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La place des centres de compétences dans le développement d'une stratégie industrielle wallonne plus verte

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 123 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/11/2021
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Un des objectifs stratégiques de la Wallonie dans le cadre de son Plan de relance consiste à doter le réseau des centres de compétence piloté par le FOREm d'une capacité à soutenir les synergies en matière de formation des jeunes et des demandeurs d'emploi vers les métiers en pénurie et vers les métiers d'avenir. En outre, une enveloppe de 6 millions d'euros est annoncée pour favoriser des synergies opérationnelles et répondre aux besoins des domaines d'activités stratégiques (DAS).

    Par ailleurs, la Wallonie a déjà marqué sa volonté de promouvoir sa réindustrialisation, son implantation sur le territoire et sa réorientation vers une forme d'industrie d'avenir. Elle le fait et devra continuer à le faire au travers des formations dispensées pour le secteur de l'industrie par les centres Technocampus.

    Enfin, l'entreprise ArcelorMittal a annoncé des investissements privés sur son site flamand en faveur d'une sidérurgie plus verte et nos voisins viennent de conclure un accord de coopération avec la région suédoise de Göteborg en matière de développement de processus de production plus respectueux de l'environnement.

    Monsieur le Ministre peut-il nous confirmer que parmi les domaines d'activités stratégiques figurent les formations technologiques appliquées à l'industrie ?

    Le cas échéant, quelles seront les synergies prioritairement développées au niveau des centres technocampus wallons ?

    Dans ce cadre, peut-il nous faire part des ambitions wallonnes en matière de nouveaux processus de production et leur impact sur les procédés d'apprentissages ?

    Plus généralement, le soutien des centres dans la durée visera-t-il prioritairement les métiers en pénurie ou également la recherche et l'innovation en matière industrielle ?

    Au travers du Plan de relance, la Wallonie envisage-t-elle d'orienter les priorités vers des processus industriels plus verts ?

    Quelles sont les ambitions en la matière ?
  • Réponse du 30/11/2021
    • de BORSUS Willy
    Les domaines d’activité stratégiques (DAS) se structurent autour des Centres de compétence (CdC) et des Pôles de compétitivité afin d’identifier les évolutions en matière de formation et de faire correspondre l’offre de formation professionnelle à la politique économique et d’innovation liée aux axes de spécialisation intelligente en Wallonie.

    L’offre de services des CdC est répartie en 13 DAS dont celui du « génie mécanique – volet industries technologiques » qui met en présence les acteurs de référence en la matière, parmi lesquels les Centres TechnoCampus et TechniFutur®.

    Par ailleurs, depuis le 19 mars 2021, le Gouvernement wallon a approuvé la nouvelle Stratégie régionale de spécialisation intelligente (S3) qui a pour ambition de faire de la Wallonie, une Région « innovante, compétitive, collaborative, au service d’ambitions économiques et sociétales affirmées ». Au travers de cette stratégie, cinq domaines d’innovation stratégiques (DIS) ont été définis par le Gouvernement wallon.( DIS 1 : Matériaux circulaires, DIS 2 : Innovation pour une santé renforcée, DIS 3 : Innovation pour des modes de conception et de production agiles et sûrs, DIS 4 : Systèmes énergétiques et habitats durables, DIS 5 : Chaînes agroalimentaires du futur et gestion innovante de l’environnement)

    L’enveloppe dévolue aux CdC aura pour objectif de soutenir le développement de formations en lien avec la stratégie wallonne (S3) et de répondre aux besoins additionnels identifiés dans les DAS tout en favorisant la création de synergie entre CdC.

    De surcroît, le Gouvernement wallon s’est fixé comme objectif d’adapter l’offre de formation professionnelle pour répondre aux besoins des entreprises. En rassemblant, singulièrement au travers de la plateforme « Wallonie, Compétences d’avenir », les acteurs clés de la formation professionnelle (actuellement : FOREm, IFAPME, réseau des Centres de compétence ) autour des domaines d'activités stratégiques et des domaines d'innovation stratégiques, la Wallonie a l’ambition de relever deux défis majeurs :

    1) Répondre aux besoins de main-d’œuvre non ou insuffisamment rencontrés (avec une attention particulière, pour les métiers porteurs, les fonctions critiques et les métiers en pénurie), en générant une offre de formation de qualité, donnant lieu à des économies d'échelle notamment par l’optimisation des interventions des opérateurs et interopérateurs ;

    2) Anticiper les réponses aux besoins en compétences à court, moyen et long termes (métiers d’avenir et métiers en évolution) pour préparer les futurs travailleurs aux réalités et aux exigences des entreprises et maintenir les travailleurs à l’emploi, en favorisant et stimulant l'innovation notamment par l’incubation de projets et l’expérimentation de nouvelles pratiques pédagogiques et productives (banc d'essai, développement de prototype, proof of concept …).

    Concernant l’orientation vers des processus industriels plus verts, le Plan de relance prévoit de soutenir plusieurs initiatives dont notamment :

    1) La stratégie Circular Wallonia qui a pour ambition de développer un écosystème industriel engagé dans l’économie circulaire. Pour atteindre cette ambition, la stratégie prévoit une série de mesures qui permettront aux entreprises d’intégrer la circularité dans leurs processus de production et d’adopter une gestion plus durable des ressources naturelles, renouvelables et non renouvelables. Dans ce cadre, deux des six chaînes (les 4 autres chaînes de valeur sont : les matières plastiques, l'eau, les textiles, l'industrie alimentaire et les systèmes alimentaires) de valeur prioritaire de Circular Wallonia, la métallurgie et la construction font déjà l’objet d’un appel à projets spécifiques. Le jury de sélection devrait se réunir sous peu.

    2) Le projet WalEnergie et le dispositif de financement zéro carbone qui consistent. Cela consiste, d’une part, en un accompagnement « clé sur porte » par les outils financiers régionaux, des entreprises wallonnes vers une décarbonation de leurs activités. Cette structure sera créée en capitalisant sur l’expertise acquise par RénoWatt, notamment. Cela consiste, d’autre part, au financement de projets d’industrie zéro carbone pour accélérer la mise sur le marché de processus et de technologies zéro carbone, car les entreprises qui investiront aujourd’hui dans ces technologies seront les entreprises rentables et à fort potentiel de croissance de demain.

    3) Le soutien par la Région wallonne des entreprises retenues dans le cadre de l’appel IPCEI (Important Project of Common European Interest) pour la recherche et développement dans la transition bas-carbone qui devrait être lancé en 2022 par la Commission européenne.

    4) La mise en place d’une plateforme de démonstrateurs préindustriels pour les technologies énergétiques favorisant la décarbonisation (Exemples de technologies : électrification des procédés industriels ; production d’hydrogène par électrolyse ; production d’hydrogène par pyrolyse plasma ; utilisation directe de l’H2 ; capture et concentration des émissions de CO2 …) des entreprises à forte intensité énergétique. Ces démonstrateurs feront l’objet d’un appel à projets de type partenariat d’innovation (R&D).