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La vidange des piscines

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 123 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/11/2021
    • de CLERSY Christophe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'arrêté du Gouvernement wallon du 13 juin 2013 concernant les bassins de natation couverts et ouverts utilisés à un titre autre que privatif dans le cadre du cercle familial prévoit que lorsque la surface est supérieure à 100 m2 et la profondeur supérieure à 40 cm, le bassin de natation doit être vidangé au moins une fois tous les deux ans.

    Cette vidange est une étape obligatoire qui permettrait de maîtriser la bonne qualité de l'eau et ainsi de garantir la sécurité des nageurs. C'est un procédé indispensable, mais qui demande un certain temps pour vider les bassins de leur eau, de les nettoyer et de les désinfecter pour ensuite les remplir et les chauffer avant réouverture.

    Cependant, cette loi n'existe apparemment plus en Flandre depuis 1995, ni à Bruxelles depuis 2002, ni en France depuis 2017.

    Comme l'ont relevé certains acteurs locaux récemment, ces vidanges constituent non seulement un non-sens écologique, mais également un danger pour la structure des bassins qui peuvent se briser suite aux différences de pression.

    D'autre part, la plupart des piscines modernes sont conçues pour que les travaux d'entretien puissent être réalisés sans vider le bassin entièrement.

    Ces éléments m'amènent donc à interroger Madame la Ministre sur ce dossier.

    Quelles actions met-elle en oeuvre afin d'éviter ce gaspillage d'eau ? A-t-elle pris des initiatives visant à revoir le cadre légal en la matière ?
  • Réponse du 13/12/2021
    • de TELLIER Céline
    L'arrêté du Gouvernement wallon du 13 juin 2013 déterminant les conditions sectorielles relatives aux bassins de natation couverts et ouverts utilisés à un titre autre que purement privatif dans le cadre du cercle familial, lorsque la surface est supérieure à 100 m² et la profondeur supérieure à 40 cm, impose effectivement que le bassin de natation soit vidangé au minimum tous les 2 ans.

    En effet, l'apport par les baigneurs de matières organiques et d’organismes biologiques (virus, bactéries, champignons) nécessite que l'eau soit traitée par un procédé physico-chimique ; une filtration, suivie d'une désinfection de l'eau par un biocide, tel que le chlore. Cependant, des matières polluantes résultant de ce traitement finissent par s'accumuler progressivement, et ce indépendamment du renouvellement de l'eau des bassins de natation.

    Ainsi, il résulte d'une étude effectuée par l’ISSeP que les sous-produits issus de la désinfection par le chlore sont les chloramines, les trihalométhanes, de l'acide halocétique, des haloacétonitriles, de l'halocétone, des trichloroacétaldéhydes, du trichloronitrométhane, du chlorure de cyanogène, et des chlorates. Ces substances peuvent impacter la santé des baigneurs.

    Cependant, l'objectif de cette vidange n’est pas seulement d'ordre sanitaire, mais également structurel. Un nettoyage approfondi du radier et des parois ainsi que la réfection des joints et le remplacement des carrelages qui s'usent et s'abîment dans le temps est nécessaire au risque de blesser les usagers.

    La règle des 40 litres d'eau par baigneur et par jour évoquée par Monsieur Matagne, Échevin des Sports de Braine-l’Alleud, ne repose sur aucune base légale.

    Cette nécessité de vidanger les bassins de natation existe depuis de très nombreuses années, elle est antérieure à l'entrée en vigueur du décret relatif au permis d'environnement en 2002, et à ce jour, cette problématique liée à la vidange des bassins de natation n'a été portée qu'à deux reprises à la connaissance de la cellule piscine du Département des Permis et Autorisations, depuis l'entrée en vigueur de cette disposition. Une demande de dérogation temporaire, visant à reporter l’échéance de la vidange à un an, a d'ailleurs été sollicitée récemment par le gestionnaire de la piscine du Grand Large de Mons, motivée par le contexte actuel lié à la pandémie et à la fermeture prolongée de cet établissement. La Cellule Piscine a émis un avis favorable à cette demande de dérogation, mais celle-ci a finalement été retirée par le gestionnaire étant donné qu'une vidange du bassin s'avérait finalement nécessaire pour réaliser les travaux nécessaires de réfection de la cuve du bassin de natation.

    Toutefois, je reconnais qu’il convient d’éviter tout gaspillage d’eau et que la vidange totale d’une piscine communale peut également poser des problèmes environnementaux ou de fonctionnement des stations d’épuration. Je vais dès lors interroger l’Institut scientifique de service public pour qu’il précise le bien-fondé de cette règle de la vidange des piscines tous les deux ans.