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Le succès des formations organisées pour les métiers en pénurie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 60 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 06/10/2021
    • de EVRARD Yves
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le 24 septembre dernier, les médias évoquaient la difficulté de recruter des candidats pour des formations pourtant pourvoyeuses d'emplois. C'est ainsi qu'à Dinant, une formation organisée par le secteur HORECA a compté 3 participants, soit plus de formateurs que d'apprenants lors de la séance. La situation est interpellante quand on sait qu'aujourd'hui plus d'une cinquantaine de filières sont en pénurie de travailleurs que ce soit dans le secteur de la construction, celui de l'HORECA ….

    Des incitants à la formation sont mis en place en Région wallonne dont notamment une prime de 2 000 euros offerte à ceux qui s'inscriront à une formation dans les métiers en pénurie.

    De son côté, le secteur de la construction veut inciter les entreprises à augmenter à hauteur de 100 euros par mois l'indemnité mensuelle pour tous les nouveaux entrants en formation en alternance.

    La situation décrite ci-dessus est-elle plutôt unique ou d'autres cas ont-ils été signalés à Madame la Ministre, soit par le FOREm ou d'autres opérateurs de formation ?

    La stratégie déployée par le Gouvernement wallon prévoit-elle d'autres mesures qui tentent à terme de pallier ce manque de personnel dans les filières identifiées et pour booster les inscriptions aux formations ? Le cas échéant, quelles sont-elles ?

    Une évaluation des mesures actuelles est-elle prévue et, dans l'affirmative, selon quel calendrier ?
  • Réponse du 04/11/2021
    • de MORREALE Christie
    Le recrutement de candidats dans les filières de formation qui mènent à des métiers en pénurie de main-d’œuvre est par nature compliqué. Si le métier n’attire pas, les filières de formation vers ces métiers sont nécessairement impactées.

    La question des pénuries est complexe et multifactorielle. Le manque de candidats peut être lié à un problème d’attractivité du métier pour des raisons objectives comme les conditions salariales, le type de contrat, les horaires, la pénibilité, l’insécurité … ou pour des raisons plus subjectives liées à l’image du métier par exemple.

    Pour résoudre la question de pénurie, tous les acteurs doivent se mobiliser : pouvoirs publics régionaux et fédéraux, entreprises, secteurs professionnels, acteurs de l’orientation et de la formation, et chercheurs d’emploi.

    Le Gouvernement wallon a pris des décisions fortes pour lutter contre les pénuries de main-d’œuvre dans le secteur de la construction. Nous avons commencé à travailler très concrètement sur 3 axes :

    - Axe 1 : la communication :
    * Une campagne ciblée va être lancée, coconstruite avec le secteur de la construction, pour améliorer l’image des métiers et déconstruire certains mythes ;
    * Des « super job days » sont organisés depuis début octobre pour faciliter la rencontre entre les demandeurs d’emploi et les employeurs qui recrutent dans le secteur.

    - Axe 2 : les incitants à la formation :
    * Une prime « pilote » de 2 000 euros sera octroyée aux demandeurs d’emploi qui s’inscrivent dans une filière de formation qui mène à un métier utile à la reconstruction ;
    * Une négociation a été menée avec le gouvernement fédéral pour permettre le cumul de cette prime avec les allocations de chômage et pour obtenir la défiscalisation complète ou partielle de cette prime.

    Nous avons obtenu une partie de nos demandes ;

    * Un chèque permis de conduire sera octroyé aux demandeurs d’emploi qui s’inscrivent dans ces filières, car un emploi dans la construction requiert de nombreux déplacements.

    - Axe 3 : la formation :
    * Nous communiquons largement auprès des demandeurs d’emploi et travaillons avec les acteurs de l’orientation pour booster les inscriptions dans les formations « construction » ;
    * Nous travaillons à une adaptation de certains dispositifs de formation pour les rendre plus adaptés aux réalités de terrain : le PFI, la formation alternée des demandeurs d’emploi, la mesure coup de poing pénuries sont en cours de révision ;
    * Le FOREm va permettre de recourir à des formateurs issus des entreprises pour dispenser certaines formations, pour assurer une meilleure adéquation avec les besoins de terrain ;
    * Nous allons faire en sorte que les demandeurs d’emploi obtiennent, en fin de formation, une certification professionnelle valorisable auprès des employeurs et dans la carrière.

    Bien sûr, les pénuries ne touchent pas que le secteur de la construction. Le plan de relance de la Wallonie prévoit plusieurs mesures pour résoudre ces difficultés, tous secteurs confondus :

    - le déploiement du dispositif d’orientation tout au long de la vie, axé sur le réseau des Cités des Métiers, qui permet à tout citoyen de trouver les informations sur les métiers, les formations, les opportunités d’emploi …
    - des actions fortes de promotion des métiers, en particulier les métiers en pénurie ;
    - des actions d’information sur les incitants qui existent pour les formations menant à des métiers en pénurie, mais aussi sur les dispositifs que les entreprises peuvent activer s’ils recherchent du personnel, comme les coups de poing pénuries par exemple ;
    - le déploiement de la plateforme Wallonie Compétences d’Avenir, qui permet aux entreprises de faire part de leurs besoins de formations qui ne sont pas encore rencontrés, afin que les opérateurs publics ou subventionnés (FOREM, IFAPME, Enseignement de Promotion sociale, CISP …) puissent développer une offre de formation à court, moyen et long terme répondant à ces besoins.