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Le travail hybride pour une réduction des absences de courte durée au sein de la fonction publique

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 94 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/11/2021
    • de ANTOINE André
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    La société de ressources humaines, Securex, a analysé les données de 15 839 personnes ayant un contrat dans une entreprise qui autorise le télétravail, entre le 1er janvier 2019 et le 30 juin 2021.

    Les personnes qui ont majoritairement télétravaillé tous les trimestres entre juin 2020 et juin 2021 ont diminué leur taux d'absentéisme pour une maladie de courte durée de 28 % par rapport à 2019. En cas de télétravail moins systématique, l'absentéisme pour moins d'un mois a baissé de 10 %. Sans télétravail, l'absentéisme a augmenté de 6,6 %.

    « Nous soupçonnons, depuis un certain temps déjà, l'existence d'un lien entre le télétravail et la diminution du taux d'absentéisme de courte durée. Pour la première fois, nos chiffres le montrent », avance Heidi Verlinden, Cheffe de projet recherche chez Securex. « Les obstacles typiques du travail à domicile, tels que les maux de dos, des épaules et du cou, l'isolement et les conflits entre travail et famille n'ont donc pas d'impact majeur sur l'absentéisme de courte durée. »

    « En outre, le télétravail offre davantage de possibilités de continuer le travail en cas de certains problèmes de santé. »

    Cependant, ce présentéisme peut mener à une augmentation de l'absentéisme de longue durée : à force de trop tirer sur la corde, les travailleurs et travailleuses lâchent, pour longtemps. « Une politique de télétravail bien pensée est donc essentielle pour prévenir les absences de longue durée. »

    Madame la Ministre partage-t-elle ces résultats et leurs conséquences sur l'absentéisme pour les agents de la fonction publique face à la recrudescence du Covid ?

    De son côté, a-t-elle réalisé une évaluation de l'absentéisme au sein de l'administration wallonne durant la pandémie ?Si oui, avec quelles conclusions ?

    Ses services ont-ils préparé de nouvelles mesures en matière de télétravail, y compris structurelles ?
  • Réponse du 07/12/2021 | Annexe [PDF]
    • de DE BUE Valérie
    Mes services mènent bien entendu des réflexions concernant le télétravail, en se basant notamment sur les constatations et analyses réalisées pendant les périodes de confinement.

    Ces réflexions qui se poursuivent toujours actuellement conduisent à favoriser une organisation hybride du travail alliant les bénéfices du télétravail et du travail en présentiel.

    Les propositions en cours de finalisation sont les suivantes :
    - étendre le nombre de jours de télétravail à 10 jours par cycle de 4 semaines pour les agents à temps plein ou plus pour les agents qui ont reçu une recommandation de COHEZIO ou du MEDEX (médecine du travail) en raison de leur étant de santé ;
    - laisser la possibilité à la hiérarchie d’octroyer directement le télétravail à un agent sans attendre l’écoulement d’une « période d’essai » ;
    - ouvrir le télétravail aux agents stagiaires ;
    - permettre au personnel d’encadrement de réaliser 8 jours de télétravail par cycle de 4 semaines ;
    - autoriser le télétravail pour des demi-journées ;
    - laisser la possibilité à la hiérarchie d’imposer un jour de présence obligatoire à son équipe pour permettre l’organisation d’échanges en présentiel et favoriser la cohésion en son sein ;
    - laisser la possibilité à la hiérarchie d’autoriser des agents dont les fonctions ne sont pas nécessairement compatibles avec le télétravail de pouvoir aménager leurs tâches afin qu’ils puissent télétravailler un jour par semaine ;
    - laisser la possibilité à l’agent et à sa hiérarchie d’interrompre temporairement le télétravail pour une durée déterminée.

    Ce nouveau dispositif devrait entrer en vigueur au début de l’année prochaine et il est dès à présent prévu qu’il fera l’objet d’une évaluation un an après son entrée en vigueur avec une attention particulière sur l’impact genré.

    Cela étant, les statistiques en matière d’absentéisme font effectivement apparaître une diminution des chiffres pour l’année 2020.

    Celle-ci doit toutefois être relativisée vu le nombre d’agents mis en dispense de service à la suite de la crise sanitaire.

    Il y a également lieu de prendre en compte le fait que la moyenne d’âge des agents du SPW augmente et qu’il faut constater une augmentation des absences, et notamment des absences de longue durée, chez le personnel plus âgé.

    Si le taux d’absentéisme du SPW est de 8,12 % en moyenne en 2020, il est de 8,60 % pour la tranche d’âge 50-54 ans, de 10,71 % pour la tranche d’âge 55-59 ans et de 14,32 % pour les 60-64 ans. (voir graphique en annexe)