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L'augmentation des prix des pneus hiver et son impact sur la sécurité routière

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 90 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/11/2021
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Depuis le 1er novembre, les automobilistes qui circulent dans les départements français situés dans des massifs montagneux ont l'obligation d'équiper leur véhicule de pneus hiver (ou d'au moins détenir des chaînes ou des chaussettes à neige dans leur coffre). À défaut, ils s'exposent à une amende de 135 euros et à une éventuelle immobilisation de leur véhicule.

    Cela a pour conséquence une augmentation de la demande de pneus hiver en Belgique. Contrairement à la tendance actuelle, il n'y a pas de pénurie particulière à signaler dans ce secteur. En revanche, ce secteur a connu lui aussi des augmentations de prix (+8 %) consécutives à la hausse du coût des matières premières, de l'énergie et du transport.

    Bien que les pneus hiver ne soient pas obligatoires en Belgique, il vaut quand même toujours mieux s'en équiper à partir de la saison d'automne : ils sont plus efficaces que les pneus standard sur des routes humides, grasses ou rendues glissantes à cause de la chute des feuilles mortes.

    Le budget à consacrer s'élève à 560 euros pour un set de 4 pneus, ce qui représente un coût conséquent pour certains ménages.

    Comment Madame la Ministre évalue-t-elle l'impact de cette augmentation sur la sécurité routière en Wallonie ?

    Quelles actions concrètes mène-t-elle sur le terrain afin de sensibiliser les usagers à utiliser des pneus hiver ?
  • Réponse du 07/12/2021
    • de DE BUE Valérie
    En Europe, chaque pays fixe librement la réglementation concernant l’usage des pneus hiver sur son territoire.
    Cette position s’explique par les grandes disparités de conditions climatiques entre les pays.

    Néanmoins, l’obligation fixée au sein d’un pays avoisinant, comme la France concernant ses départements situés dans des massifs montagneux, peut avoir des conséquences sur les automobilistes belges.

    Dans la mesure où cette obligation peut inciter les futurs vacanciers belges à se doter de pneus neige pour la période hivernale, celle-ci est évidemment favorable pour la sécurité routière.

    A contrario, une hausse des prix des pneus neige peut freiner certains automobilistes dans leur projet d’acquisition de pneus hiver.
    Comme l’honorable membre l’indique, celle-ci s’évaluerait entre 8 % et 10 %, en raison de la hausse des coûts des matières premières, de l’énergie et des transports.
    En 2019, selon une étude de l’AWSR, 58 % des Wallons avaient leur véhicule équipé de pneus hiver et 12 % de pneus 4 saisons. Parmi les Wallons non équipés, 47 % disaient que c’est un problème de coûts ou de stockage, 28 % considéraient qu’ils roulent trop peu pour justifier un tel achat et 19 % n’en voyaient pas l’utilité.

    Dans ce contexte, Il s’agit d’autant plus de renforcer la sensibilisation en la matière afin d’inciter les automobilistes à réserver le budget nécessaire à cet équipement du véhicule à partir de la saison d’automne et en démontrer l’importance. D’autant que le fait aussi que nous retournions vers une mobilité limitée en raison de la crise Covid peut sans doute pousser certains usagers à ne pas investir dans des pneus hiver pour un nombre limité de déplacements.

    C’est pourquoi l’AWSR a récemment rappelé qu’en cette période les pneus hiver sont plus efficaces que des pneus standards sur des routes humides, grasses ou encore rendues glissantes par la chute de feuilles mortes.
    En effet, si l’usage du pneu hiver n’est pas obligatoire en Belgique, ses caractéristiques techniques spécifiques le rendent bien mieux adapté aux conditions climatiques dès que le mercure passe sous la barre des 7°C.

    Comme le précise le site internet de l’AWSR, les pneus hiver présentent ainsi plusieurs avantages :
    - ils contiennent plus de caoutchouc naturel, ce qui préserve leur souplesse par temps froid et renforce la tenue de route ;
    - ils permettent une distance de freinage plus courte quand les températures descendent en dessous de 7 °C, que la route soit sèche, mouillée, verglacée ou enneigée ;
    - ils sont dotés de sculptures profondes capables de disperser beaucoup plus d’eau, ce qui réduit le risque d’aquaplaning. En cas de neige, celle-ci s’accumule dans les rainures, ce qui permet au véhicule d’avoir une meilleure adhérence, car rien n’est plus adhérent à la neige que la neige.

    L’émission Contact a également abordé cette thématique dans la capsule intitulée « aux portes d’hiver » diffusée en novembre.
    Celle-ci rappelle que les pneus sont les seuls points de contact avec la route et qu’il est important de les permuter. Un test sur une piste simulant les conditions du verglas a illustré la différence de distance de freinage entre un pneu hiver et pneu été.
    Plus globalement, l’AWSR a mené une campagne en octobre dernier sur l’importance de l’état du véhicule en ce compris le bon entretien/état des pneumatiques. Celle-ci a été relayée via un affichage autoroutier, une campagne digitale ainsi qu’un relais durant un an d’un message de prévention dans les centres de contrôle technique de Wallonie.

    Enfin, le prix moyen indiqué dans la question de l’honorable membre comprend les 4 pneus neige ainsi que le montage, l’équilibrage et le coût d’entreposage. Celui-ci diffère selon le type de véhicule et peut être diminué par certaines offres et réductions appliquées ponctuellement par les commerces intéressés. Enfin, l’acquisition de pneus d’occasion peut représenter une option intéressante, dans la mesure où ceux-ci conservent une adhérence et n’ont pas dépassé l’âge de 6 ans.