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L'action de la Wallonie dans la prévention contre le radon

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 96 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/10/2021
    • de DI MATTIA Michel
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'exposition au radon est la seconde cause de cancer du poumon en Belgique. Ce gaz radioactif, incolore et inodore, fréquemment surnommé « le tueur silencieux », est parfois présent naturellement dans les habitations, d'où le danger qu'il représente.

    Chaque année, entre octobre et décembre, une grande campagne de sensibilisation au radon, visant notamment sa détection, est lancée par l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) et les Services d'Analyses des Milieux Intérieurs (SAMI) provinciaux. Pour la Province de Namur, c'est par contre l'ASBL Anapneo qui est impliquée. La Région wallonne n'y est cependant pas associée, au contraire de la Région Bruxelles-Capitale. Or, la problématique du radon touche principalement le territoire wallon.

    Par le passé, la Région était pourtant associée à cette action, lui donnant d'ailleurs une plus grande visibilité via le Radon Day.
    Cette campagne est essentielle puisqu'elle permet aux citoyens d'obtenir des tests à prix réduits et, si besoin, d'être ensuite suivis dans leur lutte contre le gaz à leur domicile.

    Pourquoi la Région wallonne ne s'est-elle pas associée à cette campagne de sensibilisation ?

    Si les tests des habitations relèvent toujours de démarches personnelles, ces démarches ont un coût, bien qu'ils soient réduits durant la campagne entre octobre et décembre. Au regard du nombre de cancers causés par le radon, envisagez-vous des mesures plus systématiques, au moins dans les zones les plus à risque du territoire ?

    Madame la Ministre dispose-t-elle d'un état des lieux cartographié, fréquemment mis à jour, quant aux taux de radon dans l'air en Wallonie ?
    Que compte-t-elle entreprendre afin de sensibiliser les citoyens habitant dans les zones les plus exposées ?
  • Réponse du 01/12/2021
    • de TELLIER Céline
    Historiquement, la Région wallonne est à l’origine de l’action radon. Elle avait réussi à l’époque à mobiliser les SAMI provinciaux. Le concours de l’Association des Provinces wallonnes (APW) avait permis de coordonner cette action visant à proposer aux Wallons qui en feraient la demande de bénéficier d’un test passif radon à domicile pour un prix réduit.

    L’action radon s’inscrivait dans le contexte d’un plan radon pour la Wallonie qui avait alors été mis en place. À l’arrivée de mon prédécesseur au poste de Ministre de l’Environnement, la priorité radon a été reconsidérée au niveau régional. Il n’y a plus eu de financement régional accordé aux différentes composantes du plan radon, ni de rôle moteur de la Région dans l’action radon. Par défaut, ce rôle a été repris par l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) qui était toujours intéressée par la perspective d’accroitre ses données relatives à cette problématique quasiment spécifiquement wallonne. C’est l’AFCN qui tient à jour la cartographie des mesures de radon dans les domiciles privés. Il n’y a pas de mesure de radon « dans l’air », juste dans les domiciles. Ces données sont à la disposition de la Région. Une carte « Radon » a été intégrée dans le projet SIGEnSa de l’ISSeP.

    Pour rappel, le Plan radon pour la Wallonie impliquait également le financement de test dans des parties du territoire wallon que les experts reconnaissaient ne pas avoir encore été suffisamment investigués. Faute de financement, cette action n’a jamais pu être réalisée. Une campagne de promotion de test radon dans les hôpitaux a toutefois pu être réalisée à l’époque.

    Le plan ENVIeS comprend bien une composante « radon ». À ce stade, les actions définies dans le plan concernent « la prévention et la lutte contre le radon ». Une fiche-action y est associée (Action I-2-8) visant à la « Mise à disposition de données publiques radon ». Cette fiche n’a pas encore été activée.

    Aucun budget spécifique n’est donc actuellement prévu pour permettre à la Région de contribuer aux futures actions radon. Celles-ci étaient menées conjointement par l’AFCN et les SAMI jusqu’à l’hiver 2021-2022. L’incertitude pesant sur le devenir des SAMI remet en question l’avenir de l’action même, malgré son succès auprès de la population wallonne.

    L’évaluation du plan ENVIeS fin 2021 constitue une opportunité pour réenvisager l’implication de la Région dans cette problématique et la mise en place de nouvelles fiches-actions pour les deux prochaines années.