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L'éventuelle augmentation du revenu de formation pour les filières en pénurie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 80 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 19/10/2021
    • de SOBRY Rachel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Alors que la Directrice de Bruxelles Formation faisait le point sur le rapport de l'année 2020 dans les colonnes de L'Écho, celle-ci a émis une idée pour contrer plus efficacement les pénuries dans de nombreux secteurs et en particulier dans celui de la construction. Olivia P'Tito propose d'augmenter le revenu de formation dans les secteurs considérés comme en pénurie afin d'inciter davantage de personnes à s'y inscrire.
     
    Le problème ne se pose pas qu'à Bruxelles puisqu'en Région wallonne, les pénuries sont également nombreuses. Une nouvelle liste des fonctions critiques et des métiers en pénurie a d'ailleurs été publiée il y a quelques semaines. Celle-ci reprend 126 fonctions dont 76 métiers considérés comme en pénurie de main-d'œuvre. Le secteur de la construction est de loin le plus représenté dans cette liste avec 41 métiers, dont 7 « nouveaux », qui ne figuraient pas dans la liste de 2020 : conducteur de grue télescopique, chapiste, vitrier, fontainier, isolateur de gros œuvre et toiture, monteur d'échafaudages et bétonneur.
     
    Répondre à ces pénuries, particulièrement en cette période de crise économique post-Covid, est un objectif majeur de la législature et les différents incitants possibles doivent être analysés et envisagés. À ce titre, la Déclaration de politique régionale prévoit expressément que le Gouvernement investira dans les métiers en demande, notamment via des incitants à la formation.
     
    Quelle est la position de Madame la Ministre quant à cette proposition d'augmenter les rétributions de formation pour les métiers en pénurie ?
     
    Quelle incidence aurait une telle augmentation sur les 76 métiers en pénurie de main d'œuvre en Wallonie ?
  • Réponse du 01/12/2021
    • de MORREALE Christie
    Actuellement, il existe un « incitant + » d’un montant de 350 euros qui est octroyé à tout chercheur d’emploi qui termine une formation de minimum 4 semaines dans un métier en pénurie. La prime est payée dès que la formation est terminée avec succès.

    Nous examinons actuellement la faisabilité de mesures complémentaires.

    Il s’agit tout d’abord de mettre en place plusieurs mesures allant vers une augmentation « des rétributions de formation » à 450 euros (au lieu de 350euros) pour les formations en milieu de travail pour tout contrat de formation alternée conclu entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2022.

    Pour les métiers du bois, de l’électricité et de la construction, le Gouvernement wallon a décidé, en septembre 2021, d’octroyer un incitant financier « pilote » de 2 000euros aux demandeurs d’emploi qui suivent une formation dans un métier en pénurie dans ces domaines et dispensée par le FOREm ou l’IFAPME. Le Cabinet travaille actuellement à la mise en œuvre concrète de cet incitant, qui sera octroyé dès janvier 2022. Cet incitant sera financé via les crédits du plan de relance de la Wallonie.

    Parallèlement, toujours pour le secteur de la construction, le Gouvernement a décidé d’octroyer des « passeports drive » aux chercheurs d’emploi qui s’inscrivent dans des filières de formation du FOREm ou de l’IFAPME menant à des métiers utiles à la reconstruction. Cette mesure permet à un chercheur d’emploi de voir les frais liés à l’obtention d’un permis B ou AM 2 roues couverts. Cela signifie pour un permis voiture d’une couverture d’un peu plus de 2 000 euros pour passer le théorique, le pratique ainsi que deux sessions de l'examen théorique et deux sessions de l'examen pratique.

    Enfin, le Plan de relance de la Wallonie prévoit de mener une réflexion plus large sur les incitants à la formation dans les filières menant à des métiers en pénurie, tous secteurs confondus. Il apparait notamment qu’une communication renforcée pourrait être organisée pour promouvoir les mesures existantes (coups de poing pénurie, incitant +, conditions plus souples pour l’obtention d’une dispense …) et que celles-ci pourraient être renforcées et/ou adaptées.