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L'envolée des prix de matières premières et les difficultés d'approvisionnement

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 101 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/10/2021
    • de MAUEL Christine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Après une pandémie qui a bouleversé tous les secteurs d'activité, nous pensions que le plus difficile était derrière nous. Néanmoins, un nouveau problème inquiète, à savoir la flambée du prix des matières premières et leur acquisition.

    Monsieur le Ministre s'est dit inquiet et a écrit au Commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton pour l'alerter de la « détresse » des PME wallonnes confrontées à une envolée des prix des matières premières et à des difficultés d'approvisionnement. Toutefois, si une réponse européenne subvient trop tardivement, notre économie risque bel et bien d'en souffrir.

    A-t-il reçu une réponse du Commissaire européen Thierry Breton ?
    Convient-il de prendre anticipativement des mesures pour éviter une nouvelle catastrophe sur notre économie ? De quelles mesures s'agit-il ?
  • Réponse du 10/11/2021
    • de BORSUS Willy
    J’ai effectivement écrit le 26 juillet dernier à la Présidente de la Commission, Madame Ursula von der Leyen, au Président du Conseil, Monsieur Charles Michel et au Commissaire européen au Marché intérieur, Monsieur Thierry Breton, pour les alerter sur la détresse des PME wallonnes confrontées à une envolée des prix des matières premières et à des difficultés d'approvisionnement.

    J’ai à cette occasion mis en avant les éléments suivants :
    - le secteur de la construction semble être un des plus impactés par l’envolée du prix des matières premières avec notamment des difficultés d'approvisionnement en métaux, bois, verre, isolants, plaques de plâtre ou ciment ;
    - une inquiétude spécifique existe pour la filière du bois : l'exportation massive de nos bois, sans aucune transformation ni valeur ajoutée, vers la Chine risque, à terme, de provoquer une pénurie de grumes dans nos contrées et engendre dès aujourd'hui des difficultés pour les acteurs de la construction et de la transformation du bois ;
    - la Commission européenne avait présenté en septembre 2020 une communication relative aux matières premières critiques, déclinée en dix mesures. Ce plan est primordial, mais une crainte existe que les effets attendus subviennent trop tardivement dans le contexte d'une relance mondiale ;
    - les transitions verte et numérique de l'Europe et de la Wallonie reposent notamment sur le leadership industriel, mais aussi sur notre capacité à mettre tout en place pour que les entreprises déploient au mieux leur savoir-faire et leurs innovations. Toutefois, nous craignons que cet objectif ne soit compromis, d'une part, par notre dépendance croissante à l'égard de certaines régions et, d'autre part, par la demande exponentielle chinoise.

    J’ai reçu début octobre, deux réponses : celle du Commissaire au Marché Intérieur (au nom de la Présidente et en son nom) et celle du Président du Conseil. Ceux-ci partagent notre constat et indiquent vouloir promouvoir l’économie circulaire et renforcer l’autonomie stratégique ouverte permettant de réduire notre dépendance stratégique.

    Concernant la filière du bois, le Commissaire européen au Marché intérieur insiste sur la nécessité de maintenir un commerce non faussé afin que le marché de l’UE fonctionne correctement. Il indique que la Commission poursuit cet objectif dans le cadre de l’organisation mondiale du commerce (OMC) et d’autres enceintes internationales. Il mentionne aussi que la Commission continuera à suivre de près le marché du bois en vue de prendre les mesures appropriées, en fonction de l’évolution de la situation.

    Le Président du Conseil insiste également sur :
    - la diversification de l’approvisionnement ;
    - le développement des capacités de production de matières premières en UE ;
    - la nécessité de trouver un équilibre entre la dépendance aux pays tiers et le maintien de l’ouverture au commerce et investissements mondiaux.