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L'intérêt de la "tiny house" comme logement d'urgence pour les CPAS

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 77 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/11/2021
    • de ANTOINE André
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Plusieurs communes wallonnes sont confrontées aujourd'hui à des projets de construction de taille S ou XS à l'instar des « wald cubes ». Ce sont des projets introduits par des promoteurs qui entendent s'inscrire dans l'objectif de densification des centres urbains ou villageois repris dans la DPR.

    Dans le même modèle, il existe également les « tiny house ». Récemment, le CPAS de Mons a acquis l'une de ces petites maisons afin d'héberger quelques semaines ses citoyens en difficulté.

    Cette « tiny house » livrée au CPAS de Mons fait partie d'un projet européen Interreg, mêlant social et formation. Pendant un an, 10 demandeurs d'emploi wallons et français se forment à l'écoconstruction en participant à la construction de ces petites maisons. Un partenariat gagnant-gagnant : l'objectif étant de mettre à l'emploi des personnes dans un secteur en demande, tout en fabriquant une solution de logement à moindre coût. Sans main-d'œuvre à payer, la petite maison sur roues n'aura finalement coûté que 20 000 euros.

    « Le CPAS et d'autres sociétés de logements sont en manque de solutions. En Wallonie, on va même manquer de 200 000 logements d'ici 2026 », explique Sébastien Ernotte, membre du « cluster éco-construction », l'un des partenaires du projet. « Nous pensons vraiment que les « tiny house » peuvent être une partie de la réponse. »

    Quel est l’avis de Monsieur le Ministre sur ce mode de logement ?

    Va-t-il inciter d'autres communes ou CPAS à acquérir ces « tiny house » ?

    A-t-il prévu l'octroi de subsides dans le cadre de ces opérations d'acquisition notamment via les SLSP ?

    D'autres types d'habitats légers seront-ils promus par son administration pour répondre aux différentes urgences actuelles ?
  • Réponse du 02/12/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    La diversification des formes et types d’habitat pour répondre à la demande croissante en logement est l’un des leviers que j’entends actionner dans le cadre des futurs programmes de création de logements publics.

    Les programmes déployés depuis des décennies se sont toujours axés principalement sur le schéma classique de la construction traditionnelle, mise en œuvre par la double désignation d’un auteur de projet, pour concevoir le logement, et d’entreprises de construction, pour le bâtir.

    Si cette filière trouve évidemment toujours sa place dans le processus immobilier, il est essentiel, aujourd’hui, pour répondre aux défis du droit au logement pour tous et de la transition environnementale, d’expérimenter et de développer d’autres manières de concevoir et de construire notre bâti.

    Parmi ces pistes, l’habitation légère est sans aucun doute une réponse efficiente pour toute une série de situations à laquelle notre habitat traditionnel ne peut répondre.

    L’honorable membre cite l’exemple de « tiny houses » en auto‑construction, qui ont procuré à la fois un travail et un toit. Je pense aussi à la lutte contre la précarité étudiante et le sans-abrisme, ainsi qu’à l’hébergement temporaire de personnes sinistrées. La solution de l’habitation légère, via des logements modulaires, est d’ailleurs expérimentée actuellement dans le cadre des mesures d’aides aux communes et aux SLSP mises en place pour reloger les personnes sinistrées par les inondations de juillet dernier.

    L’habitation légère sous toutes ses formes est donc bien une piste à exploiter, que j’entends soutenir dans les futurs programmes de création de logements publics.

    Deux étapes ont déjà été franchies en ce sens, par l’adoption des règles de salubrité pour l’habitat léger et la présentation en première lecture d’un arrêté du Gouvernement wallon de financement propre à ce type d’habitat. Celui-ci manquait, en effet, dans le panel des arrêtés existants.

    Reste maintenant à développer concrètement cette filière. C’est donc clairement une des possibilités que je proposerai dans les différents programmes de création de logements qui seront lancés dans les mois à venir.