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La promotion d'alternatives aux canettes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 70 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 01/10/2021
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Voici 8 jours, des milliers de Wallons ont répondu à l'appel de Be Wapp pour participer à l'opération de nettoyage « grandeur nature » en Wallonie. A cette occasion, des milliers de canettes ont été collectées, manifestation aberrante du recours à ces petites boîtes métalliques qui empoisonnent littéralement notre environnement.

    Le Gouvernement wallon s'obstine étrangement à refuser l'instauration d'une consigne tant attendue par nos concitoyens, et par ailleurs, suggérée avec ténacité par notre groupe depuis des années.

    Les bouteilles et canettes sont responsables de plus ou moins 40 % du volume de déchets que l'on trouve dans la nature. Une telle consigne existe déjà dans 39 pays et régions du monde.

    Du reste, une récente étude a montré que 82 % des Belges sont favorables à une telle consigne.

    Par ailleurs, des alternatives existent près de chez nous. Ainsi, la compagnie des Pyrénées a réussi le pari de produire une eau sans impact négatif sur l'environnement tout en dynamisant l'économie locale en utilisant des bouteilles en carton. Celles-ci sont à 88 % d'origine végétale. Toute la démarche est sous-tendue par une réflexion permanente sur le tri des matériaux utilisés pour être totalement recyclés avec une réduction de plastique de suremballage de 97 %.

    Où en sont les contacts de Madame la Ministre avec les industriels pour diminuer le recours à la canette voire même pour la supprimer ?

    Compte-t-elle, par des incitants régionaux ou de nouvelles normes, favoriser une écologie de l'emballage et du récipient ?

    Alors qu’elle préconise une réduction drastique des déchets, les initiatives pour y arriver sont peu nombreuses ! Quel est son bilan en ce domaine ?
  • Réponse du 01/12/2021
    • de TELLIER Céline
    Même si la canette offre diverses facilités (consommation mobile on-the-go, collecte via le sac bleu, facilité de tri et de recyclage, facilité de conservation et de transport des boissons…), elle n’en demeure pas moins un emballage jetable à usage unique, dont les impacts sur l’environnement et la propreté publique sont nettement plus importants que ceux générés par des emballages réutilisables (gourdes alimentaires, bouteilles et gobelets réutilisables, e cetera). Cette transition nécessite une modification profonde des modes de production, de distribution et de consommation, ainsi qu’un changement de comportement des consommateurs.

    Cette évolution, qui place la prévention et la réutilisation au premier plan, fait appel à différents outils qui sont largement soutenus par la Wallonie. Outre les campagnes de communication et de sensibilisation (en particulier dans les écoles et via notamment le réseau des centres régionaux d’initiation à l’environnement – CRIE et le site internet moinsdedechets.wallonie.be), on mentionnera également l’octroi de subsides majorés aux communes qui s’engagent dans une démarche « zéro-déchets » et le lancement d’appels à projets « zéro déchets », le dernier en date étant destiné aux établissements HORECA et aux commerces afin de les soutenir notamment dans l’emploi d’emballages réutilisables.

    Par ailleurs, l’ASBL Fost Plus, l’organisme agréé en charge de la gestion des déchets d’emballages ménagers en Belgique, se doit de fournir des conseils aux producteurs de produits emballés, notamment via son site web, pour que ceux-ci développent des emballages réutilisables et plus durables. Il faudra également compter sur l’application prochaine du principe de l’écomodulation du montant de la cotisation des producteurs (le « point vert »), en fonction du caractère réutilisable, recyclable et du contenu des emballages en matières recyclées, tel qu’inscrit dans l’accord de coopération du 5 mars 2020 et l’agrément 2019-2023 de Fost Plus (article 28). La mise en œuvre de ce mécanisme devrait contribuer à accroître les achats de produits conditionnés dans des emballages réutilisables.

    L’introduction progressive des principes de l’écomodulation et la détermination de tarifs fortement dissuasifs pour les emballages « non-durables » ont été discutées au sein d’un groupe de travail réunissant la Commission interrégionale de l’Emballage, les administrations régionales et fédérales concernées, Fost Plus, les fédérations représentatives des producteurs, distributeurs et entreprises privées de gestion des déchets, ainsi que les intercommunales de gestion des déchets.

    En outre, il faut aussi tenir compte des actions du Plan wallon des déchets-ressources qui visent à réduire le suremballage et le recours aux emballages à usage unique. On citera notamment le développement de la vente au vrac (en ce compris des boissons via l’extension de distributeurs transformant l’eau du réseau en boissons aromatisées par exemple) et l’accord-cadre en matière de prévention des déchets avec le secteur de la distribution, qui est en voie de finalisation. Ce dernier contiendra notamment des actions en lien avec la promotion des emballages réutilisables.

    Enfin, des actions devront également être entreprises à l’échelon fédéral, via notamment une révision des normes en matière de mise sur le marché d’emballage réutilisable ou encore via la mise en place d’avantages fiscaux en vue de stimuler la création d’emballages réutilisables.