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Les passages pour piétons "3D"

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 132 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 15/10/2021
    • de ANTOINE André
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le nombre de piétons victimes d'un accident de la route est resté, malgré le confinement, assez élevé en 2020. En effet, Statbel a recensé 65 victimes en 2020 contre 92 en 2019. Plusieurs pays disposent de résultats similaires et ont dès lors expérimenté en masse les passages piétons en 3D.

    Ainsi, Paris a « sauté le pas » en 2018, l'Islande, le Canada, le Danemark ont également adopté l'idée récemment. La Région flamande a aussi testé ces passages piétons en 2019. Le Ministre de la Mobilité, Ben Weyts, a déclaré que si l'expérience est concluante, le dispositif sera élargi.

    Ces illusions d'optique sont réalisées à la peinture, une ombre étant ajoutée aux bandes blanches traditionnelles qui ont donc « l'air de léviter » à quelques centimètres au-dessus du sol. Les résultats sont probants puisque pour tous les pays utilisant ce système, les usagers faibles victimes d'un accident de la route sont en nette diminution.

    La Région wallonne dispose d'un seul passage piéton « 3D « en Wallonie picarde à Pecq. Néanmoins, les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous d'après le bourgmestre.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il des résultats de la Région flamande ?
    Si oui quels sont-ils ? Les résultats sont-ils concluants ? Dispose-t-il de chiffres ?

    Quelle est son appréciation du passage piétons « 3D » ?

    D'autres moyens similaires ont-ils fait l'objet d'une étude, d'une expérience ou sont-ils mis en place ?

    Comment compte-t-il renforcer la sécurité des passages pour piétons, que ce soit par un éclairage adapté ou l'installation de caméras de surveillance ?
  • Réponse du 17/11/2021
    • de HENRY Philippe
    Mon administration a appris que la Région flamande finance une étude sur les effets des différentes façons de tracer un passage pour piétons. À ce jour, le SPW MI n’a pas encore pu consulter les résultats de l’étude.

    Comme vous l’indiquez, le passage pour piétons en 3D est un dispositif expérimenté à l’étranger, notamment en France. Sur base des premières évaluations du Centre d’étude et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), nos voisins n’envisageraient pas d’introduire ce marquage dans leur réglementation.

    Les principales conclusions sont les suivantes. Un effet sur la vitesse est observé, cependant il s’estompe par un retour à la situation antérieure dans les six mois. Il existe des situations ou l’effet 3D n’est pas perceptible (luminosité, pluie, type d’usagers). L’effet 3D n’est visible qu’à une distance et une hauteur précise du passage piéton. Par ailleurs, le coût est supérieur à celui d’un passage piéton classique de l’ordre de 5 à 10 fois plus élevé, et en plus l’entretien est plus exigeant, les peintures devant être refaites tous les 6 mois au lieu de 2,5 ans.

    En outre, les marquages 3D ne sont pas recommandés dans la convention de Vienne sur la signalisation routière que nous partageons avec nos voisins en Europe.

    En ce qui concerne les caméras, quelques projets-pilotes sont annoncés en partenariat avec des communes wallonnes. Le dispositif est décrit comme un système avec deux caméras et des balises lumineuses dynamiques d’éveil à la vigilance lorsqu’un piéton entame la traversée. Le SPW MI suit de près les tests réalisés.

    Toutefois, d’autres mesures sont prises pour renforcer la sécurité des passages pour les piétons et les cyclistes.

    La vitesse est un facteur primordial dans la problématique de la sécurisation des traversées piétonnes. Il faut donc adapter les régimes de vitesses à l’approche des traversées ou des lieux de passages.

    En complément, il faut raccourcir la distance de franchissement avec des îlots refuges ou des rétrécissements de chaussée, pour diminuer le temps que le piéton passe sur la chaussée.

    Un éclairage spécifique peut aussi être placé au droit des passages piétons afin d’augmenter le contraste et la visibilité des usagés faibles.

    Au niveau de la sécurisation des espaces piétons et cyclistes, la priorité est de s’assurer que les usagés puissent cheminer en toute sécurité pour rejoindre leurs destinations. Il convient donc de sécuriser les accotements et les traversées par des aménagements spécifiques avec le placement de plateaux ou de dispositifs ralentisseurs quand les conditions sont favorables.

    Des aménagements spécifiques dans les trottoirs peuvent être placés, tels que des barrières pour canaliser et indiquer les flux de piétons, le placement de dispositif de part et d’autre des traversées afin d’éviter du stationnement problématique.

    En conclusion, pour veiller au respect des critères de sécurité des traversées, il faut agir sur un ensemble de points : la visibilité, la vitesse, la longueur de la traversée, l’aménagement et la conscientisation des automobilistes et des usagés faibles.