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Le projet de transformation du groupe D'Ieteren et ses conséquences sur l'économie wallonne

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 69 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 15/10/2021
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Après Kuehne + Nagel à Nivelles, c'est au tour du groupe D'Ieteren de confirmer son plan de transformation avec un licenciement collectif de 211 emplois.

    "Pour contrer les impacts de la crise sanitaire actuelle et ses effets à long terme sur la demande et le comportement de la clientèle, la direction de D'Ieteren Auto a annoncé son intention de mettre en place un projet d'accélération de sa transformation en réponse à un marché en pleine mutation".

    Le plan nécessite un investissement de 182 millions d'euros d'ici à 2025.

    Les conseils d'administration de D'Ieteren, D'Ieteren Sport et Volkswagen D'Ieteren Finance ont confirmé la mise en œuvre du projet qui entraînera la perte de 211 emplois en Belgique, mais qui pourrait être ramenée à 123 grâce à 21 postes vacants ainsi que le recours au régime de chômage avec complément d'entreprise pour le personnel concerné de 59 ans et plus.

    D'Ieteren Auto a déjà entamé la phase suivante de la procédure Renault qui consiste à négocier les mesures d'accompagnement et les modalités financières avec les délégations syndicales.

    Ce plan de restructuration impacte d'abord la Région bruxelloise, mais il concerne aussi des travailleurs wallons, voir des concessionnaires locaux.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà eu des contacts avec la direction du groupe D'Ieteren pour apprécier les causes de ce plan et en mesurer ses conséquences sur l'économie wallonne d'une part, et sur les travailleurs de notre région d'autre part ?

    D'autres groupes automobiles seront-ils contraints en Wallonie de suivre la démarche du groupe D'Ieteren, avec quels types de conséquences pour les réseaux automobiles ?

    La cellule de veille de la SOGEPA l'a-t-elle alerté à ce propos ?
  • Réponse du 26/10/2021
    • de BORSUS Willy
    La crise sanitaire a mis à l’arrêt pendant quelque temps la quasi-totalité du système productif mondial. Cet arrêt et la reprise qui a suivi ont amplifié et mis en évidence un ensemble de caractéristiques telles que l’agilité, mais surtout la fragilité des chaînes d’approvisionnement internationales et malheureusement diverses faiblesses parmi les entreprises. Cela a aussi accéléré des décisions de restructuration qui germaient depuis longtemps dans les réflexions de directions d’entreprises.

    Dans le cas d’Ieteren, le groupe annonçait déjà début juin 2020 son besoin de se restructurer pour faire face aux mutations en cours, arguant que l’électrification des véhicules et les nouveaux modes de mobilité engendraient une baisse des ventes traditionnelles et des services associés. Le groupe avait par la même occasion cessé son activité d’importateur de la marque Yamaha pour la Belgique.

    Rappelons que d’Ieteren est un groupe qui comprend 320 entreprises, présentes dans plusieurs pays avec de multiples entités de distribution, d’équipements, de pièces, location/leasing et de réparation automobiles (Wondercar, Belron, Autoglass, Carglass, Glasspro, Maverick Industries, Macadam, My Way…). Le groupe possède également le fabricant de carnets de notes Moleskine dont le siège est en Italie. Le groupe poursuit sa stratégie d’extension de ses services. Dans le même temps, il a cédé courant 2021 20 % des parts de Carglass Maison via sa filiale Repartim à la filiale française de Homeserve, spécialiste des réparations à domicile (Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/immobilier-btp/homeserve-surfe-sur-la-vague-du-depannage-a-domicile-et-en-ligne-1286581). Il est donc difficile a priori de comprendre par les seules décisions locales la politique du groupe qui se fait au niveau mondial. Pour ce qui est de la Belgique, la quasi-totalité des entreprises et les sièges d’exploitation se trouvent en Flandre et à Bruxelles. Les deux seuls sites en Wallonie sont à la Hulpe et à Braine-l’Alleud. Étant donné qu’il s’agit d’unités d’établissement, l’information sur le nombre de travailleurs n’est pas publiquement disponible.

    On sait en tout cas de manière plus large que l’activité automobile va subir des mutations que l’on doit accompagner, notamment en raison du fait que le métier de la plupart de nos équipementiers automobiles et des services associés va devoir être réinventé avec le passage au véhicule électrique dont la conception mécanique et l’entretien sont différents, sans oublier l’impact des changements des habitudes de mobilité.