Dénutrition des personnes âgées - Actions.

• Session : 2005-2006
• Année : 2006
• N° : 100 (2005-2006) 1

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• Question écrite du 16/06/2006

  • de BERTOUILLE Chantal
  • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances
  
  Le problème de l'alimentation des personnes âgées a déjà été abordé à de multiples reprises. C'est ainsi que le 24 avril dernier, un séminaire a été organisé sur ce thème.
  
  Comme j'ai déjà pu l'indiquer dans mes précédentes questions parlementaires écrites à ce sujet, divers facteurs peuvent expliquer le problème de la dénutrition chez les personnes âgées.
  
  Comme Madame la Ministre le sait, cette dénutrition peut avoir de très lourdes conséquences sur l'état de santé, mais également sur le bien-être de la personne âgée. Il est donc essentiel que tous les acteurs confrontés aux personnes âgées soient conscients de cette problématique et soient ainsi attentifs aux signes annonçant un état de dénutrition.
  
  Cela passe aussi bien par les médecins et les infirmières que par les personnes chargées d'apporter les repas à domicile ou encore par celles qui leur fournissent une assistance quelconque.
  
  Madame la Ministre peut-elle me dire si des actions sont actuellement menées en vue de sensibiliser ces acteurs de terrain de première ligne à la problématique de la dénutrition des personnes âgées ? Ces actions sont-elles menées en concertation avec les autres entités fédérées et avec l'Etat fédéral ?

• Réponse du 07/07/2006

  • de VIENNE Christiane
  
  L'impact positif d'une alimentation équilibrée sur la santé n'est plus à démontrer si ce n'est que, généralement, on le mesure essentiellement sous l'aspect clinique sans en évaluer l'impact « psychologique » lié simplement au plaisir de manger !
  
  Lors de la Conférence interministérielle (CIM) de décembre 2004 le Gouvernement fédéral, les Communautés et les Régions ont arrêté un Plan national nutrition et santé pour la période 2005-2010.
  
  Dans ce cadre, l'honorable Membre aura sans doute pu prendre note que le Ministre fédéral, Monsieur Rudy Demotte, en charge de la Santé publique, vient de lancer une large campagne sur les chaînes nationales avec, en appui, la publication de différents guides déclinant les recommandations contenues dans ledit Plan et se rapportant aux différents groupes d'âges.
  
  Parmi les axes stratégiques du Plan nutrition, un axe est dédicacé aux personnes âgées. Il vise ainsi :
  
  - l'amélioration du statut en vitamine D des personnes âgées (les fractures chez les personnes âgées sont en effet trop souvent une des conséquences de l'ostéoporose) ;
  - la prévention de la dénutrition chez les personnes âgées (elle s'observe de plus en plus dans ces tranches d'âge, qu'elle soit primaire ou secondaire à une pathologie) ;
  - dans le cadre de la dénutrition, la prise en compte de la diversité des situations dans lesquelles les personnes âgées peuvent se retrouver ; à cet égard, il faut analyser les problèmes nutritionnels et alimentaires sous les angles de l'accessibilité, de la consommation et de la préparation au domicile des personnes âgées isolées, (développer des recommandations pour la pratique clinique de la nutrition des personnes âgées, favoriser le dépistage médical des états de dénutrition auprès des médecins généralistes et des institutions et impliquer les familles dans la prise en charge nutritionnelle de leurs parents).
  
  En outre, à l'occasion de cette CIM, il a été convenu de la mise en place de plusieurs groupes de travail dont un concerne l'alimentation dans les hôpitaux et maisons de repos.
  
  Dans l'enquête santé par interview (2001), les habitudes nutritionnelles ont également fait l'objet d'investigations par régions et catégories d'âge. Pour ce qui concerne la Région wallonne, les plus de 75 ans sont davantage soucieux de respecter la régularité des heures de repas. De plus, 58% d'entre eux indiquent qu'ils ne limitent pas leur consommation de graisse contre 68% au niveau national.
  
  Qu'en est-il en institution ? Malgré l'émergence d'études ponctuelles, il n'y a pas de relevé systématique de l'état de dénutrition des personnes âgées à leur admission à l'hôpital.
  
  Un rapport a cependant été réalisé sur demande du Conseil de l'Europe qui constate un problème nutritionnel auprès de 40% des personnes hospitalisées au delà de 80 ans. En Belgique, l'état nutritionnel des personnes hospitalisées dans un service de gériatrie est compromis pour 60% des admissions.
  
  Dans les plaintes se rapportant au secteur des maisons de repos et/ou de soins, l'insatisfaction alimentaire est par ailleurs souvent citée.
  
  Enfin, il convient également de tenir compte des exigences introduites par le cadre réglementaire fédéral relatif à la sécurité de la chaîne alimentaire (application des normes HACCP) et de la législation relative au contrôle sanitaire devant garantir une certaine qualité, au niveau de l'hygiène, des repas en MR.
  
  Ces dispositions réglementaires n'abordent cependant pas suffisamment la question de manière qualitative et, surtout, l'aspect plaisir évoqué supra n'y figure pas.
  
  C'est une des raisons pour lesquelles j'ai l'intention de proposer, lors d'une prochaine modification des dispositions réglementaires, une « Charte alimentaire » qui devra être intégrée dans le projet de vie que les gestionnaires sont déjà tenus d'élaborer.
  
  Je veillerai aussi à ce que la problématique de l'alimentation des personnes âgées vivant à domicile soit prise en considération. Il me semble en effet opportun d'inclure dans cette démarche les services d'aides familiales et notamment les C.P.A.S., qui très souvent livrent aussi des repas à domicile.