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Le renforcement des moyens pour assurer le suivi hydrologique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 190 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 19/11/2021
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Dans une récente réponse que m'adressait Monsieur le Ministre sur le port autonome du Centre et de l'Ouest, il m'indiquait que dans le cadre du projet de télégestion des ouvrages hydrauliques, il prévoit un renforcement des moyens pour assurer le suivi hydrologique.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer quel sera le montant de l'augmentation des moyens prévus ?

    Cette augmentation sera-t-elle inscrite dès le budget 2022 ?
    S'agira-t-il d'un budget pour une seule année ou l'effort sera-t-il étalé sur plusieurs années ?

    Peut-il me présenter les systèmes qui seront mis en place pour assurer le suivi hydrologique ?

    Dans le cadre de ce suivi hydrologique, quelles seront les interactions avec le Centre régional de crise et la Direction de la gestion hydrologique notamment en cas de crise ?
  • Réponse du 27/01/2022
    • de HENRY Philippe
    Les événements du mois de juillet ont démontré que la Wallonie peut désormais être soumise, sur de grandes étendues, à des précipitations très intenses provoquant des inondations violentes aux conséquences dramatiques.

    Les prévisions météorologiques et hydrologiques, ainsi que toute la chaîne d’alerte, doivent s’adapter à cette évolution climatique liée au réchauffement global.

    À ce stade, sur base de l’analyse post-crise du SPW Mobilité Infrastructures, du rapport indépendant de la société Stucky et en attente des recommandations de la Commission d’enquête parlementaire en charge de l’analyse des inondations de juillet 2021, je peux déjà informer des pistes d’amélioration entamées avant les évènements par la Direction de la Gestion hydrologique et celles qui en résultent. Les budgets (HTVA) associés sont encore très estimatifs et doivent impérativement se compléter d’apports en ressources humaines hautement spécialisées. Ces projets, parfois encore du domaine de la recherche, s’inscrivent sur le long terme et donc sur plusieurs années, conformément au Contrat d’Administration et au Plan de relance.

    1. Moyens d’observations

    En termes de moyens d’observations hydrologiques, un budget de 1 600 000 euros est proposé à la fois pour la reconstruction du réseau endommagé pendant la crue, l’installation de nouvelles stations pour compléter les bassins moins instrumentés et la modernisation des outils de télécommunications.

    2. Moyens de prévisions

    Concernant les prévisions de débits, des investissements sont prévus pour outiller la Direction de la Gestion hydrologique en moyens, d’une part, de prévisions à moyen terme (prévisions d’ensemble, EFAS…) et, d’autre part, en prévisions à très court terme (nowcasting) dédicacé aux pluies convectives (pluies violentes, peu prévisibles), notamment pour mieux approcher les risques d’inondations par ruissellement. Une grande part de ces travaux, entamés avant la crue de juillet, est réalisée avec l’IRM.

    Les débits ne suffisant pas pour répondre aux besoins des services de secours, le développement d’outils de prévisions des hauteurs d’eau et des zones d’inondations, avec toutes les incertitudes associées, est indispensable. Ces développements à long terme visent les bassins versants d’au moins 100 km².

    Le développement des outils de prévisions est de l’ordre de 3 000 000 euros à répartir sur plusieurs années.

    3. Gestion de crise

    Quant à la gestion de crise, la Direction de la Gestion hydrologique est en train de revoir les procédures d’alertes avec l’IRM et le support en cas de précrise et de crise. L’accord de coopération avec l’IRM sera renforcé en ce sens à hauteur de 500 000 euros.

    Les différents messages et phases d’alerte qui avaient toujours donné satisfaction jusque 2021 seront également revus avec le Centre régional de Crise afin de s’adapter aux nouveaux besoins des provinces, communes et services de secours concernés. L’implication du CRC comme relais vers ces derniers est critique. Un budget de 275 000 euros est prévu.

    Enfin, le projet PEREX, lancé en 2018, a permis de construire une infrastructure d’accueil intégrée pour tous les outils de gestion des ressources en eaux des voies hydrauliques wallonnes. Elle doit permettre à la Direction de la Gestion hydrologique de disposer d’une permanence opérationnelle, derrière pupitre, visualisant les données hydrologiques et alarmes associées en tout temps (normal, étiage, crue) afin d’assurer la coordination des ouvrages et les alertes vers les services de garde transversaux et territoriaux. Pour mener à bien cette action, 7 agents doivent être recrutés et formés.

    4. Prévention

    Par manque de ressources humaines, le SPW MI doit souvent se tourner vers des marchés externes afin d’étudier des projets pouvant impacter les écoulements des cours d’eau dont il est gestionnaire. L’objectif est donc de se doter de modèles de simulation hydrologiques, hydrauliques, voire hydromorphologiques, afin de pouvoir étudier en interne des travaux de protection, adapter les cartes d’aléas d’inondations, etc.

    Ces modèles demanderont, premièrement, des investissements en termes de relevés topographiques et bathymétriques avant la modélisation détaillée de l’ensemble du réseau. Le montant nécessaire, réparti sur plusieurs années, est estimé à 7 500 000 euros et sera piloté par la Direction de la Gestion hydrologique et la Direction des Recherches hydrauliques.

    5. Gestion des ressources en eau

    J’ai répondu dans le cadre de la question écrite quant à la gestion des ressources en eau et la résilience des voies hydrauliques face au changement climatique cofinancée par l’Union européenne. Le cadre Perex a également été rappelé ci-devant.

    Un point complémentaire concernera l’appui au développement, par la Direction de la Gestion hydrologique, d’un outil dynamique de gestion des réserves en eau de la Direction des barrages-réservoirs.

    On peut donc constater que des projets sont déjà entamés ou en préparation afin de s’adapter aux nouveaux risques en gestion de l’eau et des situations extrêmes suite aux changements climatiques.