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Le rôle du Gouvernement wallon dans le plan stratégique relatif à la relance du secteur pharmaceutique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 110 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 29/10/2021
    • de DODRIMONT Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La pandémie a eu un effet électrochoc sur le secteur pharmaceutique à l'heure où partout dans le monde, les industries sont à pied d'œuvre dans la mise au point de vaccins et autres traitements contre la Covid.

    Chez nous, le biopharmaceutique est l'un des rares secteurs, aussi fort en Wallonie qu'en Flandre. Face à nos pays voisins qui ont investi énormément pour rattraper leur retard ou renforcer leur position, la Belgique doit prendre la balle au bond. Ainsi, le mardi 26 octobre se réunissaient des hauts responsables du secteur de la santé, de la biopharmacie ainsi que des représentants des Gouvernements fédéral et régional pour donner le coup d'envoi d'un plan stratégique pour faire de la Belgique, une biotech valley du futur.

    Quel sera le rôle de la Région dans ce plan stratégique ?

    Comment Monsieur le Ministre pense-t-il renforcer notre écosystème ?

    Quelles mesures convient-il de mettre en place pour moderniser notre économie ?

    Comment soutenir l'entrepreneuriat ?

    Quelles sont les lignes maîtresses de ce plan ?
  • Réponse du 24/11/2021
    • de BORSUS Willy
    La pandémie a mis en lumière l’importance du secteur biopharmaceutique en Belgique tant au nord qu’au sud du pays. Si nous pouvons être fiers de la réactivité et de la qualité du secteur en Belgique, il ne faut pas pour autant se reposer sur nos lauriers, surtout considérant que de nombreux pays mettent en place des plans d’action pour renforcer leur industrie pharmaceutique et mieux faire face à de nouvelles pandémies.

    Dans ce cadre, toutes les entités du pays mettent en place des actions pour soutenir le secteur. Le fédéral a donc présenté ce 26 octobre le lancement de sa plateforme Biopharma. Si les constats sont globaux, le fédéral focalisera ses actions sur les compétences qui sont de son ressort, comme la mise en place d’un écosystème fiscal avantageux, l’accélération de l’accès au marché des nouveaux médicaments et des procédures de remboursement, pour lesquelles la Belgique est à la traine par rapport à d’autres pays européens, l’intensification des collaborations internationales et l’inscription dans les initiatives européennes.

    Nous avons bien entendu pris de premiers contacts avec le fédéral dans ce cadre et il nous semble essentiel d’avoir une collaboration entre les différents niveaux de pouvoir pour maximiser la cohérence de nos politiques.

    Mais nous n’avons pas attendu de notre côté pour avancer sur le soutien à apporter au secteur, pour les compétences qui nous concernent, à savoir Recherche & Développement, Industrialisation, Formation.

    Dans le cadre du renouvellement de sa stratégie régionale de spécialisation intelligente, visant à focaliser les efforts de R&D, les innovations dans le domaine de la Santé ont bien entendu été sélectionnées comme un des domaines d’innovation stratégiques pour la Wallonie. 75 % de l’ensemble des moyens de R&D en Wallonie seront focalisés sur ces domaines.

    Dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie, le secteur Biotech/Pharma fait également l’objet de plusieurs mesures dans les différents axes du plan. Un projet est spécifiquement dédié au renforcement de la chaîne de valeur Biotech/Medtech pour renforcer la position de leader de la Wallonie dans ce secteur. Dans ce cadre, il est prévu de renforcer les moyens pour ce secteur tant pour la R&D, que pour des investissements industriels structurants. De plus, un soutien spécifique est prévu pour stimuler la démarche d’innovation dans le secteur hospitalier, que ce soit pour leur participation au développement de nouvelles innovations, à l’intégration de ces innovations dans leur pratique ou pour la coordination des hôpitaux en vue de faciliter les études cliniques.

    En outre, d’autres projets viennent également soutenir le secteur. Notons par exemple le soutien à la recherche stratégique au sein des Universités via Welbio, dans le but d’alimenter l’écosystème avec des innovations de rupture qui seront la base des traitements de demain. Ce programme a récemment mené à la création de plusieurs spin-offs. Le mécanisme a été revu pour favoriser encore les projets structurants et leur potentiel de valorisation, à l’image de ce qui se fait en Flandre. Les moyens annuels alloués à Welbio ont été plus que doublés. Des investissements sont également prévus au sein des parcs scientifiques pour augmenter les capacités d’accueil et d’incubation de nouvelles start-ups.

    Un aspect essentiel est également lié à la gestion des données de santé qui représente un énorme potentiel d’innovation, mais nécessite d’être utilisées de manière contrôlée. Un projet pilote a été réalisé au cours de ces deux dernières années et a permis le développement d’outils informatiques sécurisés pour la collecte et l’utilisation sécurisée des données hospitalières à des fins de recherche & développement. La deuxième phase du projet visera à sa mise en œuvre et à son déploiement dans le milieu hospitalier.

    Par ailleurs, au niveau industriel, une réforme de l’écosystème de soutien à l’innovation a été entamée, permettant de rationaliser et d’améliorer la lisibilité de l’écosystème, en intégrant également ce support dans l’écosystème de l’animation économique de manière à pouvoir offrir un soutien intégré et structuré aux entrepreneurs innovants. Un focus sera également réalisé sur l’accompagnement des entreprises dans leur phase de croissance, afin de favoriser l’émergence de licornes.

    Un aspect important réside également dans l’attraction et la formation des talents dont les entreprises du secteur ont besoin. Chaque année, l’emploi dans ce secteur augmente – en net c’est-à-dire compte tenu des départs - de plus de 500 personnes ; cela couvre des profils variés allant de la recherche à la production. Le plan fédéral fait référence au EU Biotech Campus qui sera installé sur le Biopark à Gosselies, qui visera à répondre à des besoins de formation spécifiques pour les entreprises du secteur et représentera une vitrine des compétences de la Wallonie. À plus courte échéance, une mission a été confiée au pôle Biowin pour répondre aux besoins urgents rencontrés par les entreprises. La Centre de Compétence Aptaskil (ex-Cefochim) s’agrandit à Seneffe, une antenne est créée à Liège de façon à couvrir l’ensemble du territoire wallon et à former ainsi les demandeurs d’emploi et travailleurs de toutes les entreprises installées en Région wallonne. Enfin, de manière plus transversale, l’initiative « Wallonie Compétence d’Avenir » vise à mettre en place des partenariats spécifiques entre les hautes écoles, Aptaskil et ainsi répondre à des besoins non satisfaits en matière de formation. L’attractivité des métiers scientifiques passe également par une sensibilisation à ces domaines chez les plus jeunes ; Aptaskil est attentif à développer des programmes qui expliquent les métiers du Biopharma ; des espaces spécifiques seront consacrés à la sensibilisation aux STEAMS dans le Biotech Campus.

    Avec ces différentes mesures, la Wallonie espère pouvoir apporter au secteur biopharmaceutique l’ensemble des outils qui lui permettront de consolider sa position de leader à l’échelle européenne, en poursuivant sa croissance et son attractivité.