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Avancées technologiques et sécurité routière.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 168 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 23/06/2006
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    Après une étude des statistiques des accidents liés à l'infrastructure, l'ASBL Febiac avait mis en évidence des solutions technologiques susceptibles d'améliorer la sécurité routière dans le futur. En effet, la route et son environnement peuvent avoir une grande influence sur le déroulement du trafic et sur les éventuels incidents et accidents qui s'y déroulent.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire quelles sont les mesures qui ont été adoptées ces dernières années par le Ministère de l'équipement et des transports en vue d'assurer une meilleure sécurité sur les routes de la Région wallonne en tenant compte, pour les infrastructures, des recommandations formulées par l'ASBL Febiac ?

    Quels sont les avancées technologiques et nouveaux procédés qui ont été testés ces dernières années par le MET en vue d'améliorer la qualité des infrastructures ? Parmi l'ensemble des nouveautés et nouveaux procédés qui ont été testés sur l'ensemble des routes de la Région wallonne, quels sont les procédés qui ont donné satisfaction et qui seront désormais utilisés dans le cadre d'une amélioration des infrastructures routières ?
  • Réponse du 12/01/2007
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, j'informe l'honorable Membre que, dès le milieu des années 1990, un vaste projet a été lancé en Région wallonne, visant à coordonner les actions relatives à l'utilisation des nouvelles technologies pour assurer la fluidité du trafic et améliorer la sécurité sur le Réseau à grand gabarit (R.G.G.), c'est-à-dire les autoroutes et les routes principales : WHIST (Walloon Highway Information System for Traffic).

    La gestion du trafic et l'information à l'usager font l'objet, ces dernières années, de nombreux développements partout dans le monde, grâce à l'apparition et à la mise en œuvre de techniques nouvelles, basées sur l'électronique et sur la télématique. WHIST - Walloon Highway Information System for Traffic - désigne un projet ambitieux visant à mener à bien une politique cohérente de gestion électronique du trafic en Région wallonne. Il se fonde sur l'utilisation des outils de télématique routière, également appelé « systèmes intelligents de transport » et sur une permanence d'exploitation, Perex.

    Perex, le Centre wallon de trafic, constitue l'élément moteur du projet WHIST. Il est situé à Daussoulx (près de Namur), au cœur du réseau autoroutier, à l'intersection entre l'E411 Bruxelles - Luxembourg et l'E42 Mons - Liège. Inauguré officiellement en novembre 1999, il fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il assure la surveillance du trafic et le fonctionnement des équipements électroniques et de télécommunications.

    Sa première mission consiste à récolter les données venant de détecteurs électroniques installés le long du réseau et permettant de contrôler l'état de la circulation. Petit à petit, ces installations sont étendues sur les zones sensibles du réseau, choisies en fonction d'impératifs de sécurité ou de densité du trafic. La transmission des données s'effectue au travers d'un tout nouveau réseau de fibres optiques placé le long des autoroutes :

    - les boucles magnétiques de comptage dénombrent les véhicules et calculent leur vitesse. Certains dispositifs ont la capacité de fournir des données plus précises telles que le type de véhicules. Les données récoltées peuvent également être traitées en vue de la détection automatique d'incidents (DAI) ;

    - les caméras visualisent en direct les flux de trafic, effectuent des comptages par analyses d'images et procèdent automatiquement à la détection d'incidents (files, ralentissements, immobilisations sur la bande d'arrêt d'urgence, etc.) ;

    - les bornes téléphoniques d'appel d'urgence (« téléstrades »), installées par le MET, permettent aux automobilistes en difficulté d'appeler Perex et de signaler les accidents et autres perturbations de circulation ;

    - météoroutes : 51 stations météorologiques mesurent en permanence des paramètres liés à la route (état de la chaussée, température du revêtement, etc.).

    Hormis la télématique qui permet une surveillance permanente des endroits stratégiques du réseau, d'autres sources sont susceptibles de fournir des informations relatives à l'état du trafic notamment :

    - les Directions territoriales des rtoutes, qui transmettent les informations relatives aux chantiers importants en cours ainsi qu'aux événements pouvant entraîner une gêne pour les usagers ;
    - la Police fédérale ;
    - les usagers qui peuvent utiliser un numéro d'appel gratuit (0800/48 400) afin de signaler rapidement les incidents de circulation et les centres d'information étrangers, avec lesquels des contacts sont établis dans le cadre du projet euro-régional Centrico.

