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Les mauvaises performances de la Belgique en matière climatique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 168 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/11/2021
    • de HERMANT Antoine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La Belgique reste un « boulet » européen, c'est le titre de l'article du journal Le Soir concernant les mauvaises performances climatiques de la Belgique. Notre pays n'atteint pas son objectif de réduction des émissions.

    Le rapport du GIEC de cet été était déjà très alarmant sur les conséquences du réchauffement climatique. Les gens l'ont compris et demandent plus d'actions de la part du gouvernement, il suffit de voir les mobilisations à Bruxelles ou encore l'action devant le siège de la FEB qui pointait la responsabilité des multinationales dans le réchauffement climatique.

    En Belgique, 243 multinationales sont responsables de 40 % des émissions polluantes. Comme l'a montré IEW, il existe des pistes pour réduire les émissions industrielles.

    Monsieur le Ministre va-t-il enfin mettre en place des normes contraignantes sur les émissions industrielles pour qu'elles diminuent ?
  • Réponse du 02/12/2021
    • de HENRY Philippe
    Avant de répondre à la question de l’honorable membre, je lui confirme que je partage avec lui, mais j’affirme aussi, tout comme la grande majorité de nos concitoyens, qu’il y a urgence extrême à renforcer les actions concrètes en matière d’atténuation du changement climatique. C’est bien aussi un axe majeur de notre Déclaration de politique régionale 2019-2024.

    Selon l’inventaire soumis en mars 2021, la Wallonie a émis 37,1 millions de tonnes de CO2-équivalents en 2019, soit 32 % des émissions annuelles de la Belgique (hors secteur forestier). Sur base des dernières estimations disponibles, les émissions anthropiques de GES en Wallonie en 2019 étaient de 33,3 % inférieures à celles de 1990. L’évolution globale est le résultat de tendances très contrastées selon les secteurs. Les secteurs de l’industrie et de la production d’électricité sont à l’origine d’une réduction des émissions totales de respectivement 27 % et 6 %.

    Comme il le constatera (tous ces chiffres sont publiés sur le site de l’Agence wallonne de l’Air et du Climat), cette baisse des émissions des secteurs industriels est en lien d’une part avec des évolutions conjoncturelles de certains secteurs comme la production d’acier et d’autre part à une amélioration de l’efficacité énergétique. La politique « socle » qui incite, voire oblige, les industriels à optimiser l’utilisation de l’énergie fossile est le système européen d’échanges des droits d’émission, appelé ETS. Il est, comme il le sait, mis en œuvre à l’échelle européenne via la Commission.

    Récemment, le nouveau paquet Fit for 55 publié le 14 juillet dernier propose de relever le niveau d’ambition pour 2030 ; l’objectif de réduction de gaz à effet de serre passe de -43 % à -61 % par rapport à 2005 en 2030.

    En synergie avec l’ETS, le Gouvernement wallon a conclu des « accords de branches » avec un grand nombre de fédérations industrielles. Nous sommes actuellement dans les accords de 2e génération et nous préparons activement la 3e. Les évaluations sont en cours. C’est un processus en évolution.

    Enfin, tant dans les négociations sur le Fit for 55 que dans la révision des accords de branche, je peux lui assurer que je veille à maintenir l’intégrité environnementale des politiques. Elles s’inscrivent dans l’objectif wallon des -55 % en 2030 et seront sans concession sur la prise en compte des aspects sociaux. La transition doit être juste.