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L'Aquascope de Virelles

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 101 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 18/10/2021
    • de DUPONT Jori
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Nous avons eu la chance de visiter l'Aquascope de Virelles. Lors de cette visite dans ce site d'observation des oiseaux en milieu naturel, nous avons été interpellés par la nécessité de la chasse sur ce site de protection de la faune et la flore. En effet, l'Aquascope est, malheureusement, bien obligé d'organiser des sessions de chasse à cor et à cri sur son site à cause, principalement, des sangliers. Le sanglier est par nature invasif et détruit tout, œufs comme nids et donc afin de protéger la biodiversité, l'Aquascope n'a pas d'autres choix. Notamment à cause d'un lien de nourrissage des sangliers pas très éloigné du site. Une fois de plus le lien entre le nourrissage des sangliers et surpopulation de ceux-ci est clair. La chasse à cor et à cri est aussi une chasse bruyante qui effraie le reste de la faune de nos forêts et qui nécessite en moyenne 7 balles pour abattre un gibier alors que la chasse à l'affût elle ne nécessite qu'une balle et n'effraie pas le reste de la faune. Le reportage d'Investigation sur la chasse montrait déjà bien le problème de la chasse en Wallonie et du nourrissage et son effet désastreux sur la biodiversité, la faune et la flore de nos forêts.

    L'Aquascope aimerait mettre des barrières basses autour de son site, de façon à ce que le grand gibier, cerf, biche par exemple, puisse passer au-dessus, mais pas le sanglier.

    Comment protéger ces lieux hautement importants pour la préservation de la biodiversité de nos forêts, qui est une des compétences de Madame la Ministre, si on ne prend pas de mesures contre le nourrissage des sangliers ?

    Quelle coordination avec le Ministre de la Chasse pour la protection de la biodiversité dans nos forêts et la problématique des sangliers, et des ratons laveurs, soulevée aussi à l'Aquascope ?
  • Réponse du 10/11/2021
    • de TELLIER Céline
    Je suis parfaitement consciente des multiples impacts négatifs qu’engendrent les surpopulations de sangliers, parmi lesquels la prédation sur des espèces sensibles (comme les reptiles ou les oiseaux) et les dégâts à la végétation (comme les orchidées et certaines essences forestières) et aux habitats naturels.

    Nous devons rester attentifs à ce que nos efforts de protection de la nature, et les moyens financiers que nous y consacrons déjà, soient cohérents avec nos autres politiques. Comme le sait l'honorable membre, il appartient à mon collègue Willy BORSUS de faire des propositions au Gouvernement visant à améliorer la gestion des populations de sangliers dans notre Région et il va de soi que je soutiendrai toute proposition de nature à contribuer à la réduction des populations de sangliers et à éviter les effets pervers actuels du nourrissage artificiel.

    La question de la gestion de certaines espèces dans les réserves naturelles dans l’objectif de la préservation de la biodiversité est une question complexe que doivent affronter les gestionnaires au quotidien. Les espaces protégés devraient idéalement être exempts de chasse, et c’est dans cet esprit que la Loi sur la Conservation de la Nature prévoit par principe son interdiction dans les réserves naturelles. La Loi instaure toutefois un système dérogatoire en cas de nécessité, comme dans le cas en présence où les trop fortes densités de certaines espèces comme le sanglier peuvent nuire à la préservation des autres espèces.

    Je veille, en concertation avec mon administration, à ce que ces dérogations soient assorties de mesures particulières dans ces espaces protégés.

    Et en ce qui concerne plus spécifiquement la réserve naturelle de Virelles, je souligne le dialogue que les gestionnaires entretiennent avec les chasseurs et le DNF locaux, notamment pour la localisation des points de nourrissage. La chasse y est évitée autant que possible, et les battues d’effarouchement dans la réserve y sont préférées afin de ne pas s’affranchir de manière systématique du principe de la Loi.

    Quant à la question de la pose de barrières, mes services ont étudié la question et entamé des pourparlers avec les gestionnaires de la réserve naturelle de Virelles. Il s’agit de bien évaluer la question du coût du dispositif, mais également des effets de l’entrave à la mobilité des autres animaux. Sans me prononcer définitivement sur la possibilité de l’adopter à Virelles, ce type de solutions n’est en tous cas pas envisageable pour l’ensemble des aires protégées à l’échelle de la Région wallonne. Je préconise donc de manière générale qu’on renforce les efforts pour parvenir à une solution plus structurelle au niveau des densités de sangliers.