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Les conséquences de la démolition du viaduc d'Herrmann-Debroux pour les navetteurs wallons

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 210 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/11/2021
    • de MAROY Olivier
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    Le 22 juillet, le Gouvernement bruxellois a donné son feu vert au plan d'aménagement directeur de la zone « Delta - Herrmann-Debroux », le programme de réaménagement de ce site du sud-est de la capitale. Le projet est désormais soumis au Conseil d'État. Il prévoit notamment la disparition du viaduc Herrmann-Debroux. La démolition du viaduc est voulue par les autorités bruxelloises pour donner un coup de boost au RER quand il sera en place. La fin des travaux du RER est cependant prévue pour 2030.

    En attendant, le viaduc Herrmann-Debroux est la porte d'entrée dans Bruxelles depuis l'E411 pour le trafic en provenance du Brabant wallon. Je m'inquiète de ces plans de la région bruxelloise qui semblent se développer sans collaboration ni concertation avec la Région wallonne et la Province du Brabant wallon.

    Monsieur le Ministre a-t-il été sollicité par la Région bruxelloise concernant ce projet de démolition du viaduc Herrmann-Debroux ?

    Une concertation/collaboration est-elle en cours ? Si non, comment réagit-il à cette situation ?

    Avec la disparition du viaduc, ne craint-il pas un allongement des files sur l'E411, l'autoroute qui mène à Bruxelles pour la plupart des habitants du Brabant wallon ?

    De manière générale, quelle est sa position dans ce dossier ? Quelles solutions préconise-t-il ?
  • Réponse du 11/01/2022
    • de HENRY Philippe
    Une restriction de l’accessibilité à Bruxelles par la pénétrante « Delta – Hermann Debroux » aura potentiellement des répercussions en cascade sur la E411, l’ensemble du R0 et les autres pénétrantes vers Bruxelles. Nos homologues flamands ont effectué des simulations et ils en concluent en effet que ce projet entrainera une saturation supplémentaire sur le R0 et la E411. Cet accroissement de la saturation aura probablement des impacts sur d’autres axes autoroutiers (E40-E419-E429) voire non autoroutiers (N4, N5, N275…), la cascade de reports pouvant se répercuter assez loin sur des axes de liaison entre les axes autoroutiers en Brabant wallon tels que la RN25 ou la RN29 voire hors BW pour le transit à plus longue distance (E42).

    Le projet d’aménagement directeur avait fait l’objet d’une demande d’avis de la Région bruxelloise adressée à la Région wallonne. Le SPW Mobilité & Infrastructure, dans ses conclusions, se réjouissait des objectifs compatibles avec ceux de la Stratégie régionale de Mobilité et soulignait la nécessaire collaboration qui doit se mettre en place pour la poursuite des objectifs communs. Tant sur le plan d’implantation de parkings type «P+R» que sur le plan des transports en commun (train et bus), le SPW Mobilité et Infrastructures est demandeur d’une concertation étroite afin d’assurer une cohérence entre les objectifs du Projet d’aménagement directeur Delta de la Région de Bruxelles-Capitale et ceux de la Stratégie régionale de Mobilité en Wallonie.

    Vu l’impact de la décision de la Région bruxelloise sur les autres régions, cette question était inscrite à l’agenda du Comité de Concertation de ce 24 novembre 2021 pour entamer précisément des consultations avec les entités fédérées dans le cadre de la poursuite de l’élaboration du Projet d’aménagement directeur.

    Donc, bien qu’à court terme la démolition du viaduc aura des répercussions sur l’accès à Bruxelles, j’y vois néanmoins une énorme opportunité pour modifier les habitudes des navetteurs et les inciter à modifier leur comportement pour rallier Bruxelles.

    Des alternatives existent et ont démontré toute leur efficacité, comme le covoiturage, les lignes express TEC vers Bruxelles, le train qui aux heures de pointe offre de nombreuses alternatives.

    D’autres sont en cours de développement comme le RER ou les corridors vélos, inclus dans le plan de relance wallon sur financement européen.

    Mais il y a la nécessité d’une collaboration maximale et une concertation entre administrations et autorités des Régions pour s’assurer que la mobilité des travailleurs soit rendue plus aisée, agréable et respectueuse de l’environnement.