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Les émissions de CO2 liées aux cimenteries

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 138 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/11/2021
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La lutte contre le réchauffement climatique doit mobiliser tous les acteurs de notre société. Par les quotas ETS et divers autres mécanismes, les grandes entreprises doivent s'y conformer en réalisant des investissements nécessaires pour répondre aux exigences européennes et wallonnes.

    Dans ce cadre, la multinationale HOLCIM qui gère plusieurs sites en Wallonie et procède à l'ouverture d'une nouvelle carrière à Antoing (« Rive gauche »), développe un projet qu'elle a baptisé Go4Zero. Selon l'entreprise « le site Go4Zero a (...) l'ambition (…) d'offrir une solution concrète dans la lutte contre le réchauffement climatique.

    Holcim Belgique souhaite investir dans de nouvelles infrastructures lui permettant d'intégrer les meilleures technologies disponibles afin de garantir des performances opérationnelles, économiques et environnementales sans précédent. Les 2 fours actuels valorisent de la craie, dont le gisement local arrive en fin de vie, dans un procédé dit « voie humide ». Le four envisagé pour les remplacer sera d'une capacité de 6 000 tonnes par jour (…). Il exploitera du calcaire, riche en carbonate de calcium, mais nettement moins humide que la craie, dans un procédé dit « voie sèche ». Ce changement de matière première et de technologie va permettre de réduire les émissions spécifiques de CO2 de près de 30 %. » Autrement dit, le site d'Obourg est épuisé, mais on va y maintenir l'usine de fabrication de ciment qu'on alimentera par des trains au rythme de 6 000 T/jour.

    Cette situation a fait réagir de nombreux riverains lors de la RIP : pourquoi devraient-ils encore subir les nuisances alors que la carrière est en fin de vie ? Pourquoi développer un flux de transport ferroviaire de 6 000 T/jour ?

    Madame la Ministre partage-t-elle cette incompréhension ? Ne s'agit-il pas d'une hérésie environnementale et climatique ?

    Va-t-elle exiger que le dossier soit revu et effectivement examiné sur son bilan environnemental et CO2 global et non de façon saucissonnée ?
  • Réponse du 28/12/2021
    • de TELLIER Céline
    Le procédé du projet est une voie sèche, ce qui entraînera selon le communiqué de presse d’Holcim une diminution des émissions spécifiques de CO2 de près de 30 % comparé au procédé actuel par voie humide. Cette réduction est considérable au vu des émissions de CO2 importantes d’une usine de production de clinker (environ 1 million de tonnes de CO2). À titre de comparaison les émissions de gaz à effet de serre au niveau wallon en 2018 s’élevaient à 36 millions de tonnes de CO2 équivalent.

    Le projet a l’ambition à terme de capter 100% des émissions de CO2 de l’entreprise en vue de son stockage ou sa réutilisation. Il constitue donc un projet inédit au niveau wallon et mérite d’être analysé en profondeur.

    Le projet ne nécessitera pas la construction d’une toute nouvelle usine de A à Z. Dès lors, le fait qu’il ne faudra pas tout reconstruire pourra constituer une économie de CO2 également.
    En contrepartie, il faut faire venir la matière première par train ce qui est en soi une solution peu polluante.

    Une analyse détaillée du projet devra de toute façon être menée objectivement au moment où toutes les informations seront disponibles et notamment la réalisation d’une étude d’incidence environnementale qui permettra de répondre aux questions des riverains. Selon les dernières informations reçues de mon Administration, le dépôt du dossier de demande de permis devrait avoir lieu au début de l’année 2022.