    Toutes les données et informations sont rapatriées à Perex, où des agents de la Direction générale des autoroutes et des routes (contrôleurs de trafic) suivent en continu l'évolution du trafic sur un synoptique mural composé de 42 écrans de télévision.

    L'information est traitée et validée avant d'être intégrée dans la base de données du système d'aide à l'exploitation de Perex, le système WHIST. Celui-ci, composé de différents modules, permet aux contrôleurs de trafic de la permanence d'avoir une vue d'ensemble de la situation sur le réseau et de suivre les différents événements qui se produisent : files, accidents, chantiers,… Le système leur suggère des actions à mettre en œuvre, en faisant appel aux services de terrain, en diffusant des informations et en utilisant les équipements de gestion dynamique disponibles sur le réseau.

    Par le biais des équipements dynamiques, Perex peut agir directement sur le trafic dans le cadre de plans d'actions préalablement définis avec les autres intervenants.

    La mise en œuvre du projet WHIST implique également de renforcer les moyens des services du MET intervenant sur le terrain (districts autoroutiers) ainsi que la collaboration avec la police fédérale, en particulier pour l'organisation des chantiers et des déviations et pour les interventions en cas d'incidents.

    L'échange d'informations avec la police fédérale ainsi qu'avec les autres centres de trafic en Belgique et dans les régions limitrophes est essentiel, de même que la diffusion de messages d'information aux usagers. La radio se révélant être un média particulièrement approprié pour toucher les automobilistes au volant de leur véhicule, le M.E.T. a conclu depuis plusieurs années un partenariat avec la RTBF-Radio. Un studio a été installé dans la salle de permanence de Perex et c'est là qu'est réalisée toute l'information routière de la RTBF, les animateurs de la RTBF chargés du radioguidage travaillant en étroite collaboration avec les contrôleurs de trafic du MET. Des informations sont également fournies via le site Internet : http://routes.wallonie.be/trafiroutes.

    Enfin, le MET suit de près l'évolution des services d'information spécifiques à valeur ajoutée utilisant des technologies telles que le RDS, la DAB ou le GSM. Il est prêt à faciliter l'accès à ses données pour les prestataires de services privé, dans la mesure où ces services rencontrent ses objectifs d'exploitation du réseau. Actuellement, un service RDS-TMC alimenté par la base de données du système d'exploitation de Perex et diffusé sur les ondes de la RTBF est disponible. Les développements actuels portent sur le calcul et la diffusion des temps de parcours et la mise en œuvre d'un serveur SMS d'information routière.

    De manière plus spécifique, on relèvera parmi les développements récents :

    - la gestion électronique du trafic sur l'autoroute A602 (E25) ouverte au trafic en juin 2000 à Liège, qui assure la liaison entre les autoroutes A3 (E40) Bruxelles - Liège et A26 (E25) Liège - Luxembourg. Dans les différents ouvrages d'art qui jalonnent cette autoroute (tunnels de Cointe, de Kinkempois et des Grosses Battes), d'importantes mesures ont été prises pour garantir la sécurité conformément aux recommandations en vigueur au niveau international.

    Une surveillance permanente est exercée sur place en temps réel, depuis le poste « Tilleuls », situé en surface à la sortie du tunnel de Cointe. 180 caméras permettent de suivre l'évolution du trafic. La plupart d'entre elles sont reliées à un logiciel de détection automatique d'incidents (DAI). D'autres caméras assurent le contrôle des galeries techniques et des abords de l'autoroute. Des scénarios d'intervention ont été étudiés en collaboration avec les services de secours (police fédérale, pompiers, service médical urgent). Ils tiennent compte du type d'incident, de sa localisation et de sa gravité. L'objectif est de garantir la sécurité des usagers et de faciliter l'arrivée des services de secours. La signalisation variable permet d'adapter la vitesse, d'indiquer les voies de circulation effectivement disponibles, de mettre en œuvre des itinéraires de déviation et d'informer les usagers en fonction des conditions réelles de circulation. Elle s'avère indispensable pour permettre la circulation de quelque 65.000 véhicules par jour (avec des pointes à plus de 75.000) ;

