/

Les suites envisagées au projet pilote "forêt résiliente"

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 114 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 27/10/2021
    • de LAFFUT Anne
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'appel à projets, lancé en avril dernier pour régénérer, en privilégiant la biodiversité, des parcelles dégradées ou ravagées ces dernières années par les scolytes et autres maladies a permis de sélectionner 336 propriétaires forestiers wallons - 229 privés et 107 publics - pour une superficie cumulée de 1 350 hectares (640 en propriété privée et 710 en propriété publique).

    Trois millions d'euros étaient consacrés à ce projet pilote, auxquels doivent prochainement s'ajouter 15 millions prévus dans le Plan de relance wallon.

    Quel bilan Madame la Ministre tire-t-elle de cette phase pilote ?

    Par rapport aux objectifs recherchés, ne craint-elle pas avant tout un « effet d'aubaine », au vu des choix posés par la majorité des propriétaires privés, qui ont principalement choisi les premiers et seconds « forfaits » (2 000 et 2 500 euros/ha), n'impliquant pas, à la différence du troisième forfait de 3 000 euros, de projets spécifiquement dédiés à la biodiversité ?

    Au vu de la couverture forestière du territoire wallon (+ de 30 %), quelle suite compte-t-elle apporter à cette politique de « forêt résiliente » une fois épuisés les 15 millions d'euros prévus au Plan de relance ?
  • Réponse du 15/12/2021
    • de TELLIER Céline
    Les trois niveaux de prime incluent des mesures favorables à la biodiversité, par une diversification des essences. Par exemple, pour la prime 1, prime de base, qui imposait un minimum de 3 essences par parcelle, on a dans les statistiques une moyenne de plus de 4 essences, dont des biogènes, avec souvent aussi un mélange entre plantation et régénération naturelle. Par rapport aux futaies équiennes monospécifiques très pauvres en termes de biodiversité, les 3 types de prime ont donc très clairement rempli leur rôle d’augmenter la diversité.

    La dimension économique reste également bien présente, quel que soit le niveau de prime. Le fait de privilégier une sylviculture plus proche de la nature et d'introduire davantage d'essences, notamment indigènes, constitue un raisonnement économique qui pourra s'avérer gagnant dans le contexte du dérèglement climatique.

    Après le succès de la phase pilote, un travail d’analyse est en cours avec les partenaires privés et publics du projet, afin d’amener à des pistes d’améliorations. Le plan de relance prévoit effectivement 5 millions d’euros par an pendant 3 ans, de 2022 à 2024, pour poursuivre ce projet ambitieux financé par l’Union européenne dans le cadre de la facilité pour la reprise et la résilience. La manière exacte dont les montants seront alloués (forêt privée, forêt publique, communication, encadrement …) doit encore être précisée.

    Il est clair qu’un changement s’est amorcé vers une plus grande diversification, notamment grâce aux synergies gagnantes entre la régénération naturelle gratuite et les plantations qui diversifient. Les propriétaires privés et publics constatent sur le terrain ce qui fonctionne et surtout ce qui présente plus ou moins de risques face aux changements climatiques.

    Nous continuerons à analyser le dispositif dans les années qui viennent, mais l’objectif est bien d’initier un changement dans les pratiques.

    À côté de la diversification, un autre axe de résilience réside dans l’irrégularisation des peuplements équiens. En effet, ces forêts du même âge sont beaucoup plus fragiles du fait de leur structure.

    L'objectif, dans son ensemble, reste donc de poursuivre cette démarche vers une forêt plus résiliente, qui allie production durable de bois, biodiversité et lieu d’épanouissement pour nos populations.

    Les assises de la forêt qui démarreront en 2022 vont dans ce contexte nous permettre, ensemble, d’aborder sereinement ce virage constructif pour l’avenir de nos forêts wallonnes.