L'extension de la carrière de l'entreprise Lhoist à Jemelle

• Session : 2021-2022
• Année : 2021
• N° : 121 (2021-2022) 1

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• Question écrite du 05/11/2021

  • de WITSEL Thierry
  • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
  Suite au jugement rendu par la Cour d'appel de Liège, l'entreprise Lhoist a décidé de ne pas prolonger son exploitation de la carrière de la Boverie, à Jemelle, en profondeur. Pour rappel, l'entreprise était en conflit depuis une dizaine d'années avec l'abbaye de Rochefort qui refusait le projet d'extraction de calcaire afin de préserver la nappe phréatique et la qualité de l'eau.
  
  De ce fait, l'entreprise se lance aujourd'hui dans un autre projet et souhaite étendre sa carrière sur 14 hectares, en surface cette fois. Lhoist a demandé la révision du plan de secteur, pour une transformation de zone agricole en zone d'extraction. L'entreprise attend aujourd'hui la décision de la Région afin de pouvoir déposer une demande de permis. Elle craint que la quantité de pierres autorisée et disponible pour l'exploitation soit épuisée en 2026, sans qu'elle n'ait pu obtenir ce permis.
  
  L'acceptation ou le refus de la modification du plan de secteur a-t-elle été actée ?
  
  Des scientifiques ont, semble-t-il, alerté l'abbaye sur les conséquences que pourrait avoir cet autre type d'exploitation sur les infiltrations d'eau et qui pourrait perturber le réseau hydrographique actuel ? Madame la Ministre est-elle informée de ces incidences environnementales ?
  
  Enfin, une concertation entre les différents acteurs concernés est-elle prévue ?

• Réponse du 13/12/2021

  • de TELLIER Céline
  Le dossier de révision du plan de secteur de Dinant-Ciney-Rochefort, en vue d’étendre la carrière de la Boverie en inscrivant 14,6 Ha en zone d’extraction, devenant à terme une zone naturelle en lieu et place d’une zone agricole, est instruit par le SPW-TLPE. Cela relève donc de la compétence de mon collègue Willy Borsus, auquel j’invite l’honorable membre à l’interroger sur le sujet.
  
  Pour le reste, le SPW-ARNE a été saisi d’une demande d’avis en vertu des dispositions de l’article D.II.47, §2, du CoDT. Cet avis a été remis le 29 juillet 2021.
  
  L’avis recommande, dans le but d’évaluer les incidences potentielles quantitatives et qualitatives sur la ressource hydrique, notamment dans la zone d’extension, d’établir, dans le cadre de la poursuite de la procédure de modification du plan de secteur, mais aussi du dépôt éventuel d’une future demande de permis d’exploiter, une étude hydrogéologique actualisée, approfondie et exhaustive, à l’échelle de l’extension projetée, mais aussi de la fosse d’extraction actuelle. Cette étude inclurait notamment :
  - la réalisation au minimum de 2 piézomètres en amont du projet d’extension au droit des lentilles de l’Arche et du Lion de façon à suivre et évaluer le/les niveau(x) piézométrique(s) de la nappe par rapport au plancher projeté de la future fosse (notamment en période de hautes eaux) ;
  - une caractérisation piézométrique actualisée, détaillée et continue de manière à établir des chroniques piézométriques ainsi que des cartes piézométriques de hautes et basses eaux depuis les 2 piézomètres susvisés ainsi que depuis tous les piézomètres existants autour de l’extension projetée et au droit de la carrière actuelle (c’est-à-dire situés dans l’aquifère concerné par la carrière et exploité par la Source de Tridaine) ;
  - une quantification de l’incidence potentielle de la découverture progressive au niveau du projet d’extension de la carrière pour chaque phasage d’exploitation du gisement (en tenant compte de la configuration de la fosse actuelle) sur la recharge de la nappe (en basses eaux et hautes eaux), la réaction de celle-ci notamment à la Source de Tridaine, le débit de cette dernière … ;
  - des recommandations sur base des résultats de l’étude susvisée.
  
  Enfin, le Fonctionnaire technique n’a pas connaissance, à ce stade, d’une éventuelle concertation entre les différents acteurs concernés.