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Les "tiny houses" pour le Housing First

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2021
  • N° : 108 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/11/2021
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Depuis le 1er septembre 2019, l'habitat léger est reconnu en Wallonie. Il est encadré par le Code wallon de l'habitation durable et par décret wallon déterminant les critères de salubrité spécifiques.

    Répondant en partie à la crise du logement actuel, l'habitat léger, et plus particulièrement les "tiny houses", est un moyen de vivre plus écologiquement. Il permet également de consacrer une moindre partie de ses revenus au logement. Il favorise donc l'accès à un logement décent et abordable aux personnes précarisées ou non.

    Le CPAS de Mons a compris tout l'intérêt de ces "tiny houses" pour répondre à l'enjeu du logement. En effet, issu d'un projet européen Interreg mêlant social et formation, le CPAS de Mons vient d'ouvrir une "tiny house" afin d'avoir un toit supplémentaire pour du logement d'urgence. Pour la construire, dix demandeurs d'emploi wallons et français se formant à l'éco-construction l'ont fabriquée pendant un an. Parmi eux, la majorité a déjà trouvé un emploi dans le secteur de l'éco-construction.

    La Wallonie pourrait manquer de plusieurs centaines de milliers de logements d'ici 2026.

    Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas que ces logements à moindres coûts pourraient répondre à une partie de la demande ?

    Quel regard porte-t-il sur cette solution de logement ?

    Est-elle envisageable dans la stratégie du Housing First ?

    Selon lui, décupler le projet du CPAS de Mons à d'autres villes wallonnes est-il pertinent ?

    Quelles sont les limites du projet ?
  • Réponse du 17/12/2021
    • de COLLIGNON Christophe
    La diversification des formes et types d’habitats est l’un des leviers que j’entends exploiter dans le cadre des futurs programmes de création de logements publics pour répondre à la demande croissante en logement.

    Les programmes mis en œuvre jusqu’à présent se sont toujours essentiellement axés sur le schéma de la construction traditionnelle, mise en œuvre par la désignation d’un auteur de projet pour concevoir le logement, puis d’entreprises de construction pour le bâtir.

    Si cette filière trouve toujours sa place dans le processus immobilier, il me paraît essentiel aujourd’hui, pour répondre aux défis du droit au logement et de la transition environnementale, d’expérimenter et de développer aussi d’autres manières de concevoir et de réaliser notre bâti. L’habitation légère compte parmi ces pistes pouvant apporter une réponse efficiente à des situations que l’habitat traditionnel ne peut rencontrer.

    On cite l’exemple de « tiny houses » en auto-construction à Mons, qui a procuré à la fois un travail et un toit. Je pense aussi à la lutte contre la précarité étudiante et le sans-abrisme portée par le mécanisme « Housing First », ou à l’hébergement temporaire pour des personnes ayant subi un sinistre. La solution de l’habitation légère est d’ailleurs expérimentée actuellement dans le cadre des mesures d’aide aux communes et SLSP mises en œuvre pour reloger les personnes sinistrées par les inondations de juillet. Cette expérience est particulièrement riche d’enseignements quant aux particularités et parfois aux difficultés liées à ce type d’habitat, notamment en matière d’implantation, de respects de normes techniques ou de gestion locative.

    S’il faut admettre que beaucoup considèrent encore négativement ce type d’habitat, les premières expériences qui se concrétisent confirment que le schéma classique de notre bâti n’est plus une réponse suffisante et doit évoluer vers des solutions plus durables, en phase avec la diversité des modes d’habiter actuels.

    L’habitation légère sous ses diverses formes est une piste à exploiter, c’est pourquoi j’entends la soutenir. Un premier cap a été franchi avec l’élaboration d’un arrêté de financement propre à ce type d’habitat. Reste à développer concrètement la filière. C’est clairement une des possibilités que je proposerai dans les différents programmes de création de logements qui seront lancés dans les mois à venir.