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Le développement économique du Groenland

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 167 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/11/2021
    • de MATHIEUX Françoise
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Ce 14 octobre 2021, la Commission européenne annonçait vouloir installer un bureau dans la capitale du Groenland, Nuuk, suite à un accord de coopération signé le 4 octobre.

    Le Groenland est devenu un point stratégique dont les grandes puissances, comme la Russie et les États-Unis, veulent se procurer les bénéfices.

    Le Groenland est stratégique aussi bien pour ses ressources notamment au niveau de l'énergie, que pour les futures routes maritimes plus rapides créées à cause de la fonte des glaces.

    Que met en place Monsieur le Ministre pour que la Wallonie ressorte gagnante de ce nouvel accord, surtout en matière d'énergie et de mobilité ?

    Nous ne devons pas nous laisser devancer par d'autres pays et des mesures anticipant ces futurs changements doivent être mises en place et je m'interroge sur la mise en œuvre concrète qu’il proposera.
  • Réponse du 02/12/2021
    • de HENRY Philippe
    La question du Groenland et de ses gigantesques ressources est évidemment importante dans l’équation, complexe, de la transition énergétique à long terme.

    J’attire tout d’abord l’attention sur un élément essentiel. Le Groenland reste un territoire administré par le Danemark avec un statut particulier puisqu’il n’est pas membre de l’Union européenne. Il n’empêche que le rapport particulier avec l’Europe est actuellement garanti et que les rapports devront être envisagés via le Danemark.

    Si, d’aventure, le Groenland devait acquérir son indépendance, il semble entendu que la spéculation irait croissante sur les ressources de ce territoire.

    Plus spécifiquement sur les aspects que l’honorable membre mentionne, que faire ?

    Sur le transport, probablement peu, voire rien. Nous n’avons pas de compétences particulières sur le transport maritime.

    Sur l’énergie, il faudra être vigilants sur les opportunités qui s’ouvriraient sur ce territoire. Principalement sur les gisements renouvelables. Maintenant, de là à dire qu’il faudra investir passivement sur ce territoire, il y a un pas que je ne franchirai pas. La question du transport de l’énergie serait cruciale et probablement prohibitive étant donné l’isolement de la région.

    Le recours à de l’hydrogène a également été évoquée, mais sans actions structurantes à l’échelle européenne, il sera difficile d’initier une action à cette échelle.

    Néanmoins, je souhaiterais, malgré tout, faire part de certaines inquiétudes face à la spéculation qui semble apparaître sur le Groenland et je ne parle pas, ici, que du placement d’éoliennes, mais bien aussi du développement d’industries lourdes. Comment un territoire quasi vierge avec seulement moins de 60 000 habitants pourrait accueillir une activité aussi intense sans créer un désastre environnemental sans précédent ?

    Le développement de l’industrie de l’aluminium en Islande doit nous servir d’exemple dans la réflexion.

    Si des développements essentiels dans les transitions énergétiques peuvent être réalisés dans une dynamique respectueuse de l’écosystème local et avec des coûts pleinement maîtrisés, alors soyez certaine que je suis prêt à envisager de nouveaux partenariats dans un cadre plus large. C’est en tout cas une position que je suis prêt à partager avec mon homologue du Fédéral.