    - le nouveau dispositif de signalisation dynamique placé le long de l'A15 (E42) entre Liège et Namur répond à différents problèmes récurrents sur cette section autoroutière : un trafic important - 44 000 véhicules / jour, soit une hausse annuelle de 2,5 % ces dernières années -, dont une grande part de poids lourds, et particulièrement dense aux heures de pointe du matin et du soir. L'ensemble du dispositif, qui prévoit sept panneaux par sens, ainsi que leur rappel en berme centrale, et l'affichage d'un pictogramme et de deux lignes de dix caractères, permet des mesures spécifiques. Comme celle d'interdire le dépassement aux poids lourds dès qu'un seuil de trafic déterminé est atteint. Ou celle d'avertir les usagers en amont d'un accident pour leur permettre de modérer leur vitesse et d'éviter d'être surpris par la file qui se forme inévitablement lorsqu'une voie de circulation est obstruée. Ou celle de prévenir de la présence d'un chantier ou d'un animal errant, de la fermeture d'une sortie, ou encore des conditions climatiques difficiles ;

    - dans le cadre de l'organisation d'un chantier, différentes mesures sont prises afin de permettre l'écoulement du trafic dans de bonnes conditions de sécurité. La signalisation d'approche indique la présence des travaux et permet de canaliser le trafic tout en imposant progressivement les limitations en vigueur : réduction du nombre de voies de circulation, interdiction de dépasser, limitation de la vitesse, … De même, l'information routière affichée sur les panneaux à messages variables et diffusée par la radio avertit les usagers des difficultés qu'ils vont rencontrer sur leur route et d'éventuels incidents particuliers qu'elles ont provoqués.

    Par ailleurs, d'autres mesures visent spécifiquement à protéger les travailleurs. Relevons principalement, le port de vêtements rétro-réfléchissants et les marquages de contour des véhicules, qui permettent d'être mieux vus ou encore le placement d'atténuateurs de chocs en amont des chantiers. De plus, le Ministère de l'Equipement et des Transports entend sensibiliser les usagers à la vitesse qu'ils pratiquent effectivement. Cette action préventive s'exercera au moyen d'afficheurs de vitesse qui indiqueront à chaque usager la vitesse mesurée en direct, sur site, pour son véhicule. Une expérience pilote a notamment été menée dans le cadre des chantiers de renouvellement de revêtements des autoroutes E25 (A26) - E411 (A4) en province de Luxembourg ;

    - le service RDS-TMC est opérationnel en Région wallonne depuis janvier 2005. Il propose des messages générés automatiquement par le système d'aide à l'exploitation de Perex (le système WHIST). La diffusion s'effectue via le réseau d'émetteurs de la RTBF sur la fréquence de Classic 21.

    Pour rappel, le RDS est un système de radiodiffusion de données utilisant la modulation de fréquence. Il a été développé au début des années 80, notamment pour permettre aux automobilistes d'écouter de manière continue la même chaîne au cours d'un déplacement, sans devoir chercher les différentes fréquences. L'idée de base a consisté à utiliser une sous-porteuse de la fréquence FM utilisée en vue de véhiculer des informations complémentaires sous forme numérique. Les récepteurs radio équipés du décodeur approprié peuvent avoir accès à des fonctionnalités telles que recherche des différentes fréquences d'un même programme, affichage du nom de la station, etc.

    En matière d'information routière : la fonction TA (Traffic Announcement) permet d'interrompre l'écoute d'une cassette ou d'un cédé pour capter un flash d'information routière diffusé par l'opérateur sélectionné ; la fonction EON (Enhanced Other Networks) permet d'interrompre le programme radio que l'on écoute pour capter un flash d'info routière proposé par une chaîne du même opérateur ; la fonction TMC (Traffic Message Channel) permet la réception de courts messages standardisés d'information routière ;

    - la signalisation dynamique mise en place sur le ring de Charleroi (R9) à hauteur de la Porte de France est destinée à permettre l'intégration du trafic matinal en provenance de l'A503 vers le Ring R9.

    En effet, le trafic matinal en provenance de l'A503 dépasse la capacité d'une voie de circulation (1.500 véhicules /heure) les jours ouvrables entre 7h30 et 8h30, et atteint des valeurs maximales de 3.000 véhicules/heure, alors que le long du Ring R9, les valeurs maximales de trafic matinal ne dépassent pas 1.500 véhicules par heure.

    En l'absence d'aménagement, cette situation entraînait des files de plusieurs kilomètres le long de l'A503. La signalisation dynamique consiste donc à réserver deux voies de circulation au trafic matinal en provenance de l'A503, et au même moment, à restreindre de trois à deux voies de circulation le trafic du Ring R9.