques au robinet.

    La meilleure manière de gérer le problème de la contamination de notre environnement par des microdéchets de plastique consiste d’abord à limiter l’usage du « plastique à tout faire ». La Région wallonne s’est déjà inscrite dans cette démarche depuis l’interdiction d’objets éphémères comme les sacs de course en plastique et les couverts jetables. Nous avons toujours prôné une politique visant à réduire au maximum la production à la source. Ainsi, encourager des mesures de type « éco-design » contribue à limiter les impacts ultérieurs des produits concernés.