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Les emballages en plastique de certains aliments

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 93 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/10/2021
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    C'est une image que nous voyons trop souvent dans les supermarchés, celle de certains fruits et légumes sous emballages plastiques alors qu'il serait possible, et bénéfique, de promouvoir les alternatives (ex. vrac, cartons). Le Gouvernement français a récemment annoncé qu'il ne sera plus possible de vendre une trentaine de types de fruits et légumes dans des emballages en plastique dès l'année prochaine.

    Celui-ci marque donc son souhait de réduire la quantité de déchets plastiques avec comme objectif que plus aucun fruit ou légume ne soit vendu sous plastique à partir de 2026. Cela permettrait ainsi d'économiser plus d'un milliard d'emballages en plastique par an. Qu'en est-il en Wallonie ? Est-il possible de faire le point sur l'avancée en Wallonie concernant la réduction des emballages plastiques ?

    Le Gouvernement fédéral, par le biais de la collègue de Madame la Ministre, vient d'approuver un arrêté royal visant l'interdiction progressive de mise sur le marché des produits en plastique jetable, en exécution de deux directives européennes. N'est-il pas possible d'avancer concrètement sur ce point complémentaire tout en prenant des mesures ad hoc pour prévenir tout risque de mélange ou d'échange des produits BIO et non BIO ?

    Avec la crise sanitaire, ces emballages plastiques sont revenus en force. Cependant, la Commission européenne réaffirmait en 2020 ses ambitions en matière de réduction des emballages plastiques. La crise sanitaire a-t-elle influencé sur la quantité globale d'emballage des aliments en Wallonie ? Quels sont les objectifs à court et moyen terme dans ce domaine ?

    Enfin et lié à cela, où en est la Wallonie sur la réduction voire l'interdiction des emballages de nourriture utilisant de la frigolite ? Des alternatives cartonnées existent, mais ne semblent pas être mises fortement en avant.
  • Réponse du 10/11/2021
    • de TELLIER Céline
    L’initiative française est très intéressante et vaut certainement la peine d’être étudiée afin de pouvoir évaluer dans quelle mesure la Wallonie pourrait entreprendre des actions similaires en la matière, dans le cadre notamment de la révision du Décret wallon relatif aux déchets et de ses arrêtés d’exécution ou de l’accord-cadre en matière de prévention des déchets qui est en préparation avec le secteur de la distribution. Dans ce cadre, il faudra très certainement étudier l’aspect relatif aux exigences en matière de produits issus de l’agriculture biologique.

    Le Gouvernement fédéral a effectivement approuvé un projet d’arrêté royal le 17 septembre 2021 qui transpose la directive européenne 2019/904 relative à la réduction de l’incidence de certains produits en plastique sur l’environnement et la directive européenne 2015/720 relative à la réduction de la consommation de sacs en plastique légers. Cet arrêté constitue une avancée très importante dans la lutte contre l’utilisation d’objets en plastique à usage unique et leur dispersion dans l’environnement.

    La crise du Covid a fortement bousculé les habitudes du consommateur et il est, de ce fait, possible, qu’elle ait entraîné des répercussions sur nos modes de consommation. On pense notamment au développement des services « Take away » pour compenser la fermeture des restaurants ou encore au développement des achats sur internet lors des confinements.

    Au niveau wallon, il n’est pas possible d’évaluer et de quantifier les impacts de ces phénomènes sur les quantités d’emballages plastiques mis sur le marché, utilisés ou encore éliminés, étant donné que les seules données disponibles sont des données globales pour l’ensemble de la Belgique. Les données produites par l’organisme de gestion des déchets d’emballages ménagers Fost Plus doivent encore être contrôlées et validées par la Commission interrégionale de l’emballage, mais, à priori, elles semblent indiquer qu’il n’y a pas eu de forte évolution dans les quantités globales d’emballages ménagers en plastique utilisés en 2020 par rapport à 2019.

    Par ailleurs, l’analyse des quantités de sacs légers et très légers utilisés sur l’ensemble de la Belgique montre une forte diminution du nombre de ces sacs entre 2019 et 2020. Le nombre de sacs très légers utilisés aurait diminué de 56 % et le nombre de sacs légers aurait diminué de 35 %. Cela représente pour l’entièreté du marché belge, une diminution des quantités totales de ces sacs de 43 %.

    Les barquettes en polystyrène extrudé (XPS) sont surtout utilisées pour des produits présentant un contenu en humidité important, comme les viandes ou les poissons. De ce fait, il est difficile de remplacer les emballages de ces produits par des récipients en carton qui ne seraient pas plastifiés. Les alternatives en carton pour ces produits ne sont dès lors pas forcément plus écologiques, principalement parce qu’elles sont multimatériaux et par conséquent difficilement recyclables.

    Une alternative à la barquette en frigolite est la barquette en Polyéthylène téréphtalate (PET) ou en Polypropylène (PP). Le PET et le PP comme le XPS (à ne pas confondre avec le polystyrène expansé EPS qui ne peut être déposé dans le sac bleu) peuvent rejoindre le nouveau sac bleu afin d’être recyclés.

    Actuellement, les chiffres de mise sur le marché des différents types d’emballages en Belgique indiquent une diminution des quantités de barquettes en frigolite au profit des barquettes PET ou PP, ainsi que le remplacement de certains emballages plastiques par des emballages en papier-carton (plastifié ou non plastifié).

    Bien évidemment, à côté de ces éléments techniques, la lutte contre le suremballage et la sobriété en la matière restent les voies les plus vertueuses.