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L'actualisation du Plan loutre pour 2021 à 2030

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 167 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/11/2021
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En 2011, le Plan loutre était rédigé pour une durée de 10 ans et ce pour la Wallonie et le Grand-Duché du Luxembourg, dans le cadre du projet LIFE « Restauration des habitats de la loutre ». L'objectif principal du plan visait à planifier des actions afin de maintenir et/ou d'augmenter les conditions favorables de vie des populations de loutre et d'améliorer et de préserver leurs habitats.

    Un gros travail a été réalisé et bon nombre d'actions ont été mises en place. Le but étant d'améliorer la qualité des eaux, d'augmenter les ressources alimentaires du milieu, restaurer les habitats, limiter les obstacles à l'extension des populations, assurer l'évolution de celles-ci et de mener une réflexion sur la réintroduction de la loutre en Wallonie pour lutter contre son extinction en cours.

    Madame la Ministre est-elle aujourd'hui en mesure de tirer le bilan du Plan loutre ?

    Quels sont les enseignements qu'elle peut en déduire ?

    Peut-elle nous dresser un état des lieux de la présence de la loutre en Wallonie et nous dire si les objectifs du plan ont été rencontrés ?

    Un nouveau plan pour 2021-2030 actualisé va-t-il être mis en place et dans l'affirmative, quelles adaptations seront faites par rapport au précédent ?

    Précédemment, elle déclarait que des efforts devaient se poursuivre, particulièrement en ce qui concerne la résolution des points noirs que constituent les traversées de route les plus accidentogènes. Qu'en sera-t-il dans le plan actualisé ?
  • Réponse du 11/01/2022
    • de TELLIER Céline
    En 2020, l’ULiège a été chargée d’établir le bilan des actions effectivement menées dans le cadre du plan Loutre et d’identifier les manquements et actions à mener prioritairement à l’avenir.
    Pour ce qui concerne la qualité des eaux, une étude réalisée en 2021 s’est penchée sur la contamination de plusieurs cours d’eau par différents polluants (PCBs, DDTs, BDEs, HCHs et HCB) ainsi que sur la contamination de plusieurs espèces de poissons par les PCBs dans 4 sites wallons. Il en ressort que, par rapport aux valeurs seuils recensées dans la littérature scientifique comme affectant la survie de la Loutre, l’Amblève et la Gueule seraient des rivières accueillantes pour le mustélidé alors que des niveaux de contamination défavorables ont été relevés dans la partie aval de l’Ourthe, après la confluence avec la Vesdre.

    Il s’agira dans les années à venir d’élargir ces analyses à d’autres cours d’eau et de poursuivre la mise en œuvre d’actions visant à améliorer la qualité de l’eau. Le plan loutre comportait plusieurs actions de la restauration des habitats, dont le désenrésinement des fonds de vallées, la pose de clôtures le long des cours d’eau, la restauration de la ripisylve ainsi que la lutte contre les plantes invasives. Plusieurs actions de sensibilisation menées notamment par Natagriwal, dans le cadre de projets LIFE ou pilotées par les contrats de rivière ont permis de progresser dans la réalisation de cet objectif. Aucun bilan chiffré n’est cependant disponible.

    Un inventaire des possibilités de franchissement entre différents bassins versants contigus a été mené. De même, l’analyse de la connectivité des habitats a été menée sur plus de 500 km de linéaire le long de la Semois, la Vierre, la Rulles, l’Amblève, la Lesse, la Gueule, la Berwinne et l’Ourthe occidentale. Ces inventaires ont également permis de cibler les zones de traversées dangereuses qui nécessiteraient des aménagements spécifiques. Un aménagement a été réalisé sous la nationale 4 à Tenneville et des aménagements sont en réflexion le long de la Semois.

    Plus globalement, une brochure technique éditée par le SPW ARNE a permis d’appuyer des conseils d’aménagements aux gestionnaires. Des inventaires d’indices de présence ont été effectués à diverses reprises dans les parcs naturels concernés par le projet Life Loutre.

    La présence de la Loutre a pu être confirmée durant la période de 2013-2018 sur 3 bassins versants : l’Our, l’Ourthe et la Semois, alors que, pour la période 2007-2012, elle n’avait pu être validée que sur la Lesse.

    Ce bilan provisoire met en évidence que les actions d’inventaires et d’analyses de la qualité de l’eau ont été correctement mises en œuvre, tandis que les actions de restauration peuvent être amplifiées. Je compte donc, sur la base de ce bilan provisoire, soutenir la mise à jour du plan d’action et, pour la période 2022-2031, dégager des moyens pour animer de façon pro-active la mise en œuvre d’action de restauration des habitats et d’amélioration de la qualité de l’eau.