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Les résultats de la campagne de prospection et d'analyse des eaux de potentiels futurs sites de baignade en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 172 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/11/2021
    • de HAZEE Stéphane
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'été dernier, j'interrogeais Madame la Ministre au sujet de l'extension des zones de baignades en Région wallonne, conformément à la Déclaration de politique régionale.

    Dans sa réponse, elle indique notamment qu'une campagne de prospection et d'analyse est intervenue durant la saison balnéaire 2021 sur 9 sites, prévoyant un total de 8 analyses d'eau pour chaque site d'ici la fin de septembre 2021.

    Les neuf sites concernés par la campagne de prospection et d'analyse en cette saison balnéaire 2021 sont les suivants :
    - la Meuse à Jambes (déjà suivie en 2020) ;
    - le lac des Doyards à Vielsalm (déjà suivi en 2020) ;
    - la Rulles à Tintigny ;
    - la Semois à Tintigny ;
    - la Semois à Noirefontaine ;
    - la Semois à Bouillon (deux sites) ;
    - la Semois à Poupehan ;
    - la Semois à Bohan ;
    - un lac à Froidchapelle.

    À présent que la saison est terminée, peut-elle faire part des résultats de ces huit analyses sur chacun des neuf sites ?

    Quelles sont à présent les étapes d'ici le printemps 2022 ?

    Dans quelle mesure les inondations de l'été 2021 ont-elles affecté les résultats ?
  • Réponse du 27/12/2021
    • de TELLIER Céline
    Aux neuf sites cités dans la question s’en est ajouté un dixième en cours de saison : il s’agit d’un ancien étang de baignade appelé « l’étang Remy », laissé à l’abandon depuis une quarantaine d’années. Il a fait l’objet de campagnes de prospection de 2016 à 2019, mais, en l’absence de projet concret de réhabilitation, la prospection avait été interrompue en 2020. À la suite d’un concours de projets citoyens, cet étang a été réhabilité en partie au printemps 2021 par des bénévoles de l’ASBL ALBA, avec un subside communal à l’appui.

    Alors que l’été 2020 avait été marqué par une très forte sécheresse, ce qui a permis d’engranger d’excellents résultats de qualité de l’eau sur les zones de baignade de Wallonie, l’IRM a confirmé que l’été 2021 fut l’été le plus humide jamais enregistré.

    L’été 2021 a également été beaucoup plus frais et moins lumineux que d’habitude.

    Nous avons donc connu deux saisons de baignade successives qui ne sont pas représentatives d’un été normal.

    Les précipitations enregistrées lors de fortes averses orageuses déjà en mai et en juin, donc bien avant la période des inondations de la mi-juillet, ont entraîné un début de saison catastrophique pour la qualité de l’eau de baignade en rivière.

    Les inondations des 14 et15 juillet 2021 ont bien entendu eu un impact énorme. Il a d’ailleurs fallu interrompre le programme de surveillance de sites situés en rivière. Les débits élevés liés à ces inondations se sont ensuite maintenus plusieurs semaines, avec une très lente décrue.

    Ces pluies exceptionnelles, ces températures trop basses, ces débits élevés et le manque d’ensoleillement riche en UV sont des facteurs bien connus pour leur impact négatif sur la qualité des eaux de baignade, en particulier sur les zones situées en rivière.

    La qualité des eaux de baignade est essentiellement basée sur l’absence de contamination fécale de ces eaux. Elle est mesurée par des analyses bactériologiques et évaluée selon les normes très sévères prescrites par la directive européenne 2006/7/CE.

    Si la qualité obtenue lors des prospections n’est pas au moins satisfaisante, il ne sera pas possible d’ouvrir de nouvelles zones de baignade officielles.

    Le projet de 2e zone de baignade au lac de la Plate Taille à Froidchapelle, au Centre d'accueil des Lacs de l’Eau d’Heure, a obtenu une qualité « excellente » selon les calculs imposés par la directive européenne.

    L'étang Remy à Habay-la-Neuve a obtenu la qualité « bonne ».

    La Haute-Meuse à Jambes, face à l'île Vas'-tî-Frotte a obtenu la qualité « insuffisante » après 2 ans de prospection.

    Le lac des Doyards à Vielsalm (barrage sur la Salm) a également une qualité « insuffisante », avec un grand contraste observé entre la qualité 2020 (par suite de la sécheresse) et la qualité 2021 influencée par les fortes pluies.

    Concernant les six sites proposés par le Contrat de Rivière Semois-Chiers sur la Semois et la Rulles, à la demande du Collège communal de Bouillon et d'échevins de Tintigny et Vresse :
    - seul le site de la zone récréative de Poupehan sur la Semois (commune de Bouillon) atteint la qualité « suffisante » ;
    - la Semois à Bohan (commune de Vresse) a une qualité « insuffisante », qu’il serait envisageable d’investiguer plus avant ;
    - la Semois au camping communal Halliru (commune de Bouillon) a une qualité « insuffisante », le site étant situé à seulement 700 mètres en aval de la station d’épuration de Bouillon, qui ne fait pas l’objet de désinfection des rejets épurés ;
    - la Semois à Noirefontaine, à la zone récréative du « Saty » (commune de Bouillon) a une qualité « insuffisante », en raison de probables rejets directs d'habitations de Noirefontaine (à investiguer) ;
    - la Rulles à Ansart au Pont Rouge a une qualité très nettement « insuffisante », sans un seul échantillon conforme, même par temps sec (probables rejets directs d'habitations proches) ;
    - la Semois à Tintigny a une qualité très nettement « insuffisante », sans un seul échantillon conforme, même par temps sec ; ce site est situé trop près de la station d’épuration de Tintigny, qui ne fait pas l’objet de désinfection des rejets épurés.

    Vu les pluies exceptionnelles, les températures trop basses, les débits élevés et le manque d’ensoleillement (rôle des UV), le suivi de ces sites prospectés devra être prolongé en 2022 pour confirmer les résultats obtenus.

    Toutefois, étant donné les résultats particulièrement médiocres obtenus sur certains sites proposés par le Contrat de Rivière Semois-Chiers, l’avis de la Société publique de gestion de l’eau est demandé quant aux travaux d’assainissement à prévoir avant de poursuivre leur monitoring.