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L'intégration des personnes autistes au sein de la fonction publique wallonne

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 84 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 10/11/2021
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La semaine Cap48 qui vient de s'achever est une semaine de solidarité qui vise à récolter des fonds pour des projets en faveur des personnes en situation de handicap, mais c'est aussi une semaine qui permet de mettre un coup de projecteur sur les projets et les évolutions de notre société dans ce domaine. Les efforts pour l'intégration des personnes porteuses de handicaps se doivent d'être quotidiens et certaines entreprises l'ont compris.

    À titre d'exemple, depuis une dizaine d'années, la société Passwerk met au travail des personnes atteintes d'autisme notamment en tant que développeurs. Aujourd'hui, l'entreprise compte environ 143 consultants autistes.

    Experts en analytique, perfectionnistes, doués d'une grande capacité de concentration et aussi capables d'effectuer des tâches répétitives sans lassitude, l'entreprise leur trouve de multiples qualités.

    Conscientes des difficultés d'insertion de ce type de travailleur, les entreprises qui ont franchi le pas sont très bien organisées, elles ont appris à gérer les éventuelles crises et à faire de leurs différences une richesse. C'est ainsi qu'un ou plusieurs collègues en interne sont formés pour faire face aux éventuels problèmes qui pourraient survenir. Le collaborateur autiste dispose par ailleurs également d'un référent « parrain » ou « marraine » chez le client.

    Des ASBL comme DIVERSICOM mettent en relation les chercheurs d'emploi porteurs de tous types de handicaps avec les entreprises intéressées et désireuses de participer à leur inclusion.

    C'est ainsi qu'Alexandre, universitaire, ingénieur mathématicien, ancien collaborateur d'Engie, optimalise aujourd'hui le réseau Géoroute de Bpost, que Baptiste est devenu palefrenier à la cavalerie de la police ou qu'André est devenu inspecteur réseau signalétique à la STIB. Les profils, les compétences et les capacités sont nombreux et variés.

    Madame la Ministre peut-elle me dire si des travailleurs autistes sont engagés au sein de la Fonction publique actuellement ?
    Dans l'affirmative combien sont-ils ?

    Comment sont formés les éventuels jobs coachs professionnels de l'autisme qui les accompagnent ?

    Comment sont sensibilisés leurs collègues ?

    Comment ces profils sont-ils pris et intégrés par le SPW ?
  • Réponse du 06/12/2021
    • de DE BUE Valérie
    L’emploi des personnes porteuses d’un handicap au sein de la Fonction publique wallonne est un sujet de préoccupation permanent et le Service public de Wallonie a déjà mis en place un certain nombre de mesures visant à développer au mieux une politique d’intégration. L’offre de services en matière d’adaptation de postes répondant aux besoins spécifiques des personnes porteuses d’un handicap en fait partie.

    Lors de la mise en route en 2016 du Plan H dont l’un des objectifs était d’atteindre le quota de 2,5 % de personnes handicapées employées dans la Fonction publique wallonne, 32 postes réservés pour des personnes handicapées ont ainsi été créés au sein du SPW.

    Dans ce cadre, et à titre d’exemple, je peux citer le cas d’une personne autiste qui a été engagée via ce plan. Un accueil spécifique a été organisé dès l’entrée en service de cet agent dont l’objectif était de mettre en exergue les éventuels aménagements de poste à solliciter afin de favoriser son intégration. Les aménagements qui ont été réalisés portaient tant sur les aspects matériels que sur l’organisation des tâches. Une organisation différenciée du travail a également pu être envisagée en matière de déplacements, de temps de travail, d’objectifs, et cetera, et ce, dans les limites prévues réglementairement.

    Par ailleurs, mes services ont fait appel à un jobcoah de l’AViQ en vue d’accompagner cet agent. L’intervention du jobcoach a permis de faciliter son adaptation à son nouvel environnement de travail. Elle a également permis d’aider le service d’accueil à la compréhension du handicap.

    De manière plus générale et de l’avis tant des directeurs que des candidats qui ont participé aux entretiens d’accueil et aux jobcoachings, on peut relever que ces derniers ont eu un rôle positif qui a permis de rassurer les uns et les autres et de préparer au mieux l’entrée en service.

    En ce qui concerne la question de l’honorable membre au sujet du nombre de travailleurs autistes au sein du Service public de Wallonie, je ne peux lui fournir précisément ces données, car chaque agent est libre ou non d’avertir son employeur quant à la nature de son handicap. De plus, ces données sont à caractère confidentiel. Il est donc vraisemblable que des personnes autistes soient actuellement employées au sein de la Fonction publique wallonne et pour lesquelles le handicap n’est pas connu ou n’a pas été signalé.

    Enfin, rappelons également que le décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination établit un cadre légal très précis et donne à la Région wallonne un outil permettant de lutter contre toutes les discriminations (race, convictions religieuses et philosophiques, handicap, âge, orientation sexuelle …) dans tous les domaines relevant de ses compétences.

    Les discriminations à l’emploi des personnes handicapées dans le secteur public sont donc interdites et protégées par ce décret wallon.

    Quoi qu’il en soit, mon objectif est d’encourager une gestion dynamique d’intégration des personnes porteuses d’un handicap au sein des services publics wallons.