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La stratégie pour soutenir l'économie sociale et la seconde main dans le domaine du textile

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 65 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 15/10/2021
    • de BIERIN Olivier
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Durant les dernières décennies, les domaines du textile et de l'habillement se sont de plus en plus dirigés vers un modèle de fast fashion. Les grandes marques renouvellent leurs collections très régulièrement, produisant en quantité au détriment de la qualité afin de rester compétitifs sur le marché. Selon une étude, près d'un tiers de la garde-robe des Européens n'est pas sortie du placard depuis au moins un an.

    En Belgique, l'épisode récent des inondations a permis d'illustrer l'importance des stocks de vêtements inutilisés par les particuliers. En effet, l'appel aux dons a rapidement mené à la saturation des centres. Le Gouvernement a-t-il comptabilisé les tonnes de vêtements récoltés par les centres de don pour les inondations ?

    Une proportion importante ne va pas être utilisée par les sinistrés, Madame la Ministre a-t-elle décidé de les confier à des filières de seconde main ou de revalorisation ?

    De façon générale, quelle est sa stratégie pour soutenir l'économie sociale, l'économie circulaire et la seconde main dans le domaine du textile ?
  • Réponse du 04/11/2021
    • de MORREALE Christie
    Depuis de nombreuses années, la Wallonie soutient le développement des entreprises d’économie sociale en ce compris, le modèle coopératif. Elle a d’ailleurs été une des régions pionnières en Europe en légiférant en la matière avec le décret du 20 novembre 2008. Avec près de 6 600 entreprises d’économie sociale et 150 000 emplois en Wallonie (12 % de l’emploi en Belgique francophone), l’économie sociale se positionne comme un modèle économique durable et pourvoyeur d’emplois non délocalisables notamment dans le secteur de la réutilisation des biens et des matières via les entreprises de réutilisation agréées.

    Dans ce contexte, la Wallonie s’est dotée d’une feuille de route ambitieuse pour l’économie sociale 2019-2024 (« Alternativ’ES Wallonia ») afin de soutenir la création, le développement et la croissance des entreprises d’économie sociale actives notamment dans cinq secteurs structurants (énergie, logement, alimentation, culture et réutilisation). Plus spécifiquement, les entreprises d’économie sociale actives dans le secteur de la réutilisation de bien et de matière jouent un rôle essentiel tant au niveau social (insertion socioprofessionnelle de public fragilisé), économique (création d’activité marchande et de nouvelle filière via les entreprises de réutilisation) qu’au niveau environnemental (recyclage et réutilisation de matières dont les textiles).

    Ainsi, la volonté est de s’inscrire dans une logique de « zéro déchet » et d’économie circulaire où toutes les activités économiques devront respecter cette approche de circularité. En cohérence avec les chaînes de valeur de « Circular Wallonia », l’objectif d’Alternativ’ES Wallonia est de soutenir les entreprises d’économie sociale actives dans la gestion des déchets, le recyclage, la réparation et la réutilisation. Par exemple, le réseau des Ressourceries sera valorisé notamment dans la perspective de renforcer la couverture du territoire wallon par des points de vente de proximité.

    L’attractivité et la visibilité des points de vente spécialisés dans l’offre de produits recyclés et de seconde main issus de l’économie sociale seront également soutenues de même que la digitalisation des entreprises de réutilisation.

    Les crises sanitaire et climatique ont durement impacté les différents secteurs de notre économie et l’emploi y afférent. Néanmoins, les entreprises d’économie sociale, dont les entreprises de réutilisation (Ressourceries) ont su faire preuve de résilience grâce à des modes de production plus locaux associés à des modes de consommation plus responsables de la part des citoyens.

    Sur la question du tonnage total de vêtements récoltés par les centres wallons de dons pour les inondations, il est opportun d’interroger directement Madame la Ministre Céline Tellier, en charge de l’Environnement.

    Cependant, précisons que les entreprises d’économie sociale se sont mobilisées rapidement pour aider les personnes touchées par les inondations tant au niveau logistique, de vente de matériel électroménager à prix réduit que de dons de premières nécessités (textile, vêtements, couvertures, et cetera). A cet égard, la Fédération Ressources, en tant qu’acteur représentatif des entreprises sociales et circulaires du secteur de la réutilisation des biens et des matières en Wallonie, estime des dons par les entreprises sociales membres de Ressources à plus de 10 tonnes de textiles. La solidarité en matière de dons de textile provient de territoire autre que la Wallonie (Flandre, Allemagne, Suisse).

    De plus, les entreprises d’économie sociale ont été sollicitées par les communes et les associations pour récupérer et valoriser les dons au profit des sinistrés. Pour information, une tonne de textile en vrac occupe un espace d’environ 9 m³. Ce sont donc environ 700 m³ de textile qui ont été récupérés et stockés par les entreprises de réutilisation agréées afin d’être valorisés. Concrètement, les entreprises de réutilisation agréées et membres de la Fédération Ressources ont récupéré environ 80 tonnes de textile provenant des dons de soutien aux associations.

    Concernant les mesures visant à soutenir l’économie circulaire, il est utile d’interpeller le Ministre Borsus en charge de la Stratégie Circular Wallonia. Pour rappel, la Stratégie de déploiement de l’économie circulaire, adaptée par le Gouvernement wallon le 4 février 2021, prévoit une série de mesures « textiles » dans les chaînes de valeurs prioritaires.