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Les personnes porteuses d'un handicap et la crise climatique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 103 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/11/2021
    • de HEYVAERT Laurent
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Pendant cette période de la COP26, je voudrais savoir comment Madame la Ministre intègre les personnes porteuses d'un handicap dans la lutte contre les changements climatiques.

    Dans le cadre de cette COP26, Handicap International appelle les États à protéger et à inclure les personnes handicapées face au changement climatique. Le nombre de catastrophes liées aux risques naturels a été multiplié par 5 au cours des 50 dernières années, exacerbant les besoins humanitaires dans le monde entier. Les catastrophes naturelles ont causé plus de 2 millions de décès, et les personnes handicapées sont parmi les plus exposées.

    En 2020, l'Association Socialiste de la Personne Handicapée (ASPH) a mené une étude ainsi qu'une contextualisation afin de comprendre les enjeux de la question de santé environnementale dans le champ du handicap.

    Lors des inondations du mois de juillet, le Forum européen des personnes handicapées (FEPH) a été consterné par les rapports faisant état de la mort de 12 personnes handicapées, lorsque le foyer résidentiel où elles se trouvaient a été touché par une inondation dans la ville allemande de Sinzig en juillet 2021.

    Ces événements ne sont pas des cas isolés - on sait depuis longtemps que les personnes handicapées font partie des personnes les plus marginalisées dans les communautés touchées par les crises et qu'elles sont touchées de manière disproportionnée dans les crises humanitaires, où leur taux de mortalité peut être deux à quatre fois supérieur à celui du reste de la société.

    Le Cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) détaille clairement la nécessité d'inclure le handicap dans les activités de réduction des risques de catastrophe (RRC), en soulignant spécifiquement - entre autres choses - la nécessité de l'autonomisation, du leadership et de la participation significative des personnes handicapées à la RRC.

    Madame la Ministre peut-elle nous dire ce qu’elle a fait pour prendre en compte les personnes porteuses d'un handicap dans le cadre des risques liés aux changements climatiques ?
  • Réponse du 24/11/2021
    • de MORREALE Christie
    Les conclusions d’une étude menée par l’ASPH en 2021 abordent le thème de la place des personnes en situation de handicap lors de situations d’urgence ou de catastrophes.

    Les inondations de juillet 2021 rappellent de manière prégnante la nécessité de prendre en compte la dimension du handicap et plus largement des personnes en perte d’autonomie, soit temporairement soit définitivement dans les décisions.

    Le Gouvernement a décidé, le 26 juillet, de mettre en place un Commissariat spécial à la reconstruction pour une durée d’un an dont la mission pourra être prolongée en fonction de l’évolution de la situation.

    Le 1er octobre 2021, le Gouvernement a approuvé une note méthodologique relative à un Plan de reconstruction durable, pluridisciplinaire, à court, moyen et long terme, suite aux inondations de juillet 2021. 2. Les Ministres concernés et le Commissariat spécial à la reconstruction sont chargés de mettre en œuvre, de façon concertée, les mesures prévues dans cette note méthodologique.

    De manière synthétique, cette note méthodologique identifie deux niveaux d’action :
    - réagir et relancer ;
    - prévenir et reconstruire.

    La phase « Prévenir et Reconstruire » poursuit trois objectifs principaux, qui doivent se renforcer mutuellement :
    - diagnostiquer les raisons de la crise de juillet 2021 et analyser les risques ;
    - anticiper et prévenir de nouvelles crises ;
    - reconstruire le territoire rapidement et de manière résiliente.

    Le Plan de reconstruction vise donc notamment à réévaluer les risques liés aux changements climatiques sur base de nouveaux scénarii qui doivent prendre en compte notamment l’ampleur future des aléas climatiques, telle que l’abondance de pluie, mais aussi les épisodes de sécheresse et de canicule, etc. Cet élément est déterminant pour moduler correctement les mesures d’adaptation à mettre en place.

    La montée des aléas de catastrophes naturelles nécessite de renforcer la culture de la gestion du risque au sein des politiques menées au niveau communal, supra-communal et régional afin de résister à ces chocs.
    Il s’agit de :
    - prévenir et limiter les risques en évitant de créer de nouvelles situations d’exposition ;
    - gérer le risque résiduel et les situations d’exposition au risque existantes (rupture de digues…) ;
    - développer les systèmes de vigilance et d’alerte ;
    - planifier la réponse en développant les capacités d’action et de coordination ;
    - sensibiliser les acteurs et les citoyens aux risques et à la gestion de crise.

    Les systèmes de vigilance et d’alerte, dès lors qu’ils s’adressent à l’ensemble de la population doit prendre en compte celle-ci dans toute sa diversité.