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Les effets psychologiques du cancer du sein

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 102 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/11/2021
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Solidaris vient de publier une étude relative aux effets du cancer du sein sur le quotidien des femmes touchées par cette maladie. Outre les coûts importants engendrés par les soins, l'étude attire également l'attention sur les effets psychologiques avec de nombreux témoignages dans lesquels les patientes disent se sentir seules face à la maladie. Solidaris insiste dès lors sur l'importance des groupes de parole et de l'accompagnement des patientes.

    L'enquête révèle également que 47 % des femmes ont repris le travail et que la moitié d'entre elles ont eu des difficultés lors de cette reprise. Sept femmes sur dix sont en incapacité de travail ; neuf l'année pendant laquelle débute le traitement pour le cancer du sein, soit près de 3 fois plus que l'année précédente, et 4 femmes sur 10 finissent par se retrouver en invalidité par la suite.

    La maladie creuse les inégalités existantes et comme ce cancer touche les femmes, quelles sont les actions que vous avez mises en place pour renforcer l'accompagnement spécifique des femmes touchées par le cancer du sein ?

    Madame la Ministre développe-t-elle et soutient-elle des mesures visant à assurer un accompagnement psychique et psychologique spécifique ?

    Compte-t-elle débloquer de nouveaux moyens pour soutenir les centres de ressourcement et de soutien aux patientes et à leurs familles ? Lancera-t-elle une campagne de sensibilisation pour changer le regard sur la maladie ?

    Pourquoi n'opte-t-elle pas pour un dépistage obligatoire dès 50 ans, prescrit automatiquement par le médecin généraliste, qui pourrait faciliter l'aiguillage vers le mammotest ?
  • Réponse du 22/12/2021
    • de MORREALE Christie
    Dans une optique de bonne gestion de santé publique, les services de soutien et d’accompagnement sont ouverts à tous : avec un cancer ou une autre maladie chronique, pour tous les genres et pour tous les âges.

    C’est pourquoi les offres de services en santé mentale qui ont été renforcées avec la crise Covid proposent, comme toujours, un accompagnement centré sur le ou la patient(e) selon ses besoins spécifiques, y compris pour les femmes touchées par un cancer du sein.

    Des moyens ont été débloqués pour financer 9 maisons de ressourcement à travers la Wallonie. Ces maisons proposent une médecine intégrative aux patients et patientes, soit des soins et activités variées visant un mieux-être pendant et après les traitements. Ces lieux de rencontre proposent une approche holistique de la personne malade en lui permettant de prendre soin d’elle, de découvrir d’autres horizons et de rencontrer des pairs.

    Concernant la sensibilisation du public à cette pathologie, la campagne « octobre rose » de Think Pink à laquelle est associé le CCR vient de se terminer. Elle est répétée chaque année pour sensibiliser le regard sur la maladie et la patiente.

    Enfin pour répondre au questionnement concernant le dépistage par mammographie, plusieurs éléments doivent être pris en compte. Je rappelle toutefois que le dépistage est une compétence fédérale.

    Le dépistage par mammographie vise à diminuer le risque de mourir d’un cancer du sein et à soigner de manière moins agressive.

    Selon une analyse de la revue Prescrire, chez 1 000 femmes âgées de 50 à 70 ans participant au dépistage tous les 2 ans pendant 20 ans, environ 1 000 résultats anormaux aboutiront à 150 à 200 ponctions ou biopsies du sein qui diagnostiquent 75 cancers. Chez ces 1 000 femmes, maximum 6 éviteront une mort par cancer du sein et certaines avec un traitement moins lourd qu’en l’absence de dépistage. Mais au moins 19 recevront l’annonce d’un diagnostic de cancer et seront exposées aux effets indésirables d’un traitement (chirurgie, rayon, chimiothérapie / hormonothérapie).

    En ce qui concerne les femmes de moins de 50 ans sans risque accru du cancer du sein, les risques liés à la mammographie systématique sont plus importants que leurs bénéfices potentiels qui restent faibles. L’irradiation répétée des seins augmente le risque de cancers, surtout chez les femmes qui débutent le dépistage quand elles sont jeunes. Selon des estimations indirectes, sur 100 000 femmes commençant le dépistage à l’âge de 40 ans, les radiations provoqueraient 10 à 20 morts par cancer.

    Chaque femme doit pouvoir accéder à une information neutre et non orientée et en discuter avec son médecin pour faire un choix en connaissance de cause.