/

Le débat autour des métiers en pénurie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 74 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 15/10/2021
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Fin août dernier, Monsieur le Ministre proposait dans la presse qu'une prime de 2 000 euros nets soit accordée aux personnes se formant à des métiers en pénurie, contre 350 euros actuellement.

    Une idée que l'UCM semble trouver intéressante, mais pas suffisante, si l'on en croit Pierre-Frédéric Nyst, Président de l'Union.

    Ainsi, ce dernier est davantage partisan de créer un statut fiscal avantageux, en début de carrière, pour encourager les jeunes à se lancer dans un métier en pénurie : réduire de moitié l'impôt que paie un travailleur actif dans un métier en pénurie, pendant ses cinq premières années de carrière. Concrètement, plutôt que de payer 5 000 euros d'impôt, il n'en paierait que 2 500. En effet, selon lui « contrairement à la prime, un avantage fiscal, c'est du long terme ». Et celui-ci d'ajouter : « c'est quand vous vous lancez dans la vie que vous avez besoin de beaucoup d'argent: vous achetez une maison, vous fondez une famille, etc. Avoir ce type d'incitant pendant cinq ans plutôt qu'une simple prime a tout son intérêt ».

    Mes premières questions seront donc simples :

    A-t-il déjà envisagé un avantage fiscal aux jeunes qui se lancent dans un métier en pénurie ?

    Une dépense fiscale régionale serait-elle envisageable en la matière ? Si oui, a-t-il déjà parlé de la chose avec le Ministre wallon des Finances ?

    A-t-il déjà discuté de la mesure avec vos homologues de l'Économie et des Finances au Fédéral et dans les autres niveaux de pouvoirs ?

    Mais cette sortie est à mettre en relation avec les propos du Président du Parti socialiste, Paul Magnette. En effet, à la question « Comment comprendre que la Flandre peine à recruter alors que la Wallonie a tant de demandeurs d'emploi peu formés ? », pour lui, « ce sont les patrons qui créent en grande partie les pénuries. Ils doivent faire leur examen de conscience. ». Des propos particulièrement durs pour le monde patronal et qui n'ont pas manqué de faire réagir au sein de notre tissu économique wallon.

    Cependant, du côté de la section bruxelloise de la FGTB Horval (Horeca Alimentation), on semble partiellement cautionner les propos du Président du PS : les patrons sont au moins en partie responsables des pénuries d'emplois dans certains secteurs, au vu des conditions de travail pratiquées (heures payées en noir, gens déclarés dans des fonctions moins bien rémunérées que celles qu'ils exercent…).

    Toutefois, Christian Bouchat, Secrétaire général de la section bruxelloise de la FGTB Horval incrimine aussi la taxation des bas salaires : « Entre 1 800 et 2 500 euros brut, il y a un gros problème. Pour augmenter de 87 euros net par mois quelqu'un qui gagne, comme dans l'HORECA, 1.647 euros net, cela coûte 659 euros au patron. On comprend mieux qu'il préfère négocier des avantages salariaux moins coûteux pour lui, comme une voiture de société... ».

    Bref, chose rare, il semble que patronat et syndicat, via l'UCM, d'une part, et la section bruxelloise de la FGTB Horval, d'autre part, soient d'accord sur une chose : la vision d'un problème fiscal afin de réduire le problème que constituent les métiers en pénurie.

    Enfin, la semaine dernière, en marge du conclave budgétaire relatif au budget initial 2022, le Président du MR, Monsieur Georges-Louis Bouchez, évoquait la volonté d'un accord de coopération entre entités fédérale et fédérées avec obligation de résultats pour permettre la réduction des métiers en pénurie, l'accord devant intégrer la mobilité possible des travailleurs entre les régions du Pays.

    Envisage-t-il de se saisir de la question sous cet angle ?

    Après consultation du Ministre wallon des Finances et du Ministre-Président, saisira-t-il le Comité de concertation afin d'envisager la solution fiscale aux métiers en pénurie ? Si oui, dans quel sens ?
  • Réponse du 10/11/2021
    • de BORSUS Willy
    Je renvoie l’honorable membre aux discussions que nous avons eues à l’occasion de l’examen en Commission du 9 novembre de son interpellation qui avait le même objet.