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La problématique des transports en commun aux heures de pointe

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 180 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 10/11/2021
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    À Mons, les usagers matinaux de la ligne 7 ont exprimé leur ras-le-bol. Entre 7h30 et 8h, les bus ne s'arrêtent pas, car ils affichent complet. Les navetteurs, de nombreux étudiants à cette heure-là, doivent donc se débrouiller autrement : aller à pied jusqu'à leur école et arriver en retard.

    Monsieur le Ministre a-t-il entendu l'OTW sur cette situation spécifique ?

    Mais le problème n'est pas propre à la Ville de Mons. Ce genre de situation se présente régulièrement partout en Wallonie. Des problèmes de manque de main-d'œuvre et de vétusté des véhicules sont souvent avancés pour expliquer ce phénomène.

    Monsieur le Ministre a, d'ailleurs, expliqué que la raréfaction des chauffeurs de bus était réellement problématique. A-t-il pris des mesures concrètes afin d'endiguer cette raréfaction ? A-t-il eu des contacts avec sa collègue en charge de l'Emploi sur le sujet ?

    Le décret du 1er avril 2004 relatif au transport et aux plans de déplacements scolaires stipule que le transport scolaire s'effectue prioritairement par la voie des services réguliers existants ou adaptés. L'exemple de Mons le prouve, les lignes classiques ne sont pas toujours adaptées pour les enfants et particulièrement les jeunes enfants. Les cas du bus complet ne sont pas rares et voir le bus passer sans s'arrêter peut être une grande source de stress pour les tout jeunes usagers.

    Lors d'une précédente question sur le sujet, il évoquait une étude relative au transport scolaire en vue de formuler une proposition de vision pour le futur du transport scolaire et des plans d'action nécessaires pour y parvenir pour la fin de l'année 2021. Nous sommes presque en novembre. Peut-il me dire où en est cette étude ? Sortira-t-elle bien fin de cette année ?

    Le décret de 2004 pourrait-il être adapté dans la foulée de cette étude ?
  • Réponse du 02/12/2021
    • de HENRY Philippe
    Plusieurs plaintes ont été enregistrées par l’OTW sur la ligne, pour non-embarquement. Pour cette ligne, comme pour la ligne 9 qui entre dans Mons par un axe identique, l’OTW a été confronté à une difficulté de capacité à la rentrée scolaire, principalement à l’approche de l’entrée de ville, quand les bus sont pratiquement à destination.
    Plusieurs facteurs sont venus compliquer la situation. On peut citer la perte de quelques places dans le véhicule liée à la bâche installée entre le poste de conduite et le reste du véhicule en raison de la crise sanitaire, et la moins bonne répartition des voyageurs dans les bus, comme à chaque rentrée scolaire.

    À l’hyperpointe, à Mons Borinage comme dans d’autres grandes villes, les bus sont à saturation. Mais à ce stade, tous les véhicules sont sur la route et il est impossible aujourd’hui de renforcer l’offre davantage.
    Afin de sortir de cette difficulté, en particulier sur l’axe de la RN51, le TEC en collaboration avec le SPW s’attelle à mettre en œuvre un « Bus à Haut Niveau de Service », entre Mons et Hornu, ce qui permettra d’offrir plus de capacité de transport tout au long de la journée, en heure de pointe et singulièrement en hyperpointe, proposant potentiellement jusqu’à un bus toutes les 5 minutes.

    La raréfaction des chauffeurs est effectivement un problème. Celui-ci n’est pas spécifique à la Wallonie ou à la Belgique, mais concerne, entre autres, toute l’Europe et même le Canada. Le métier de chauffeur est officiellement reconnu comme métier en pénurie. L’OTW a une relation privilégiée avec le FOREm, mais n’a pas eu de contact formel avec la Ministre wallonne de l’Emploi.

    La crise sanitaire a aggravé ce constat ; les auto-écoles n’ont pas pu former autant de chauffeurs que d’habitude.

    Au travers de nombreux projets/campagnes, par exemple en partenariat avec le FOREm voire la Défense, le TEC s’efforce de réduire au maximum l’impact sur ses services. Alors que le recrutement de 250 chauffeurs était nécessaire les années précédentes, le TEC a pu recruter cette année 400 chauffeurs, mais le besoin est maintenant passé à 480.

    Concernant le transport scolaire, conformément à l’article 43 du contrat de service public entre la Wallonie et l’Opérateur de Transport de Wallonie, une étude sur l’évolution de la mission relative au transport scolaire est en cours de réalisation.

    Je confirme que cette étude est entrée dans sa seconde phase. La première a permis de rencontrer l’ensemble des acteurs de terrain du transport scolaire, notamment les différentes associations de parents, les pouvoirs organisateurs de l’enseignement, les syndicats du personnel accompagnant, ainsi que les fédérations d’exploitants. Le but de ces rencontres était de confronter les constats recensés au préalable par les acteurs organisateurs (SPW MI & OTW) avec les constats de terrain et d’en faire remonter des nouveaux. Les différents échanges ont permis l’évaluation de la performance du transport scolaire eu égard à 5 domaines : la concertation, l’efficience opérationnelle, les finances, la mobilité et la qualité de service.

    La seconde phase dans laquelle nous sommes rentrés est dédiée à l’élaboration d’une vision commune. En automne, un séminaire - en présentiel - a été organisé avec les acteurs de terrain et les acteurs organisateurs afin de valider la vision et d’affiner des scénarii.

    L’objectif de l’étude est de formuler une proposition de vision pour le futur du transport scolaire et des plans d’action nécessaires pour y parvenir pour la fin de l’année 2021. L’impact sur les réductions de temps de parcours est bien entendu pris en compte.

    À la fin de cette seconde phase, un rapport final sera remis reprenant le rapport préliminaire, le rapport intermédiaire avec la vision commune, ainsi que les différents scénarii, leur plan d’action et leur évaluation.

    C’est sur cette base que le Gouvernement wallon sera amené à prendre attitude sur les évolutions à apporter dans la mobilité scolaire, dans le cadre des ambitions stratégiques que je porte pour la Wallonie en matière de multimodalité.